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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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talisman possédé par un prince de l’Orient n’opéra plus promptement, plus miraculeusement sur l’esprit d’un noir Afrite {115} . À peine Flibbertigibbet lui eut-il parlé, qu’il adoucit l’expression de son visage ; il laissa tomber sa massue, saisit le petit lutin, et l’éleva de terre à une hauteur dont il eût été périlleux pour lui de tomber.
    – Oui, c’est bien cela ! s’écria-t-il avec une voix de tonnerre, c’est cela même, mon petit bonhomme ! mais qui diable a pu te l’apprendre ?
    – Ne vous en inquiétez pas, répondit Flibbertigibbet ; mais… Alors il regarda Wayland et la dame, et prononça ce qu’il avait à dire à voix basse, n’ayant pas besoin de parler haut ; car le géant, pour sa commodité, l’avait élevé jusqu’à son oreille. Après l’avoir embrassé, le portier le remit à terre avec autant de précaution qu’une prudente ménagère quand elle replace sur sa cheminée une tasse de porcelaine fêlée. Il rappela Wayland et la dame… Entrez, leur dit-il, entrez ; et prenez garde à l’avenir de ne pas arriver trop tard quand je serai encore portier.
    – Allons, avancez, dit Flibbertigibbet ; je vais rester un moment avec mon brave Philistin Goliath de Gath. Je vous rejoindrai bientôt, et je pénétrerai dans vos secrets, fussent-ils aussi profonds que les souterrains du château.
    – Je crois que tu y réussiras, pensa Wayland ; mais j’espère que bientôt ce secret ne sera plus sous ma garde, et alors peu m’importe qu’il soit connu de toi ou de tout autre.
    La comtesse et son guide entrèrent dans le château, et traversèrent la première tour, appelée la tour de la Galerie, voici pourquoi : le pont qui s’étendait depuis cette tour jusqu’à une autre située sur le côté opposé du lac, et appelée la tour de Mortimer, était disposé de manière à former une spacieuse arène d’environ soixante-cinq toises de longueur sur cinq de largeur, couverte du sable le plus fin, et défendue de chaque côté par de hautes et fortes palissades. Une grande et large galerie destinée aux dames, pour les spectacles des joutes qui devaient avoir lieu sur cette arène, avait été construite au nord de la tour extérieure, à laquelle elle donnait son nom. Nos voyageurs traversèrent ce pont pour arriver à la tour de Mortimer, située à l’autre extrémité, et ils entrèrent dans la cour extérieure du château.
    Cette tour portait sur son fronton les armes du comte de March, dont l’audacieuse ambition renversa le trône d’Édouard II, et aspira à partager l’autorité suprême avec la Louve de France {116} , épouse de cet infortuné monarque.
    La porte sur laquelle on voyait cet écusson de funeste présage était gardée par plusieurs sentinelles revêtues de riches livrées. Ils laissèrent passer la comtesse et son guide, car le concierge de la tour et des galeries leur ayant ouvert la porte, il n’y avait plus de raison pour les arrêter. Les voyageurs s’avancèrent en silence dans la grande cour, d’où ils purent apercevoir librement ce vaste et antique château avec ses tours majestueuses. Toutes les portes avaient été ouvertes en signe d’hospitalité, et les appartemens étaient remplis d’hôtes du rang le plus distingué, suivis d’un nombre considérable de vassaux, de domestiques et de tout le cortège ordinaire des festins et de la joie.
    Wayland arrêta son cheval en jetant les yeux sur la comtesse, comme pour lui demander ce qu’il fallait faire à présent qu’ils étaient arrivés au lieu de leur destination. La comtesse garda le silence ; alors Wayland, après avoir attendu une minute ou deux, se hasarda à lui demander ses ordres. Amy passa sa main sur son front comme pour recueillir ses idées et prendre une résolution. Puis elle répondit d’une voix à demi étouffée, comme une personne qui parle dans un rêve pénible : – Mes ordres ? Oui, j’ai sans doute le droit d’en donner ; mais qui voudrait m’obéir ?
    Après ces mots, elle releva fièrement la tête, comme quelqu’un qui prend un parti décisif ; et s’adressant à un valet de belle livrée qui traversait la cour avec un air affairé :
    – Arrêtez, lui dit-elle, et allez dire au comte de Leicester que je désire lui parler.
    – Au comte de Leicester ! répondit le domestique, surpris de cette demande. Et jetant les yeux sur le mince équipage de celle qui prenait ce ton d’autorité, il ajouta avec

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