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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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comtesse pourrait être présentée à Kenilworth. Ces délibérations, pendant quelque temps, avaient eu pour résultat de différer le voyage de la reine de jour en jour ; mais enfin une décision définitive devint nécessaire.
    – Élisabeth ne sera pas satisfaite à moins de la voir, dit le comte. Je ne sais si elle a conçu quelques soupçons, comme mes craintes me le font présager, ou si Sussex, ou quelque autre de mes ennemis secrets, lui rappelle sans cesse la pétition de Tressilian ; mais au milieu des expressions de bonté dont elle m’honore, elle en revient souvent à l’histoire d’Amy Robsart. Je crois qu’Amy est l’esclave placé auprès de mon char par ma mauvaise fortune, pour troubler mon triomphe dans le moment le plus glorieux. Donne-moi quelque moyen, Varney, pour me tirer de ce pas difficile. J’ai fait, pour différer ces maudites fêtes, toutes les objections que je pouvais proposer avec une ombre de vraisemblance ; mais l’entrevue d’aujourd’hui ne me permet plus de rien espérer que du hasard. Élisabeth m’a dit avec douceur, mais d’un ton absolu : – Nous ne voulons pas vous donner plus de temps pour vos préparatifs, milord, de peur que vous ne vous ruiniez entièrement. Samedi, 9 juillet, nous serons chez vous à Kenilworth. Nous vous prions de n’oublier aucun des hôtes que nous vous avons demandés, et surtout cette jolie volage Amy Robsart : nous désirons voir la femme qui a pu préférer au poète Tressilian votre serviteur Richard Varney. – Ainsi, Varney, aie recours à ton imagination, qui nous a été si souvent utile : car, aussi sûr que mon nom est Dudley, le danger dont m’a menacé mon horoscope s’apprête à fondre sur moi.
    – Ne pourrait-on, d’aucune manière, persuader à milady de remplir, pendant quelques instans, le rôle obscur que lui imposent les circonstances ? demanda Varney après un moment d’hésitation.
    – Comment, misérable, la comtesse passer pour ta femme ! Cela ne peut s’accorder ni avec mon honneur ni avec le sien.
    – Hélas ! milord, c’est pourtant en cette qualité qu’Élisabeth la connaît. La détromper ce serait risquer de tout découvrir.
    – Pense à quelque autre moyen, Varney, dit le comte extrêmement agité ; celui-ci ne peut servir. J’y consentirais, qu’elle s’y refuserait ; car je t’apprendrai, Varney, si tu ne le sais pas encore, qu’Élisabeth sur le trône n’a pas plus de fierté que cette fille d’un gentilhomme obscur du comté de Devon. Elle est docile, il est vrai, le plus souvent ; mais croit-elle son honneur intéressé, elle s’enflamme et éclate avec la promptitude de la foudre.
    – Nous l’avons éprouvé, milord ; sans cette susceptibilité nous ne nous trouverions pas dans l’embarras. Je ne sais à quelle autre invention il faudra avoir recours. Il me semble que celle qui fait naître le danger devrait contribuer autant qu’il est en son pouvoir à le détourner.
    – C’est impossible, dit le comte en faisant un signe de la main. Je ne connais ni autorité ni prince qui pussent la résoudre à porter ton nom pendant une heure.
    – C’est un peu dur cependant, dit Varney d’un ton sec ; et, sans s’arrêter sur ce sujet, il ajouta : Si on choisissait quelque autre personne pour la remplacer ? De pareilles choses se sont passées sous les yeux de monarques aussi clairvoyans que la reine Élisabeth.
    – Autre folie, Varney, répondit le comte ; la fausse Amy serait confrontée avec Tressilian, et la découverte serait inévitable.
    – On pourrait éloigner Tressilian de la cour, dit Varney sans hésiter.
    – Et par quels moyens ?
    – Il y en a une infinité dont un homme d’État dans votre situation peut se servir pour éloigner de la scène un homme qui épie vos secrets, et qui vous montre une opposition dangereuse.
    – Ne me parle pas d’une pareille politique, Varney ; d’ailleurs, dans le cas actuel, elle ne servirait à rien. Il peut y avoir à la cour beaucoup d’autres personnes qui aient vu Amy ; et, en l’absence de Tressilian, on ferait venir sur-le-champ son père ou quelques uns de ses amis. Consulte encore ton génie inventif.
    – Je ne sais plus que proposer, milord ; mais si je me trouvais dans une perplexité pareille, je volerais à Cumnor-Place, et je forcerais mon épouse à donner son consentement aux mesures que sa sûreté et la mienne exigeraient.
    – Varney, je ne puis la presser de

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