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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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sa première entrée dans la magnifique résidence d’un époux qui était presque l’égal des princes.

CHAPITRE XXVI.
     
    SNUG. « Avez-vous par écrit le rôle du lion ? Donnez-le-moi, je vous prie, car je n’apprends pas vite.
    QUINCE. « Oh ! vous pourrez l’improviser, il ne consiste qu’à rugir. »
    SHAKSPEARE, le Songe d’une nuit d’été .
     
    Quand la comtesse de Leicester fut arrivée à la porte extérieure du château de Kenilworth, elle vit que la tour au-dessous de laquelle s’ouvrait la porte principale était gardée d’une manière singulière. Sur les créneaux, des sentinelles d’une taille gigantesque, portant des haches d’armes, des massues et d’autres armes antiques, représentaient les soldats du roi Arthur, ces anciens Bretons qui, selon la tradition, avaient les premiers occupé le château, quoique l’histoire ne fasse remonter son antiquité qu’au temps de l’Heptarchie. Quelques uns de ces étranges gardiens étaient des hommes véritables, avec des masques et des brodequins ; les autres n’étaient que des mannequins de carton revêtus de bougran, et qui, vus d’en bas, faisaient une illusion complète. Mais le concierge colossal qui, placé sous l’entrée, remplissait les fonctions de garde de la porte, n’avait eu besoin d’aucun moyen factice pour se rendre formidable. Grâce à ses membres énormes et à la hauteur de sa taille, il aurait pu représenter Colbrand, Ascapart, ou tout autre géant des romans, sans qu’il lui fût nécessaire de se grandir d’un pouce. Il avait les jambes et les genoux nus, de même que les bras à quelques lignes des épaules ; ses pieds étaient chaussés de sandales nouées avec des courroies de cuir rouge qui se croisaient, et garnies d’agrafes de bronze. Une étroite jaquette de velours écarlate avec des ganses d’or, et des culottes de la même étoffe, couvraient son corps et une partie de ses membres ; une peau d’ours, jetée sur ses épaules, lui tenait lieu de manteau. Sa tête était découverte ; des cheveux noirs et touffus ombrageaient son front. Tous ses traits avaient ce caractère lourd et farouche qui, à peu d’exceptions près, a fait attribuer à tous les géans un esprit stupide et chagrin. L’arme de ce Cerbère répondait au reste de son accoutrement ; c’était une énorme massue garnie de pointes d’acier : en un mot, il représentait parfaitement un de ces anciens géans qu’on voit figurer dans les contes des fées et dans les histoires de chevalerie.
    Les manières de ce moderne Titan, lorsque Wayland fixa ses regards sur lui, indiquaient beaucoup d’embarras et d’anxiété : tantôt il s’asseyait sur l’énorme banc de pierre placé près de la porte ; tantôt il se relevait, grattait sa tête monstrueuse, faisait quelques pas en avant, et revenait à son poste. Ce fut au moment où ce terrible concierge allait et venait dans cet état d’agitation, que Wayland, affectant une assurance naturelle qu’il n’avait pas, s’avança pour entrer dans le château. – Halte-là ! lui cria le géant d’une voix de tonnerre ; et, relevant son énorme massue comme pour rendre ses ordres plus positifs, il en frappa la terre presque sous les naseaux du cheval de Wayland. Le feu jaillit du pavé, et la voûte en retentit.
    Alors Wayland, profitant de l’avis de Flibbertigibbet, dit qu’il appartenait à la troupe des comédiens, que sa présence était nécessaire au château, et que c’était par accident qu’il se trouvait en arrière. Mais le gardien fut inexorable, et recommença à grommeler des mots que Wayland n’entendit qu’imparfaitement, excepté le refus qu’il répétait de le laisser entrer. Voici un échantillon de son discours. – (Se parlant à lui-même) : Il y a un tumulte ! un vacarme ! – (S’adressant à Wayland) : Vous êtes un traîneur, vous n’entrerez pas. – (À lui-même) : Il y a une foule… ! – Il y a une cohue !… je n’en saurais venir à bout… – (À Wayland) : Allons, hors d’ici, ou je te casse la tête… ! – (À lui-même) : Il y a… non, non… je n’en viendrai jamais à bout.
    – Attendez un moment, dit Flibbertigibbet à Wayland, je sais où le soulier le blesse ; je l’aurai bientôt apprivoisé.
    Alors il descendit de cheval, et, s’approchant du portier, il tira la queue de sa peau d’ours pour lui faire baisser son énorme tête ; puis il lui dit quelques mots à l’oreille : jamais

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