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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Tu es un coquin merveilleusement impudent ! lui dit-elle. As-tu épousé cette fille ?
    À cette demande Leicester frissonna de nouveau, et son cœur fut en proie à tant de sentimens si variés qu’il lui semblait que sa vie dépendait de la réponse qu’allait faire Varney, qui, après avoir hésité véritablement un instant, répondit : – Oui.
    – Misérable scélérat ! s’écria Leicester écumant de rage. Mais l’excès de son indignation, et la reine qui l’interrompit sur-le-champ, ne lui permirent pas d’ajouter un seul mot à cette exclamation.
    – Milord, lui dit-elle, avec votre permission ce sera nous qui instruirons cette affaire ; nous n’avons pas encore fini avec votre officier. – Ton maître, lord Leicester, était-il instruit de cette belle œuvre ? Dis-moi la vérité, je te l’ordonne, et je te garantirai de tout danger de la part de qui que ce puisse être.
    – Gracieuse souveraine, dit Varney, pour vous dire la vérité en face du ciel, mon maître seul en a été cause.
    – Scélérat ! qu’oses-tu dire ? s’écria Leicester.
    – Continue ! dit la reine, les joues enflammées et les yeux étincelans ; nul ne doit écouter ici d’autres ordres que les miens.
    – Ils sont tout-puissans, madame, répondit Varney, et je ne puis avoir de secrets pour Votre Majesté ; mais je ne voudrais pas confier les affaires de mon maître à d’autres oreilles que les vôtres.
    – Éloignez-vous, milords, dit Élisabeth à ceux qui l’entouraient, et qui se retirèrent au bout de la salle. Et toi, parle, qu’a de commun le comte avec cette intrigue criminelle ? Prends bien garde de le calomnier.
    – Loin de moi une pareille intention, madame ! Cependant je dois avouer que, depuis quelque temps, mon noble maître est comme absorbé par un sentiment profond, mais secret, qui l’occupe tout entier, et qui l’empêche de surveiller la conduite des gens de sa maison, parmi lesquels il avait maintenu jusqu’alors l’ordre le plus sévère, négligence qui nous a conduits à faire des folies, dont la cause, par conséquent, comme dans l’affaire dont il s’agît, doit lui être attribuée au moins en partie. Sans cela je n’aurais eu ni les moyens ni le loisir de commettre la faute qui a attiré sur moi son déplaisir, peine la plus sévère qui put m’être infligée, si j’en excepte le ressentiment de votre gracieuse majesté.
    – Ce n’est que de cette manière que ton maître a pris part à ta faute ?
    – De cette manière seule, madame ; mais, depuis certain événement qui lui est arrivé, on ne le prendrait plus pour le même homme. Regardez-le, madame ; voyez comme il est pâle et tremblant ! Quelle différence avec l’air de dignité qu’on lui voyait autrefois ! Et cependant, qu’a-t-il à craindre de tout ce que je puis dire à Votre Majesté ? Ah, madame ! depuis qu’il a reçu ce fatal paquet…
    – Quel paquet ? demanda la reine avec vivacité ; qui le lui envoyait ?
    – C’est ce que j’ignore, madame ; mais je l’approche de si près que je sais que, depuis cette époque, il a toujours porté autour de son cou une tresse de cheveux à laquelle est suspendu un petit joyau en or en forme de cœur : il lui adresse la parole quand il est seul ; il ne le quitte ni jour ni nuit ; jamais païen n’a adoré son idole avec plus de ferveur.
    – Il faut que tu sois un drôle bien hardi pour épier ton maître de si près, et un bavard bien indiscret pour me raconter ainsi ses folies, dit la reine en rougissant, mais sans colère. Et de quelle couleur est la tresse dont tu parles ?
    – Un poète, madame, dirait qu’elle a été coupée d’une toile d’or travaillée par les mains de Minerve ; mais, à mon avis, la couleur en est plus pâle que celle de l’or le plus pur, elle ressemble davantage au dernier rayon de soleil d’un beau jour de printemps.
    – Vraiment, monsieur Varney, vous êtes poète vous-même, dit la reine en souriant ; mais je n’ai pas l’esprit assez subtil pour suivre vos métaphores. Regardez toutes ces dames ; y en a-t-il une… et ici elle tâcha d’affecter un air de grande indifférence, y en a-t-il une dont les cheveux vous rappellent la couleur de cette tresse ? Je serais charmée de savoir quels cheveux ressemblent à la toile de Minerve, ou… comment avez-vous dit ? au dernier rayon de soleil d’un jour de printemps.
    Varney jeta les yeux successivement sur toutes les dames

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