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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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d'autres, au contraire, à l'image de Mme de Staël, ce mouvement de pendule doit s'arrêter à l'année 1791. Les défenseurs de la République gardent quant à eux un œil fixé sur 1792. Les espoirs ou les craintes placés dans la révolution du 18 brumaire sont différents selon les partis en présence, mais ils révèlent la profondeur de la crise politique qui submerge la France en 1799.
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    LA RÉVOLUTION DU 18 BRUMAIRE

1. LE RETOUR DE BONAPARTE
    Depuis qu'il avait engagé la reprise en main du régime, au milieu du mois de juillet 1799, Sieyès avait envisagé de s'appuyer sur un bras armé pour imposer son point de vue aux assemblées où il savait cependant pouvoir compter sur quelques solides appuis. Ce bras armé ne pouvait être qu'un général, auréolé de quelque gloire militaire. Plusieurs résident alors à Paris, en particulier Bernadotte, ancien ministre de la Guerre, ou Augereau qui avait aidé le Directoire lors du coup d'État antiroyaliste de Fructidor, et qui depuis s'était fait élire député au Conseil des Cinq-Cents. Mais l'un et l'autre passent pour être liés aux jacobins, ce qui les condamne à rester hors du complot. Quant aux généraux Macdonald et Moreau, consultés par Sieyès, ils déclinent son offre. Sieyès prend donc langue avec le général Joubert.
    Jeune général de trente ans, Joubert s'était illustré lors de la campagne d'Italie, au côté de Bonaparte, avant de combattre un temps sur le Rhin. Depuis octobre 1798, il était commandant de la 17e division militaire, stationnée à Paris, position qui lui permettait d'être en contact fréquent avec les milieux dirigeants du pays. Une fois l'accord trouvé entre Sieyès et Joubert, ce dernier est immédiatement pourvu du commandement de l'armée d'Italie, afin d'aller gagner une gloire que sa relative inaction depuis la fin de 1798 avait quelque peu écornée. Mais Joubert a le mauvais goût de se faire tuer à Novi, le 15 août 1799, sa mort rappelant que, contrairement à une idée reçue, les officiers supérieurs ont payé un lourd tribut aux campagnes de la Révolution et de l'Empire. La mort de Joubert pose à nouveau le problème du choix d'un bras armé pour appuyer le complot qui se prépare. Elle en retarde en tout cas l'exécution, même si très vite les regard§ se tournent vers un autre général, Bonaparte, dont le retour d'Egypte est connu à Paris au début du mois d'octobre.
    Au moment où Joubert meurt en Italie, Bonaparte fête ses trente ans, puisqu'il est né à Ajaccio le 15 août 1769, alors que la Corse venait d'être cédée à la France par les Génois. Deuxième d'une famille de douze enfants dont huit ont survécu, il apparaît très vite comme le chef du clan, alors que son père, Charles Bonaparte, marié depuis 1764 à Letizia Ramolino, est mort en 17?5. Officier en 1789, après des études au collège de Brienne puis à -l'Ecole militaire et un séjour en garnison à Valence, puis à Auxonne, il ne joue pas de rôle actif dans les premières années de la Révolution, plus préoccupé par le destin de la Corse où il fait de fréquents séjours que par l'avenir de la France. Son opposition à Paoli en 1793 le contraint à quitter l'île avec t�ute sa famille. Dès lors, c'est sur le continent qu'il cherche fortune. A Toulon, il fête son baptême du feu en participant à la reconquête de la ville, aux mains des Anglais. Son premier choix politique se révèle désastreux puisqu'il se rapproche des mon-31
     

    LA RÉPUBLIQUE CONSULAIRE (1799-1804)
    tagnards au moment même où leur étoile décline. Pour s'être compromis avec le frère de Robespierre qui l'avait envoyé en mission à Gênes en juillet 1794, il est un temps emprisonné, avant d'être blanchi. Promu général à l'armée de l'Ouest, il se garde bien de se rendre dans cette contrée troublée et préfère se faire employer au ministère de la Guerre. C'est précisément parce qu'il est présent à Paris que le gouvernement lui demande de participer à la lutte contre l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an III (5 octobre 1795), ce qui lui vaut d'être promu général de division.
    Désormais protégé de Barras, l'un des cinq directeurs, dont il épouse le 9 mars 1796 la maîtresse, Joséphine de Beauharnais, il a le pied à l'étrier. Il obtient peu après le commandement de l'armée d'Italie, promotion remarquable pour un général dont les faits d'armes sont somme toute limités. Mais Bonaparte tient

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