Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
Vom Netzwerk:
Antilles, la Guyane, l'île Bonaparte et l'île de France, mais aussi le comptoir du Sénégal et Java. La France a été incapable de défendre plus longtemps ces territoires d'outre-mer. Elle a de même perdu les îles Ioniennes qu'elle détenait depuis 1807 et qui lui échappent entre 1809 et 1810, la France ne conservant que Corfou.
    C'est donc pour l'essentiel sur le continent européen que se poursuit la lutte entre Français et Anglais. La péninsule Ibérique et dans une moindre mesure le sud de l'Italie sont les terrains d'action privilégiés de cet affrontement. L'Angleterre compte sur ces deux têtes de pont pour résister à Napoléon. Elle soutient le roi des Deux-Siciles, Ferdinand IV, chassé de Naples en 1806 et réfugié en Sicile. L'île est protégée par les Anglais qui parviennent notamment à repousser un débarquement organisé par Murat, roi de Naples, en septembre 1810. L'occupation de la Sicile permet aux Anglais de compléter leur présence en Méditerranée, puisqu'ils occupent déjà Malte et possèdent Gibraltar.
    C'est en Espagne que l'action militaire des Anglais est la plus notable. En s'appuyant sur le Portugal, mais aussi sur sa flotte, l'Angleterre peut soutenir l'armée de Wellington, forte au plus de trente-cinq mille hommes, qui ne cesse, avec l'aide des Espagnols, de mener combat contre les soldats français, au point d'obliger Napoléon à maintenir une armée de plus de trois cent cinquante mille hommes en Espagne. L'Espagne devient le lieu privilégié des combats en 1810. Napoléon y a dépêché le maréchal Soult qui, au début de cette année, mène une grande offensive en direction de l'Andalousie. L'armée française parvient à s'en rendre maître, sans cependant contrôler complètement cette région. Une autre armée, conduite par le maréchal Masséna, s'est dirigée vers le Portugal avec l'espoir d'en exclure les Anglais. Mais Masséna se heurte à la ligne de défense anglaise et voit sa marche ralentie. Il finit par évacuer le Portugal, quelques mois plus tard, sans avoir jamais réussi à s'y implanter. La péninsule Ibérique reste un champ de bataille. Le pouvoir y est désormais assumé par les militaires. Joseph ne contrôle plus que Madrid et sa région, depuis qu'en février 1810, Napoléon a décidé de partager le nord du royaume en quatre gouvernements militaires : Macdonald est placé à la tête de la Catalogne, Suchet reçoit le commandement de l'Aragon, Dufour la Navarre et Thouvenot la Biscaye. Quant aux marches du Portugal et de l'Andalousie, elles échappent de fait à l'autorité de Joseph et se retrouvent placées sous la tutelle respective de Masséna et Soult.
    Cette réorganisation de l'Espagne, derrière laquelle se profile un projet d'annexion, confirme la nouvelle orientation de la politique européenne de Napoléon.
    L'Espagne demeure une épine dans l'Europe napoléonienne. Par 322
     
    L'ENRACINEMENT DE LA MONARCHIE
    ailleurs, de plus en plus, l'alliance orientale avec la Russie, bâtie en 1807 au lendemain de la paix de Tilsit, paraît fragile. Le renoncement au parti russe qui s'offrait en 1810 n'a pas contribué à rassurer le tsar Alexandre. A cet affront, s'ajoutent deux motifs de tension entre les deux Empires. Le premier est lié au Blocus continental que la Russie se refuse à appliquer avec rigueur pour ne pas asphyxier sa propre économie. L'absence de relations avec les pays neutres lui est particulièrement difficile à envisager. La Pologne est l'autre pomme de discorde. Le tsar a vu avec regret l'adjonction au grandduché de Varsovie d'une partie de la Galicie, conquise sur l'�utriche en 1809.
    Il craint par-dessus tout la fonnation d'un vaste Etat polonais aux marges de son Empire. Pour le moment, la Russie reste empêtrée dans ses difficultés avec l'Empire ottoman. La guerre larvée que se livrent ces deux États depuis plusieurs années mobilise une partie des troupes russes. La Russie doit aussi compter avec les changements politiques dans les pays scandinaves. La Suède vient en effet de se choisir un nouveau prince en la personne du maréchal Bernadotte, élu prince héréditaire le 21 août 1810. Même s'il promet à Alexandre de ne jamais attaquer la Russie, il représente cependant, en 1810, un danger par l'alliance éventuelle qu'il pourrait conclure avec la France. Les tensions sont donc vives entre la France et la Russie, mais le contexte est tel que la guerre ne semble pas devoir éclater

Weitere Kostenlose Bücher