Furia Azteca
essayer de tirer un enseignement de tous les événements, même les plus tristes.
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Je n'irai pas jusqu'à dire que le viol de Chose Délicate fut la chose la plus triste qfre j'aie vue dans toute mon ^.existence. Un autre incident tragique se produisit à mon ^retour à Xaltoc‚n pour la fête de î'Ochpaniztli. Ce nom "veut dire Balayage, en référence aux rites religieux accomplis pour demander que la prochaine récolte de maÔs soit bonne. Cette fête se célébrait au cours du onzième mois, vers le milieu de votre mois d'ao˚t, et comprenait différentes cérémonies dont le point culmi-5 liant était la représentation de la naissance de Centeotl, le Dieu du maÔs. Toute l'organisation de cette fête était laissée aux femmes, les hommes et même les prêtres leur grande majorité n'étant que de simples specta-teurs.
Pour commencer, les épouses et les veuves les plus ertueuses et les plus respectables parcouraient l'île avec balais de plumes pour nettoyer les temples et les lieux saints. Ensuite, des femmes dansaient, chantaient faisaient de la musique pendant la cérémonie finale, us la direction des assistantes du temple. Une vierge tioisie parmi les jeunes filles de l'île jouait le rôle de fTeteoinnan, la mère de tous les dieux. Le point culmi-nt de cette nuit était le moment o˘, seule au sommet l'un temple, elle mimait sa défloration, puis elle faisait fcsemblant d'endurer les souffrances de l'enfantement, fffensuite, elle était mise à mort par des femmes archers Iqui accomplissaient leur besogne avec beaucoup de bonne volonté, mais peu d'adresse, si bien que la malheureuse subissait une mort lente et douloureuse. -> Mais, au dernier moment, il y avait toujours une substitution, car on ne sacrifiait jamais une de nos jeunes filles, à moins qu'elle se soit portée volontaire pour une raison personnelle. Ce n'était donc pas la vierge qui "avait personnifié Teteoinnan qui était immolée, mais une esclave ou une prisonnière d'un pays étranger. Pour cela, on ne lui demandait pas d'être vierge, et c'était même parfois une très vieille femme qu'on expédiait, cette V huit-là, dans l'autre monde.
quand, après avoir été laborieusement percée, taillée et blessée de toutes parts par des flèches innombrables, la femme expirait enfin, des prêtres entraient dans le jeu,
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pour la première fois. Ils sortaient du temple pyramide o˘ ils s'étaient cachés et, toujours quasiment invisibles à cause de leur costume noir, ils tiraient le corps à l'intérieur du temple et ils écorchaient la peau de l'une des cuisses de la victime. Un prêtre bondissait alors hors du temple, coiffé de ce cône de chair, dans un tonnerre de musique et de chants.
Centeotl, le jeune Dieu du maÔs, venait de naître. Il dévalait les escaliers de la pyramide et se joignait aux femmes pour danser avec elles toute la nuit.
Je vous raconte ceci maintenant, parce que je pense que la cérémonie de cette) année-là se déroula comme toujours ; mais je ne peux que le supposer, car je n'étais plus à Xaltoc‚n pour y assister.
Huexotl, le généreux prince, m'avait, une fois encore, prêté son acali et ses rameurs et quand j'arrivai à Xaltoc‚n, je vis que les autres - Chimah, Tlatli et Pactli - étaient également revenus chez eux pour les vacances. En fait, Pactli était définitivement de retour, car il venait de terminer ses études au calmecac. J'étais très inquiet, car il n'avait maintenant rien d'autre à faire que d'attendre la mort de son père, Héron Rouge, pour devenir gouverneur à son tour. Il pouvait donc consacrer tout son temps à
s'assurer la possession de la femme qu'il désirait - ma rétive sour-, avec l'aide d'une alliée s˚re qui était l'ambition de ma mère.
Cependant, je dus faire face à une contrariété encore plus immédiate.
Chimali et Tlatli étaient si impatients de me voir qu'ils étaient déjà sur la jetée quand le canoÎ s'amarra et ils paraissaient en proie à une excitation indicible. Avant même que j'aie pu poser un pied sur la rive, ils se mirent tous deux à parler, à crier et à rire.
" II nous arrive une chose extraordinaire, Taupe. "
- C'est la première fois qu'on vous demande de venir travailler à
l'étranger. "
II me fallut un moment et quelques cris de ma part, pour que je puisse démêler ce qu'ils me disaient. quand je finis par comprendre, je me sentis frappé de stupeur. Mes deux amis étaient les " artistes mexica " dont m'avait
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