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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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scélérat Varney, le grand-visir. Excellent, ma foi. Et que serai-je, moi ? empereur : oui, l’empereur Lambourne. Je verrai cette divine beauté qu’ils ont emprisonnée ici pour leurs secrets plaisirs. Je veux qu’elle vienne ce soir me servir à boire et m’attacher mon bonnet de nuit. Que peut faire un homme de deux femmes, fût-il vingt fois comte ? Réponds à tout cela, Tony, mon garçon, vieux chien, hypocrite ; réprouvé que Dieu a effacé du livre de vie, mais qui es sans cesse tourmenté du désir d’y être replacé ; vieux fanatique, blasphémateur, vieux brûleur d’évêques, réponds-moi à cela !
    – Je vais lui enfoncer mon couteau dans le ventre jusqu’au manche, dit Foster à voix basse, et tremblant de colère.
    – Pour l’amour de Dieu ! point de violence, dit l’astrologue ; il faut s’y prendre avec prudence. Voyons, Lambourne, mon brave, veux-tu trinquer avec moi à la santé du noble comte de Leicester et de Richard Varney ?
    – Certainement, mon vieux Albumazar ; certainement, mon vieux vendeur de mort-aux-rats. Je t’embrasserais, mon honnête infracteur de la loi de Julia (comme on dit à Leyde), si tu n’avais pas une si abominable odeur de soufre et d’autres infernales drogues de cette espèce. Voyons, je suis prêt. À Varney et Leicester !… deux esprits plus noblement ambitieux, deux mécréans plus profonds, plus secrets, plus élevés, plus malicieux et plus… Bien. Je n’en dis pas davantage, mais celui qui refuse de me faire raison,… je lui plongerai mon poignard dans le cœur. Allons, mes amis !
    En parlant ainsi, Lambourne acheva ce que l’astrologue lui avait versé, et qui contenait non du vin, mais une liqueur distillée. Il commença un jurement, laissa tomber la coupe vide, mit la main sur son sabre sans avoir la force de le tirer, chancela, et tomba privé de mouvement et de sentiment entre les bras des domestiques, qui l’emportèrent pour le mettre au lit.
    Dans la confusion générale, Jeannette regagna la chambre de sa maîtresse sans être aperçue, tremblante comme une feuille, mais résolue de tenir cachés à la comtesse les soupçons terribles que les discours de Lambourne lui avaient inspirés. Ses craintes, sans être encore bien éclaircies, s’accordaient avec les avis du colporteur, et elle confirma sa maîtresse dans le dessein de prendre le remède de Wayland, ce qu’elle ne lui aurait probablement pas conseillé sans tout ce qui venait de se passer.
    Les discours de Lambourne n’avaient pas non plus échappé à Wayland, qui pouvait les interpréter beaucoup mieux que Jeannette ; sa compassion était fortement excitée en voyant qu’une femme aussi intéressante que la jeune comtesse, et qu’il avait vue pour la première fois au sein du bonheur domestique, était livrée aux machinations d’une pareille bande de scélérats. La voix de son ancien maître avait aussi réveillé chez lui et accru encore toute la haine et toute la crainte qu’il lui inspirait. Wayland avait aussi une assez grande confiance dans son adresse et dans ses propres ressources ; et il forma le dessein, ce soir-là même, de pénétrer le fond de ce mystère, et de secourir la malheureuse comtesse s’il en était encore temps, quelque danger que pût offrir l’accomplissement de son projet. Quelques paroles échappées à Lambourne dans son ivresse firent douter à Wayland, pour la première fois, que Varney eût agi entièrement pour son compte en séduisant cette jeune beauté. Divers bruits tendaient à faire croire que ce serviteur zélé avait servi son maître dans d’autres intrigues amoureuses, et l’idée lui vint que Leicester lui-même pourrait bien être la partie la plus intéressée dans tout ceci. Il ne pouvait supposer que la fille du chevalier Robsart fût mariée avec le comte ; mais la découverte même d’une intrigue passagère avec une dame du rang d’Amy était un secret de la plus haute importance, dont la révélation pouvait être fatale au favori d’Élisabeth.
    – Quand Leicester, disait-il en lui-même, hésiterait à étouffer de pareils bruits par des moyens violens, il est entouré de gens qui lui rendraient ce service sans attendre son consentement. Si je veux me mêler de cette affaire, je dois m’y prendre comme mon ancien maître quand il compose sa manne de Satan, et me mettre un masque sur le visage. Ainsi je quitterai demain Giles Gosling, et je changerai de gîte aussi souvent

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