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Histoire De France 1724-1759 Volume 18

Histoire De France 1724-1759 Volume 18

Titel: Histoire De France 1724-1759 Volume 18 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Michelet
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famille, dans la vraie voie de la raison.
    Il voulait l'alliance protestante de Prusse, Saxe et Hollande (plus celle du Piémont, qui aurait été chef de la libre Italie). La famille voulait l'alliance catholique , d'Espagne-Autriche (avec une Italie soumise aux Espagnols).
    D'Argenson séduisait le roi par l'espoir de la paix. Le roi semblant si haut (octobre 1745), heureux partout, en Flandre, en Piémont, en Écosse, il y avait des chances réelles pour regagner, détacher de la ligue les États secondaires, Saxe, Piémont, Hollande. Cela était sensé.
    Il existait vraiment un parti en Hollande, anti-anglais et anti-orangiste, qui se lassait de suivre l'Angleterre.
    Il y avait pour le Piémontais un intérêt réel à se mettre avec nous.
    Quant à la Saxe, à la Pologne, réunies sous Auguste III, d'Argenson faisait un roman. Il eût voulu une Pologne héréditaire, l'assurer au Saxon, aux Allemands, dans la supposition très-vaine que ces peuples d'esprit contraire s'uniraient pour former une barrière contre la Russie.
    Pour l'Italie, le plan était très-beau. Une fédération d'États égaux entre eux. Un gardien armé, le Piémont, qui aurait eu Milan. Venise aussi avait un peu de Lombardie. La Toscane redevenait république. L'Espagnol gardait Naples. Mais tout prince étranger devait opter, jurer de se faire Italien. L'Autrichien àjamais chassé. La France se chassait elle-même et généreusement s'excluait de l'Italie, libre par elle.
    La vraie difficulté était notre petit Infante, son mari qui alors tenait Milan. Le roi, à cause d'elle, était fort Espagnol. Retirer Milan à sa fille pour le donner au Savoyard, cela devait lui être dur. Il était, il est vrai, pour le moment mécontent de l'Espagne, que le succès rendait indocile, insolente. Il était peu content de l'Infante elle-même, qui ne se fiait pas à lui seul, intriguait en dessous avec Versailles (le Dauphin, Noailles, Maurepas). De plus l'Infante, belle et jeune, mariée sans mari (avec l'Infant toujours absent), avait en attendant pris un vieux galant, un évêque ambassadeur de France. Point fort sensible au roi, qui était jaloux de ses filles.
    Il aimait la géographie. De sa main il traça le plan du partage nouveau qui rognait la part de son gendre. Tout se fit entre lui et d'Argenson. Pas un mot au Conseil. Maurepas cependant le sut, et avertit l'ambassadeur d'Espagne. Il accourt, il crie, pleure. «On l'entendait hurler.» ( Arg. ) C'est bien pis à Madrid. «On se couvre la tête de cendres.» Ici, la reine et Henriette, la cour, tout entourait le roi de désolation et de deuil. Le traité (qu'il signa à contre-cœur) alla fort lentement à Turin. Très-rapide, au contraire, marchait une armée autrichienne. Le Piémont a peur, nous trahit. Nos Français sont surpris, et les sots Espagnols qui pleuraient tant pour le traité, pleurent maintenant de l'avoir refusé, d'être battus, chassés partout.
    L'affaire d'Écosse alla de même. On paya pourCharles-Édouard des Suédois qui ne partirent pas. On envoya Richelieu à Brest pour embarquer des troupes; beaucoup d'argent, nul résultat. Cependant le roi George a rassemblé trente mille hommes qui refoulent Édouard au Nord. Vainqueur en reculant à Falkirk, il n'en est pas moins vaincu décidément à Culloden (avril 1746). Là des massacres horribles. Un sur vingt décimé. Le fer, le feu partout, la froide application du plan suivi depuis, de faire des Hautes-Terres un désert.
    Toutes les forces de la France (1746) sont concentrées en Flandre pour la guerre de parade que le Roi fait en mars. On réunit pour lui cent vingt bataillons près d'Anvers, cent quatre-vingt-dix escadrons. Anvers pris sur-le-champ, le roi a ce qu'il veut, et le 30 mars, au début même de la campagne, il a fini la sienne, revient droit à Versailles. Le maréchal de Saxe, Lowendall et Conti, continueront l'œuvre facile de prendre les villes de Flandre, et Maurice gagnera l'inutile victoire de Raucoux.
    Toute l'année 1746, oisive pour le roi, passe comme un tourbillon de fêtes, sauf en juillet un deuil assez court. La dauphine espagnole meurt le 6 à Versailles, et son père, Philippe V, le 20. Cela finit le long règne de la Farnèse. Le nouveau roi, Ferdinand VI, se défie de cette belle-mère, l'éloigne, s'intéresse fort peu à son frère, D. Philippe, mari de notre Infante. D'autant plus les deux intrigantes, l'Infante et la Farnèse, perdant terre en Espagne, se reprenaient ici sur

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