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Gauvain

Gauvain

Titel: Gauvain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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des textes médiévaux, mais une ré-écriture , dans un style contemporain, d’épisodes relatifs à la grande épopée arthurienne, telle qu’elle apparaît dans les manuscrits du XI e au XV e  siècle. Ces épisodes appartiennent aussi bien aux versions les plus connues qu’à des textes demeurés trop souvent dans l’ombre. Ils ont été choisis délibérément en fonction de leur intérêt dans le déroulement général du schéma épique qui se dessine à travers la plupart des récits dits de la Table Ronde, et par souci d’honnêteté, pour chacun des épisodes, référence précise sera faite aux œuvres dont ils sont inspirés, de façon que le lecteur puisse, s’il le désire, compléter son information sur les originaux. Une œuvre d’art est éternelle et un auteur n’en est que le dépositaire temporaire.

I
 
L’Âtre Périlleux
    On était à la Pentecôte, et le roi Arthur tenait cour plénière à Kaerlion sur Wysg. Là se trouvaient rassemblés les meilleurs compagnons d’Arthur, Kaï et Bedwyr, qui ne le quittaient jamais, Yvain, fils du roi Uryen, Girflet, fils de Dôn, le beau et preux Guigemer, Bohort de Gaunes et son frère Lionel, nombre d’autres encore qui, revenant de lointains pays, brûlaient du désir de narrer leurs aventures. Lancelot du Lac, fils du roi Ban, n’était pas encore là, et nul ne savait où il se trouvait, mais Gauvain, fils du roi Loth d’Orcanie, avait pris place auprès de son oncle, le roi Arthur, et devisait joyeusement avec lui. Le soleil déclinait à l’horizon et paraissait s’engloutir dans la vaste forêt qui entourait Kaerlion. Les serviteurs commençaient à dresser les tables pour le repas du soir. C’est alors que survint, sans escorte, une jeune fille d’une grande beauté qui, vêtue d’une belle robe de soie vermeille, montait un fringant palefroi au harnachement d’une richesse sans égale et dont elle maintint l’allure jusqu’à son entrée dans la grande salle. Elle ne retint la bride qu’en présence du roi Arthur. « Roi, dit-elle alors, que le Seigneur te garde et bénisse ton royaume ! Je suis venue de mon pays pour te réclamer un présent. Mais rassure-toi, je n’exige rien de blâmable, et tu n’en auras nul désagrément. » Arthur lui répondit qu’il lui donnerait volontiers satisfaction si elle consentait à lui exposer sa requête. « Roi, je te remercie, répondit-elle, la voici donc : je veux demain être ton échanson et te servir, toi et les chevaliers qui seront à ta table. Je veux en outre que celui d’entre eux que tu juges le plus renommé et le plus valeureux s’engage à me protéger et à me défendre afin que nul ne m’outrage durant mon séjour à ta cour. Faute de cette assurance, je ne pourrai demeurer ici plus longtemps. »
    Le roi lui répondit : « Belle, il en sera selon tes souhaits. Tu serviras demain à ma table et j’en serai très honoré, eu égard à ta noblesse et à ta beauté. Mais quant à nommer le meilleur de mes compagnons, je crois qu’il t’appartient de le faire. Ayant certainement reçu une éducation soignée, tu dois être à même d’évaluer un homme à son allure et à son regard. De grâce, désigne toi-même celui que tu distingueras, et je lui ordonnerai sur-le-champ de se charger de ta protection et de ton service aussi longtemps que tu désireras demeurer parmi nous.
    — Non pas, s’écria la jeune fille, je ne saurais moi-même décerner le prix d’excellence à l’un de tes compagnons, alors que je t’en ai prié et que tu as promis de m’exaucer ! – Par Dieu tout-puissant, s’exclama le roi, voici une jeune fille qui sait ce qu’elle veut et n’a pas peur de l’exprimer ! Eh bien, soit, je choisirai moi-même l’homme qui sera ta caution en cette cour. » Il examina l’assistance, réfléchit quelques instants et reprit : « Belle, je veux te confier à la garde d’un chevalier beau et vaillant, sage et courtois. S’il n’était de mon lignage, je ne tarirais d’éloges sur lui. – Qui est-il ? Nomme-le-moi avant que je ne donne mon accord. – Il s’agit de Gauvain, mon neveu, qui est assis près de moi. C’est sous sa protection que je te place incontinent, et pour aussi longtemps qu’il te plaira. – Fort bien, répondit la jeune fille. J’habite une contrée lointaine, mais j’ai chaudement entendu vanter ses mérites et je l’accepte, avec ton assentiment. Je ne te demande personne d’autre. »
    Gauvain se

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