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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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bâtiments,
coupa le blé, et se retira chez les Ubiens ; il leur promit de
les secourir si les Suèves les attaquaient, et reçut d'eux les
informations suivantes : les Suèves, ayant appris par leurs
éclaireurs qu'on jetait un pont sur le Rhin, avaient, à la suite
d'un conseil tenu selon leur usage, envoyé de tous côtés l'avis
qu'on abandonnât les villes, qu'on déposât dans les forêts enfants,
femmes et tout ce qu'on possédait, et que tous les hommes capables
de porter les armes se concentrassent sur un même point. Le lieu
choisi était à peu près au centre de la contrée habitée par les
Suèves c'est là qu'ils avaient décidé d'attendre l'arrivée des
Romains et là qu'ils devaient leur livrer la bataille décisive.
Quand César connut ce plan, comme il avait atteint tous les
objectifs qu'il s'était proposés en franchissant le Rhin – faire
peur aux Germains, punir les Sugambres, délivrer les Ubiens de la
pression qu'ils subissaient –, après dix-huit jours complets passés
au-delà du Rhin, estimant avoir atteint un résultat suffisamment
glorieux et suffisamment utile, il revint en Gaule et coupa le pont
derrière lui.
    20. César n'avait plus devant lui qu'une
petite partie de l'été ; bien que dans ces régions – car toute
la Gaule est tournée vers le nord – les hivers soient précoces, il
voulut néanmoins partir pour la Bretagne, parce qu'il se rendait
compte que dans presque toutes les guerres que nous avions faites
contre les Gaulois, ceux-ci avaient reçu des secours de la
Bretagne ; il pensait d'ailleurs que si la saison trop avancée
ne lui laissait pas le temps de faire campagne, il lui serait
néanmoins fort utile d'avoir seulement abordé dans l'île, et
d'avoir vu ce qu'étaient ses habitants, reconnu les lieux, les
ports, les points de débarquement : toutes choses qui étaient
à peu près ignorées des Gaulois. En effet, à part les marchands, il
est rare que personne se risque là-bas, et les marchands eux-mêmes
ne connaissent rien en dehors de la côte et des régions qui font
face à la Gaule. Aussi eut-il beau faire venir de partout des
marchands, il lui était impossible de rien apprendre ni sur
l'étendue de l'île, ni sur le caractère et l'importance des peuples
qui l'habitent, ni sur leur manière de faire la guerre ou de vivre,
ni sur les ports qui étaient capables de recevoir un grand nombre
de gros navires.
    21. Pour se renseigner là-dessus, avant de
tenter l'entreprise, César détache, avec un navire de guerre, Casus
Volusénus, qu'il jugeait propre à cette mission. Il lui donne comme
instructions de faire une reconnaissance générale et de revenir au
plus vite. De son côté, il part avec toutes ses troupes pour le
pays des Morins, car c'est de là que le passage en Bretagne est le
plus court. Il y rassemble des navires tirés de toutes les contrées
voisines et la flotte qu'il avait construite l'été précédent pour
la guerre des Vénètes. Cependant son projet s'ébruite et les
marchands en portent la nouvelle aux Bretons : maints peuples
de l'île lui envoient des députés pour offrir de livrer des otages
et de faire soumission à Rome. Il leur donne audience, leur fait
des promesses généreuses, les engage à persévérer dans ces
sentiments, et les renvoie chez eux accompagnés de Commios, qu'il
avait fait roi des Atrébates après sa victoire sur ce peuple ;
il appréciait son courage et son intelligence, il le jugeait
fidèle, et son autorité était grande dans le pays. Il lui ordonne
de visiter le plus de peuples possible, de les engager à se placer
sous le protectorat de Rome, et d'annoncer son arrivée prochaine.
Volusénus, après avoir reconnu les lieux autant qu'il put le faire
sans oser débarquer et courir les risques d'un contact avec les
Barbares, rentre au bout de quatre jours et rapporte à César ce
qu'il a observé.
    22. Pendant que César s'attardait chez les
Morins pour armer sa flotte, beaucoup de leurs tribus envoyèrent
des députés lui présenter des excuses au sujet de leur conduite
passées ils avaient fait la guerre au peuple romain en hommes
frustes et ignorants de notre caractère ; ils se déclaraient
prêts à exécuter les ordres de César. Celui-ci, trouvant la
conjoncture fort heureuse – car il ne voulait pas laisser un ennemi
derrière lui, la saison était trop avancée pour leur faire la
guerre, enfin, il estimait que l'expédition de Bretagne passait
avant d'aussi minces soucis –, fixe un

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