Grands Zhéros de L'Histoire de France
défaites qui laisseront les traces les plus profondes dans la mémoire des peuples seront évidemment les plus spectaculaires, les plus absurdes et, avant tout, les plus coûteux en vies humaines. Or, dans le déclenchement et le déroulement de ces grands fiascos, les femmes furent rarement aux commandes. Certes, c’est pour Charlotte de Montmorency, dont il était follement amoureux, qu’Henri IV faillit lancer la France dans une guerre contre les Pays-Bas espagnols. Mais Charlotte avait quatorze ans et Henri IV, cinquante-cinq ! Entre l’adolescente et le quinquagénaire, point n’est besoin de réfléchir bien longtemps pour désigner celui des deux qui dans cette histoire se comporta comme un zhéro.
Si l'espérance de nullité à la naissance est identique chez les hommes et les femmes, ces dernières doivent à leur assujettissement aux hommes, durant des siècles, de n’avoir produit aucune grande « zhéroïne » qui mérite d’être signalée et promue dans ce livre. Mis à part certaines « grandes horizontales », maîtresses ou courtisanes de grands hommes, dont l’histoire a pu retenir la beauté légendaire, la bonne ou mauvaise influence sur leurs amants, les rares femmes dont l’histoire de France a conservé le souvenir furent de grandes figures féminines : Blanche de Castille, Jeanne d’Arc, Aliénor d’Aquitaine, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, Madame de Maintenon, femme de tête qui fit oublier à Louis XIV la frivole Athénaïs de Montespan, Madame de Pompadour, des révolutionnaires comme Charlotte Corday, Madame Roland ou Olympe de Gouges et même, à sa manière, la reine Marie-Antoinette. Il s’était bien trouvé quelqu’un pour citer Isabeau de Bavière comme nulle possible, parce qu’elle trompa de façon éhontée son royal époux et finit par « vendre » le royaume de France aux Anglais. Mais avoir eu Charles VI le fou pour époux n’excuse-t-il pas, au moins dans une certaine mesure, ces malheureux débordements ? Si l’inconduite d’Isabeau eut incontestablement des conséquences catastrophiques pour le royaume de France, la plupart du temps, les femmes nulles n’ont jamais eu en mains les moyens de faire de gros dégâts ! Aussi médiocre qu’ait pu être une Madame du Barry, elle ne saurait être mise en concurrence avec un Chaumareys qui, par sa conduite indigne, réduisit ses marins à l’anthropophagie, ou avec un Jules Favre, dont la distraction contraignit cent mille soldats exténués à passer en Suisse.
Cela dit, tout espoir n’est pas perdu pour les femmes de gagner un jour le Panthéon des incompétents ! Ayant choisi de borner nos investigations à l’année 1899, nous avons dû faire l’impasse sur un siècle au cours duquel bien des choses ont changé pour elles. Elles affirment de plus en plus leur présence dans les sphères du pouvoir, de sorte qu’un livre sur les grands zhéros de l’histoire des XX e et XXI e siècles comporterait forcément quelques dames ayant gagné de haute lutte le droit d’y figurer.
Le XXI e siècle sera paritaire ou ne sera pas, peut-on se risquer à prophétiser avec confiance. Si la femme est l’avenir de l’homme… elle est aussi celui du zhéro ! On peut donc compter sur elle, dans les siècles à venir, pour contribuer à son tour à faire monter le niveau de « nullitude » de l’humanité !
À des amis très décevants ;
Pierre-Antoine Bernheim ( Le passé révélé , Agnès Viennot, 2006) qui a insinué perfidement que si l'on était sûr que les Hawaïens avaient bien tués James Cook et préparé ses os pour les restituer quelques mois plus tard aux Anglais, rien ne prouvait pour autant qu'ils en aient agrémenté leurs sandwichs.
M. Brouillet, spécialiste des tombes des maréchaux d'Empire,incapable de localiser celle de l'amiral Villeneuve.
M. David Mason, éditeur de la revue médicale internationale Medicographia . Il m'a beaucoup décue en m'expliquant qu'un érysipèle pouvait être extrêmement douloureux et justifier que Kerguelen ne se soit pas senti en état de débarquer sur l'archipel lors de sa deuxième expédition.
Jacques Garnier, historien de l'Empire, qui aurait pu m'en dire bien plus sur l'attitude de Grouchy en Irlande.
Mme Nicole Raynaud qui, dans l'article écrit à partir des archives familiales de Chaumareys, s'escrime en pure perte à alléger la responsabilité du capitaine de la Méduse en incriminant son second.
À mon aïeul, le comte
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