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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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faible, tout à coup, et désarmé en face d'elle ! Cent fois, mille fois plus misérable avec toute sa force inutile qu'elle-même déjà frôlée, pourtant, par l'aile de la mort.
    — Ah, tu crois cela ? Tu crois que mon fantôme te hantera moins que mon souvenir ? Qu'une fois mon corps réduit en poussière, il cessera de te hanter ? Pauvre imbécile ! Morte, je te serai cent fois plus redoutable. Tu me verras partout, derrière tous les visages de femme, derrière tous les corps dont tu t'empareras parce que la misère ni la vieillesse n'auront jamais de prise sur moi. Et parce qu'au désir, tu ajouteras le remords...
    Pour la première fois, une flamme de colère brilla dans les yeux sombres du jeune homme.
    — Du remords ? Certainement pas. Tu mérites ton sort largement puisque tu n'es venue ici que pour le mal.
    — Mais cesse donc de nous mentir à tous deux ! Cela n'a plus d'importance maintenant que tu as disposé de ma vie. Tu sais très bien pourquoi je suis venue. Tu l'as su à la minute même où je me suis avancée vers toi, à la porte de Bourgogne. Tu l'as su aussi dans la salle de torture. Tu sais que je t'aimais au point de tout oser, de tout risquer. Que j'avais tout quitté et que je ne voulais plus qu'une chose au monde : te retrouver et mourir avec toi sous les ruines de cette ville.
    — Tais-toi !... gronda-t-il.
    Non, je ne me tairai pas. Je ne suis pas encore morte. J'ai encore une voix.
    La corde ne l'a pas encore étranglée dans ma gorge. Et je parlerai, autant que j'en aurai envie. Je te dirai tout ce que, depuis tant d'années, je voulais te dire. Et dans tes nuits sans sommeil tu entendras encore ma voix crier : « Je t'aimais... je t'aimais et tu m'as tuée... »
    — Te tairas-tu à la fin ?

    Brutalement, il l'avait saisie aux épaules, la secouait avec une telle violence que sa tête allait dans tous les sens. Déséquilibrée, elle trébucha, poussa un cri. Alors, il la lâcha aussi brusquement qu'il l'avait empoignée, et si soudainement qu'elle tomba lourdement à terre. Une de ses jambes se replia sous elle, causant une douleur aiguë. Sentant le sol rugueux sous ses mains, elle voulut se relever, mais, déjà, il s'était laissé tomber sur elle, l'écrasant de tout son poids. La lumière faible de la lanterne lui montra, tout contre le sien, le visage d'Arnaud tordu par la fureur et le désir.
    — Non, tu ne me hanteras plus ! Demain tu seras morte et, cette nuit, je vais t'exorciser, sorcière ! Je vais t'arracher tous tes pouvoirs. Quand je t'aurai possédée, je comprendrai peut-être que tu n'es qu'une femme comme les autres...
    Une lutte sauvage s'engagea alors entre eux, silencieuse, sans merci.
    Catherine, les dents serrées, se battait comme si sa vie en dépendait, retenant son souffle, économisant ses forces autant qu'elle pouvait. Elle était souple et glissante comme une anguille, mais Arnaud avait pour lui sa force d'homme vigoureux, en pleine santé alors qu'elle était une femme affaiblie par les privations et la réclusion. Peu à peu, elle se sentit faiblir, comprit qu'elle ne pourrait pas tenir longtemps tête. De plus, ses cheveux dénoués la gênaient, l'entravaient à la manière d'un filet. Arnaud avait déjà emprisonné un de ses poignets qu'il avait ramené derrière son corps et tentait d'y amener l'autre poignet. La force de Catherine, tout entière dans sa résistance nerveuse et dans sa fureur, fuyait de plus en plus vite et, subitement, s'effondra tout net. La bouche d'Arnaud venait de s'abattre sur la sienne, l'emprisonnait sous un baiser qui lui coupait le souffle. Elle se sentit mollir, faiblir et comprit qu'elle était en train de s'évanouir. Elle lutta alors contre cette nouvelle faiblesse qui, insidieusement, se glissait en elle. Mais elle n'en pouvait plus.
    Dans une demi-inconscience, elle sentit qu'il s'écartait d'elle tout en gardant ses deux mains prisonnières derrière son dos, qu'il lui ôtait ses vêtements. Elle avait fermé les yeux pour ne plus le voir, mais elle l'entendait respirer fort, comme un homme qui vient de fournir une longue course. Ses poignets serrés par les doigts durs d'Arnaud lui faisaient mal et elle se tordit pour échapper à la douleur, mais une longue caresse parcourut tout son corps, lui arrachant un frisson. A nouveau il l'embrassa et Catherine sentit s'éveiller dans son corps tous les démons d'autrefois, plus voraces peut-être que jamais après le long sommeil où elle les avait

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