Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
Vom Netzwerk:
mourants, et la figure encore sereine.
    Cependant, les faubourgs, quoique repoussés le 1 er prairial et éconduits le 2, conservaient encore les moyens de se soulever. Un événement d’une importance bien moindre que les émeutes précédentes, occasionna leur ruine définitive. L’assassin de Féraud fut découvert, condamné, et le 4, jour de son exécution, un attroupement parvint à le délivrer. Il n’y eut qu’un cri contre ce nouvel attentat   ; et la convention ordonna le désarmement des faubourgs. Ils furent cernés par toutes les sections intérieures. Après s’être disposés à la résistance, ils cédèrent, abandonnant quelques-uns de leurs meneurs, leurs armes et leur artillerie. Le parti démocratique avait perdu ses chefs, ses clubs, ses autorités   ; il ne lui restait plus qu’une force armée qui se rendait encore redoutable, et des institutions qui pouvaient lui faire tout reconquérir. À la suite de son dernier échec, la classe inférieure fut entièrement exclue du gouvernement de l’état   : les comités révolutionnaires, qui formaient ses assemblées, furent détruits   ; les canonniers, qui étaient sa troupe, furent désarmés   ; la constitution de 93 qui était son code, fut abolie, et le régime de la multitude finit là.
    Du 9 thermidor au 1 er prairial, le parti montagnard fut traité comme le parti girondin l’avait été du 2 juin au 9 thermidor. Soixante-seize de ses membres furent condamnés à mort ou décrétés d’arrestation. Il subit à son tour la destinée qu’il avait fait subir à l’autre   ; car, en temps de passions, les partis ne savent pas s’accommoder, et ne veulent que se vaincre. Comme les Girondins, ils s’insurgèrent pour ressaisir le pouvoir qu’ils avaient perdu   ; et comme eux ils succombèrent. Vergniaud, Brissot, Guadet, etc., furent jugés par un tribunal révolutionnaire   ; Bourbotte, Duroy, Soubrany , Rome, Goujon, Duquesnoy, le furent par une commission militaire. Les uns et les autres moururent avec le même courage   : ce qui fait voir que tous les partis sont les mêmes, et se conduisent par les mêmes maximes, ou si l’on veut, par les mêmes nécessités. Depuis cette époque, la classe moyenne reprit au dehors la conduite de la révolution, et l’assemblée fut aussi unie sous les Girondins, qu’elle l’avait été après le 2 juin, sous les Montagnards.

CHAPITRE XI
     
    Campagne de 1793 et 1794. – Dispositions des armées à la nouvelle du 9 thermidor. – Conquête de la Hollande   ; positions sur le Rhin. – Paix de Bâle avec la Prusse   ; paix avec l’Espagne. – Descente de Quiberon. – La réaction cesse d’être conventionnelle et devient royaliste. – Massacre des révolutionnaires dans le midi. – Constitution directoriale de l’an III. – Décrets de fructidor qui exigent la réélection des deux tiers de la convention. – Déchaînement du parti royaliste sectionnaire. – Il s’insurge. – Journée du 13 vendémiaire. – Nomination des conseils et du directoire. – Fin de la convention sa durée   ; son caractère.
     
    La prospérité extérieure de la révolution contribua surtout à la chute du gouvernement dictatorial et du parti des Jacobins. Les victoires croissantes de la république auxquelles ils avaient prodigieusement contribué par la vigueur de leurs mesures ou par leur exaltation, rendirent leur puissance superflue. C’était le comité de salut public qui, en accablant de sa forte et redoutable main l’intérieur de la France, avait développé des ressources, organisé des armées, trouvé des généraux, et commandé des victoires qui avaient définitivement assuré le triomphe de la révolution à l’égard de l’Europe. Une situation heureuse n’exigeait plus les mêmes efforts, et sa mission était accomplie, le propre d’une pareille dictature étant de sauver un pays et une cause, et de périr par le salut même qu’elle produit. Les événements intérieurs nous ont empêché de faire connaître rapidement l’impulsion que le comité de salut public donna aux armées après le 31 mai, et les résultats qu’il en obtint.
    La levée en masse qui eut lieu pendant l’été de 1793 forma les troupes de la Montagne. Les chefs de ce parti choisirent bientôt dans les rangs secondaires des généraux montagnards en remplacement des généraux girondins. Ces généraux furent Jourdan, Pichegru, Hoche, Moreau, Westermann, Dugommier, Marceau, Kléber, etc.

Weitere Kostenlose Bücher