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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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qui se trouvaient dans la salle d’audience, et les porta ensuite sur la reine, mais avec l’air du plus profond respect.
    – Je ne vois ici, dit-il alors, aucune chevelure digne de semblables comparaisons, à moins que mes yeux ne se portent sur ce qu’ils n’osent regarder.
    – Comment ! drôle, dit la reine, oserais-tu donner à entendre… ?
    – Pardon, madame, répliqua Varney en mettant une main devant ses yeux ; c’est un rayon du soleil de mai qui m’a ébloui.
    – Retire-toi ! dit la reine ; il faut assurément que tu sois fou ; et, se détournant de lui, elle s’avança vers Leicester.
    Une vive curiosité, mêlée aux craintes, aux espérances et aux diverses passions qui agitent les factions à la cour, avait rempli le cœur de tous ceux qui assistaient à cette audience pendant la conférence secrète de la reine avec Varney. Personne ne se permettait le plus léger mouvement, et l’on aurait même cessé de respirer si la nature ne se fût opposée à une telle interruption des fonctions de la vie. Cette atmosphère était contagieuse ; et Leicester, voyant tout ce qui l’entourait désirer ou craindre son élévation ou sa chute, oublia tout ce que l’amour lui avait d’abord inspiré ; il ne fut plus sensible, pour l’instant, qu’à la faveur ou à la disgrâce qui dépendaient d’Élisabeth et de la fidélité de Varney. Il se recueillit, et se prépara à jouer son rôle dans la scène qui semblait devoir avoir lieu ensuite ; mais d’après quelques regards que la reine jeta de son côté, il put juger que, quel que fût le sujet de sa conversation avec Varney, le résultat ne lui en était pas défavorable. Son incertitude ne dura pas longtemps, car la manière plus que gracieuse dont Élisabeth l’aborda annonça son triomphe à son rival et à toute la cour.
    – Vous avez en Varney, milord, lui dit-elle, un serviteur bien indiscret ; vous faites bien de ne lui rien confier qui puisse vous faire tort dans mon opinion, car ce ne serait pas long-temps un secret.
    – Il serait coupable, dit Leicester en fléchissant un genou, s’il cachait quelque chose à Votre Majesté. Je voudrais que mon cœur fût ouvert au point que vous y pussiez lire sans l’aide d’aucun de mes serviteurs.
    – Quoi, milord ! dit Élisabeth en le regardant avec bonté, ne s’y trouve-t-il pas quelque petit coin sur lequel vous voudriez jeter un voile ? Je vois que cette question vous embarrasse ; mais votre reine sait qu’elle ne doit pas examiner de trop près les motifs d’après lesquels ses plus fidèles serviteurs s’acquittent de leurs devoirs, de peur d’y trouver quelque chose qui pourrait, ou du moins qui devrait lui déplaire.
    Soulagé par ces derniers mots, Leicester lui peignit avec volubilité tout l’excès d’un dévouement sans bornes, et peut-être ses discours étaient-ils en ce moment d’accord avec les sentimens de son cœur : les diverses émotions qui l’avaient d’abord agité avaient fait place à l’énergique résolution de maintenir son rang dans les bonnes grâces de la reine ; jamais il n’avait paru à Élisabeth plus éloquent, plus beau, plus intéressant que lorsque, agenouillé devant elle, il la conjura de le dépouiller de tout son pouvoir, mais de lui laisser le nom de son serviteur. – Retirez au pauvre Dudley tout ce que vous lui avez donné, lui dit-il ; rejetez-le dans la situation obscure d’où vous l’avez tiré ; ne lui laissez que son manteau et son épée ; mais souffrez qu’il jouisse encore de ce qu’il n’a pas mérité de perdre, de l’estime d’une souveraine adorée.
    – Non, Dudley, répondit Élisabeth en lui faisant signe de se relever d’une main, et en lui présentant l’autre à baiser ; Élisabeth n’a point oublié que lorsque vous étiez un pauvre gentilhomme dépouillé de votre rang héréditaire, elle était une princesse non moins pauvre, et que vous hasardâtes pour elle tout ce que l’oppression vous avait laissé, votre vie et votre honneur. Levez-vous, milord, vous dis-je, et rendez-moi ma main ; levez-vous et continuez à être ce que vous avez toujours été, l’ornement de notre cour, le soutien de notre trône. Votre maîtresse peut avoir quelques torts à vous reprocher ; mais elle reconnaîtra toujours vos services. Je prends Dieu à témoin, dit-elle en se tournant vers les courtisans qui étaient présens à cette scène intéressante, que je ne crois pas qu’aucun

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