Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
Vom Netzwerk:
d’invincibilité. Les frappeurs adverses me voyaient débarquer dans un match et ils se disaient:
    â€” Il nous reste seulement une manche à disputer et nous avons besoin de deux ou trois points pour remporter le match. Il n’y a pas une chance au monde que ce gars-là les accorde.
    Ã€ ce moment-là, dès qu’ils se présentaient dans le rectangle, les frappeurs avaient déjà – mentalement – une ou deux prises contre eux.
    Mais à Boston, ils flairaient l’odeur du sang. Ils percevaient une faille dans mon armure et sentaient que mon niveau de confiance n’était plus aussi élevé. Et ils étaient nettement plus à l’aise. Tous croyaient désormais avoir une bonne chance d’obtenir un coup sûr ou un but sur balles à mes dépens.
    Le 17 août, cinq jours après le circuit que j’avais accordé à Miguel Tejada à Baltimore, nous disputions un programme double contre les Angels d’Anaheim au Fenway Park. Nous avions remporté le premier match, dans lequel Paplebon avait été crédité du sauvetage.
    Et dans la deuxième rencontre, nous jouissions d’une avance de 5 à 4 en neuvième, quand Francona m’a désigné pour fermer les livres et faire mentir ce vieil adage du baseball qui veut que les programmes doubles soient faits pour être divisés.
    Le gérant des Angels, Mike Scioscia, a alors remplacé son huitième frappeur, Ryan Budde, par un frappeur suppléant, Reggie Willits.
    Ce dernier a amorcé la manche en cognant un ballon dans l’allée de gauche. Un retrait.
    Par la suite, le rythme du match a commencé à s’accélérer jusqu’à ce que j’en perde le contrôle: un but sur balles à Casey Kochman; des simples à Chone Figgins et Orlando Cabrera, suivis d’un solide double de Vladimir Guerrero.
    Quand la manche a pris fin, les Angels détenaient une avance de 7-5. Et c’est sur cette note que s’est soldée la rencontre.
    En deux semaines à Boston, j’avais déjà bousillé plus de rencontres que je ne l’avais fait en quatre saisons et demie, entre 2002 août 2007.
    Dans les gradins, un refrain connu:
    â€”  Gagné! I will fucking kill you!
    Je ne pouvais jamais identifier les gens qui criaient des choses semblables. Je regardais constamment en direction du terrain en feignant de ne rien entendre. Parce que dès que je levais la tête pour jeter un coup d’œil dans les gradins, cela avait pour effet de susciter encore plus d’insultes et de commentaires désobligeants.
    Ã€ un certain moment, cette atmosphère a commencé à me faire lâcher prise. Il était évident que je n’allais pas pouvoir renverser la vapeur et contribuer aux succès de cette équipe comme je l’avais espéré.
    Lorsque je jouais au Texas, il y avait sur un mur du bureau de Ron Washington un écriteau qui m’était resté en mémoire et qui disait:
    â€” Les gens ne se souviendront pas de ce que vous avez fait, ils vont se rappeler de la manière dont ils se sentaient lorsqu’ils étaient avec vous.
    Todd m’avait aussi répété souvent:
    â€” Éric, sois juste un bon coéquipier. Parce que les gens vont toujours s’en rappeler.
    Et dans cet esprit, je me suis dit que la meilleure chose à faire dans les circonstances était d’agir comme le meilleur des coéquipiers. À défaut de pouvoir aider les gars sur le terrain, au lieu de m’apitoyer sur mon sort, j’allais déployer tous les efforts pour faire preuve de positivisme et essayer de les aider dans la mesure du possible.
    Il n’était pas question que je devienne la pomme pourrie de ce vestiaire. Les Red Sox formaient une très bonne équipe et les joueurs avaient essayé de m’aider à sortir du trou dans lequel je m’étais enfoncé. C’était donc la moindre des choses que de tenter de leur renvoyer l’ascenseur, aussi modestes mes résultats puissent-ils être.
    Par exemple, j’aimais beaucoup m’asseoir et jaser du métier avec Paplebon. Et j’essayais de partager avec lui les expériences que j’avais vécues dans différentes situations, en espérant que cela puisse un jour s’avérer utile. J’essayais de l’aider, ainsi que les autres

Weitere Kostenlose Bücher