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Histoire De France 1618-1661 Volume 14

Histoire De France 1618-1661 Volume 14

Titel: Histoire De France 1618-1661 Volume 14 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Michelet
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contentera d'exiger les droits d'amortissement.»Fière et redoutable menace, mais bien peu soutenue. Le 7 janvier 1640, on avoue platement que le roi s'en tiendrait à un petit don de trois millions.
    Le roi est donc vaincu? Du Puy ne l'est pas, et il continue la bataille, aidé surtout par l'ennemi, par les pamphlets papistes qui indignent le public, relèvent le courage du ministre. Trois millions ne sont plus assez; il lui faut le sixième du revenu pendant deux ans ( cent millions de ce temps-là ), 6 octobre 1640. Une commission, créée par Richelieu pour établir ce droit, sur le refus des pièces, fait enfoncer les portes des archives que lui fermaient les agents du clergé. La bataille est bien engagée.
    Et, à ce moment même, Richelieu fait décidément le plongeon. Il se résigne à demander cinq millions et demi, une fois payés (1641).
    Il marqua sa mauvaise humeur en faisant renvoyer dans leurs diocèses les cinq ou six évêques dont la résistance avait tout arrêté. Ils partent, mais vainqueurs. La question, dès ce jour, est finie pour jamais.
    Le clergé sera quitte dès lors pour donner peu ou rien. Dès lors, le grand riche est exempt, et l'on ne prendra rien qu'aux pauvres.
    Si Richelieu veut soutenir la guerre, si le gouvernement a des besoins croissants de toute sorte, qu'il demande à ceux qui n'ont rien.
    Si l'on est obligé d'organiser la charité publique, en présence du nombre effroyable de ceux qui demandent l'aumône, les biens d'Église, fondés pour cet usage, ne contribueront pas. Vincent de Paul et autres chercherontdes ressources fortuites pour les établissements nouveaux.
    Ni Richelieu pour le gouvernement, ni Vincent pour la charité, ne feront rien de grand ni de solide.
    Résumons en trois mots les trois chapitres précédents.
    Richelieu, vaincu dans l'opinion par le drame espagnol et le succès du Cid, vaincu dynastiquement par la grossesse de la reine et l'enfant du miracle, reste vaincu encore dans la question d'argent par la résistance du clergé.
    D'autant plus pesant il retombe sur le peuple, et d'autant plus maudit. [Retour à la Table des Matières]
CHAPITRE XIV
RICHELIEU RELEVÉ PAR LES RÉVOLUTIONS ÉTRANGÈRES—LES FAVORIS, MAZARIN, CINQ-MARS
1639-1641
    L'Europe, épuisée, haletante, se mourait du désir de la paix. Mais la France malade, l'Espagne agonisante, l'Empire exterminé, ne s'y décidaient pas. Pourquoi? Nulle question essentielle n'avançait, ni la question de propriété, ni la question religieuse. Pas un de ceux qui avait pris ne voulait rendre. Le pape demandait un congrès, et lui-même le rendait impossible, en refusant d'y paraître si l'on admettait un seul protestant. On passa sept années à discuter la forme du congrès, à régler l'étiquette, les passeports, etc.
    Notre campagne de 1639 ne valut guère mieux que les autres. Richelieu n'aboutit, avec sa principalearmée et le roi en personne, qu'à donner à la Meilleraye, son parent, le petit succès de prendre Hesdin. Et l'on n'y arriva qu'au prix d'une diversion très-malheureuse à l'Est, où on força le brave Feuquières d'attaquer sans avoir des forces, c'est-à-dire de se faire tuer.
    Le favori de Richelieu, Condé, en Catalogne, eut échec sur échec. Si nous réussîmes en Savoie par la bravoure d'Harcourt et du jeune Turenne, ce petit succès fut terni par la spoliation de la duchesse de Savoie, fille d'Henri IV et sœur de Louis XIII, que l'on protégea comme on avait protégé la Lorraine, en occupant ses places qu'on prit et qu'on garda.
    La scène change en 1640. Mais comment? Par des circonstances extérieures, où, quoi que l'on ait dit, Richelieu eut bien peu de part.
    L'Angleterre, allié timide, mais efficace, de l'Espagne, tombe en pleine révolution. Le jugement commence sur le grand traître du parti protestant, déjà dénoncé par Gustave.
    L'Empire espagnol tombe en pièces, la France n'aura qu'à ramasser.
    Je ne crois pas ce que dit Temple, que Richelieu ait donné deux millions aux Convenantaires pour renverser Charles I er . Il n'avait guère d'argent. Mais la faveur marquée de ce roi pour l'Espagne, mais son opposition à notre invasion des Pays-Bas espagnols, jeta certainement Richelieu dans les résolutions les plus sinistres. Ses échecs au dehors, au dedans, l'avaient aigri. Il encouragea partout la révolution, employant désormais contre ses ennemis des moyens désespérés.
    Notre succès en Catalogne fut très-étrange. Nous réussîmes à force

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