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Il suffit d'un amour

Il suffit d'un amour

Titel: Il suffit d'un amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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aimée... Seulement, ajouta-t-il avec un soupir, ce n'était jamais qu'un rêve et il fallait toujours en venir au réveil.
    — Il n'y aura pas de réveil maintenant, s'écria Catherine passionnément puisque tu tiens la réalité entre tes mains et que tu sais que je t'appartiens déjà...
    Il ne répondit pas, sourit seulement et la jeune femme ne résista pas à l'envie de poser un baiser sur ce sourire. Personne ne souriait comme lui, avec cette jeunesse, cette chaleur aussi. Ses dents éblouissantes mettaient une lumière sur la peau brune de son visage.
    Arnaud s'était levé soudain.
    — Laisse-moi faire, murmura-t-il.
    Avec des gestes adroits, il ôtait une à une les épingles qui maintenaient le hennin de Catherine, ôtait le fragile édifice de satin et de dentelles et le déposait auprès de son casque. Puis il libéra les cheveux de la jeune femme qui s'étalèrent en masse dorée, somptueuse sur ses épaules.
    — Quelle merveille ! s'extasia-t-il, les mains noyées dans le flot d'or vivant. Une autre femme eut- elle jamais pareille parure...
    Il était revenu près d'elle et l'enfermait à nouveau dans ses bras, cherchant ses lèvres, son cou, sa gorge. Le lourd et magnifique collier d'améthystes pourpres le gênait. Il l'ôta, le jetant à terre comme une chose sans valeur puis s'attaqua à la ceinture orfévrée de la robe. Mais brusquement Xaintrailles reparut. Il ne souriait plus.
    — Encore toi ? s'écria Arnaud, furieux d'être dérangé. Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?
    — Pardonnez-moi, mais je crois que le moment est mal venu pour les jeux de l'amour. Il y a quelque chose qui ne va pas, Arnaud.
    — Quoi ?
    Les Écossais ont disparu. Il n'y a plus un seul des nôtres autour de cette tente... ni sur la lice, d'ailleurs !
    Arnaud se releva d'un bond, malgré Catherine qui tentait de le ramener près d'elle. La sensibilité à vif de la jeune femme lui faisait sentir qu'il se passait quelque chose. Il y avait une menace sur son amour, elle en avait le pressentiment, aigu comme une douleur physique.

    — Si c'est une plaisanterie... commença le jeune homme.
    — Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?
    C'était vrai. Xaintrailles était pâle et l'inquiétude se lisait sur son visage. Mais Arnaud, tout au désir de se débarrasser de lui au plus vite haussa les épaules.
    — Ils sont à boire avec les gens de Bourgogne. Tu n'imagines tout de même pas qu'ils seraient partis sans nous ?
    — Je n'imagine rien, je constate. Nos gens ne sont plus là eux non plus...
    À regret, Arnaud se dirigeait déjà vers la porte, mais avant qu'il l'eût atteinte, la draperie se souleva sous la main d'un homme à la mine arrogante qui resta debout sur le seuil. Derrière lui, Catherine put voir briller les armes et les cuirasses d'une troupe de soldats.
    Le nouveau venu était jeune, une trentaine d'années peut-être et portait de magnifiques armes damasquinées d'or, une cotte de brocart rouge, mais il déplut à Catherine. Elle se souvenait l'avoir déjà vu dans l'entourage du duc, sans pourtant y attacher la moindre importance. Elle n'aimait pas sa bouche mince, serrée au-dessus d'un menton volontaire et qui, dans le sourire, ne s'entrouvrait jamais. Un sourire comme en ce moment, à la fois triomphant et cruel. Quant aux yeux, à fleur de tête, ils étaient atones à force de froideur. Mais nul n'ignorait, en Bourgogne,
    quel impitoyable seigneur était Jean de Luxembourg, général en chef des armées bourguignonnes. Pour le moment, il regardait les deux chevaliers avec l'expression du chat qui s'apprête à croquer des souris.
    Mais, si inquiétante que fût son expression, elle ne sembla émouvoir ni Arnaud ni Xaintrailles. Celui-ci, de sa voix goguenarde, apostrophait le Bourguignon :
    — Le seigneur de Luxembourg ? hé, qu'est-ce qui nous vaut l'honneur ?
    Luxembourg quitta sa pose nonchalante et s'avança de quelques pas, suivi de ses hommes. L'un après l'autre, ceux-ci franchissaient la porte et se postaient dans la tente, armes menaçantes, cernant les deux hommes et la jeune femme sur qui glissa le regard du chef.
    — Il semble, messeigneurs, que vous vous soyez attardés plus que de raison, fit-il avec un violent accent nordique. Messire de Buchant et ses hommes galopent depuis longtemps sur la route de Guise...

    — C'est faux ! lança Arnaud avec force. Jamais le connétable ne nous aurait abandonnés ainsi...
    Luxembourg se mit à rire et ce rire glaça le sang dans les

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