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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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sa chance.
    Avec une armée d'à peine trente mille hommes qu'il parvient à galvaniser, il remporte succès sur succès, et conquiert tout le nord de la péninsule. Les Autrichiens sont contraints de traiter. La science militaire de Bonaparte, puisée aux meilleurs auteurs, parmi lesquels Guibert, se double d'un sens politique développé. Non seulement il négocie seul avec l'Autriche les préliminaires de paix, mais encore il organise de son propre chef une république alliée à la France, la République cisalpine où il fait ses premiers essais de gouvernement politique. Enfin, il teste lors de la campagne d'Italie les effets d'une propagande bien orchestrée. Pour les Français, il est avant tout un général conquérant qui « vole de victoire en victoire ». Mais en Italie, il a surtout construit sa fortune, financière comme politique ; il en retire l'argent qui lui faisait défaut et s'y construit des réseaux d'amitiés décisifs pour la suite de sa carrière. De retour en France, ses exploits inquiètent les milieux politiques et le Directoire n'est donc pas mécontent de l'éloigner
    temps en lui confiant le
    commandement de l'expédition
    décidée en concertation
    avec Talleyrand, dans le but d'affaiblir l'Angleterre en lui coupant la route des Indes. Bonaparte caresse déjà un grand rêve oriental auquel il associe une troupe imposante de savants. Ce rêve le porte aux pieds des Pyramides le 21 juillet 1798, puis en Palestine où, sur les traces de Saint Louis, il conquiert Jaffa le 7 mars 1799. Mais la peste en Palestine, les déboires de sa marine, coulée par la flotte anglaise à Aboukir le 1er aoüt 1798, et la persistance de résistances à l'intérieur du pays l'empêchent de tirer pleinement partie de ses succès. Fort de la victoire remportée à Aboukir le 25 juillet 1799, il décide donc de rentrer en France.
    Que sait Bonaparte de la situation française lorsqu'il prend la d�cision de quitter l'Égypte en aoüt 1799 ? Entre la France et l'Egypte, toutes les relations sont en principe rompues. « Nous étions sans nouvelles d'Europe depuis longtemps », relate Lavalette, alors aide de camp de Bonaparte, en évoquant la bataille d'Aboukir.
    Lavalette raconte ensuite comment les Anglais leur firent passer des 32
     

    LA RÉVOLUTION DU 18 BRUMAIRE
    journaux présentant la situation française. « Nous apprîmes, poursuit-il, que tout le midi de l'Italie était évacué, que l'on se battait sur les frontières du Piémont, et qu'enfin la France était aux abois. Le général Bonaparte se garda bien de laisser percer dans l'armée ces tristes nouvelles ; mais, dès ce moment il se décida à repasser en Europe, bien convaincu que lui seul pouvait réparer les maux que le mauvais gouvernement du Directoire avait accumulés sur le pays 4. »
    Il ne faut pas prendre au pied de la lettre ces propos écrits après C01}P, mais ils révèlent malgré tout l'état des relations entre l'armée d'Egypte et la France. Néanmoins, il est certain que des messages ont réussi à passer au travers des mailles tendues par la marine anglaise. On imagine mal en effet que Bonaparte se soit décidé à retourner en France sur les seules informations fournies par l'intermédiaire des Anglais, alors que ceux-ci tenaient les mers.
    Quoi qu'il en soit, Bonaparte n'attend qu'une occasion favorable pour mettre les voiles. Dès qu'il a vent que l'escadre anglaise de Sidney Smith a levé le blocus des côtes égyptiennes pour aller ravitailler, il s'embarque, le 22 août, à Alexandrie. La division navale française compte quatre bateaux. Bonaparte tient à rapatrier en France ses fidèles seconds et une p,!rtie de sa garde personnelle, composée des fameux mamelouks. A Sainte-Hélène, il précisera, évoquant cette force : « Ils étaient indispensables pour moi. J'avais mon projet. Il me fallait les garder, et trois cents hommes sûrs et d'élite étaient une chose immense. » Bonaparte emmène aussi avec lui Murat, Marmont, Lannes, Berthier, Andréossy ou encore Lavalette. Le commandement de l'armée d'Égypte est confié à Kléber.
    Profitant d'un concours de circonstances favorable, Bonaparte parvi�nt à échapper aux Anglais dont le plan était de le laisser quitter l'Egypte pour le capturer. Il fait escale en Corse, à Ajaccio, où il finit de s'informer de l'état de la France. Puis, il repart pour le continent et débarque à Fréjus le 9 octobre 1799, sans respecter le délai de quarante joues imposé aux

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