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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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Carnot devint par son entrée au comité de salut public le ministre de la guerre et le major-général de toutes les armées républicaines. Au lieu de corps dispersés et agissant avec peu de concert sur des points isolés, il procéda par fortes masses et concentriquement vers un but unique. Il commença la méthode de la grande guerre, qu’il essaya avec un succès décisif à Watignies, en qualité de commissaire de la convention. Cette victoire importante, à laquelle il coopéra de sa personne, rejeta les généraux réunis Clairfait et prince de Cobourg derrière la Sambre, et fit lever le siège de Maubeuge. Pendant l’hiver de 1793 à 1794, les deux armées restèrent en présence sans rien entreprendre.
    À l’ouverture de la campagne, elles conçurent l’une et l’autre un projet d’invasion. L’armée autrichienne se jeta sur les villes de la Somme, Péronne, Saint-Quentin, Arras, et menaça Paris, tandis que l’armée française projeta de nouveau la conquête de la Belgique. Le plan du comité de salut public fut combiné, bien autrement que le dessein vague de la coalition. Pichegru, à la tête de cinquante mille hommes, à l’armée du nord, pénétra dans la Flandre, en s’appuyant sur la mer et sur l’Escaut. À sa droite, vingt mille hommes commandés par Moreau, se portèrent sur Menin et Courtrai   : le général Souham resta avec trente mille hommes sous Lille pour soutenir l’extrême droite de l’armée d’invasion contre les Autrichiens, tandis que Jourdan, avec l’armée de la Moselle, se dirigea vers Charleroi par Arlon et Dinant, pour se joindre à l’armée du nord.
    Les Autrichiens, attaqués en Flandre et menacés d’être pris à revers par Jourdan, quittèrent bien vite leurs positions de la Somme. Clairfait et le duc d’York se firent battre à Courtray et à Hooglède, par l’armée de Pichegru   ; Cobourg à Fleurus, par celle de Jourdan qui venait de prendre Charleroi. Les deux généraux victorieux achevèrent rapidement l’invasion des Pays-Bas. L’armée anglo-hollandaise se replia sur Anvers, d’Anvers sur Bréda, de Bréda sur Bois-le-Duc, en essuyant des échecs continuels. Elle passa le Vahal et se rejeta en Hollande. Les Autrichiens essayèrent tout aussi vainement de couvrir Bruxelles, Maëstricht   ; ils furent poursuivis et battus par l’armée de Jourdan qui, depuis sa jonction, avait pris le nom d’armée de Sambre-et-Meuse, et qui ne les laissa point derrière la Roër comme avait fait Dumouriez, mais les poussa au-delà du Rhin. Jourdan se rendit maître de Cologne, de Bonn, et communiqua par sa gauche avec la droite de l’armée de la Moselle, qui s’était avancée dans le pays de Luxembourg, et qui, conjointement avec lui, occupa Coblentz. Il y avait eu un mouvement général et concerté de toutes les armées françaises, qui s’ébranlèrent pour courir à la frontière du Rhin. À l’époque des défaites, les lignes de Veissembourg avaient été forcées. Le comité de salut public employa dans l’armée du Rhin, les mesures expéditives de sa politique. Les commissaires Saint-Just et Lebas donnèrent le commandement général à Hoche, mirent la terreur et la victoire à l’ordre du jour, et dans peu les généraux Brunswick et Wurmser furent poussés de Haguenau sur les lignes de la Lauter, et ne pouvant pas même s’y maintenir, passèrent le Rhin à Philisbourg. Spire, Worms furent repris. Les troupes républicaines partout conquérantes, occupèrent la Belgique, la partie de la Hollande située sur la gauche de la Meuse, et toutes les villes placées sur le cours du Rhin, hors Mayence et Manheim qui furent serrés de près.
    L’armée des Alpes ne fit pas beaucoup de progrès dans cette campagne. Elle tenta d’envahir le Piémont, mais elle ne réussit point. Sur la frontière d’Espagne, la guerre avait commencé sous de funestes auspices   : les deux armées des Pyrénées-Orientales et des Pyrénées-Occidentales, peu fortes en nombre et peu aguerries, avaient été constamment battues, et s’étaient retirées, l’une sous Perpignan, l’autre sous Bayonne. Le comité de salut public ne dirigea qu’assez tard son attention et ses efforts sur ce point, qui n’était pas le plus dangereux pour lui. Mais, dès qu’il eut introduit son système, ses généraux et son organisation dans ces deux armées, les choses changèrent de face. Dugommier, après des succès multipliés, chassa les Espagnols du territoire

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