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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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questions indirectes, il apprit cependant que Tressilian devait faire partie des gentilshommes de la suite du comte de Sussex, et qu’ils étaient arrivés ce matin même à Kenilworth, où Leicester les avait reçus avec toutes sortes d’égards. Quelqu’un ajouta que les deux comtes avec leur suite, et plusieurs autres seigneurs et chevaliers, étaient montés à cheval, et venaient de partir pour Warwick, afin d’escorter la reine jusqu’à Kenilworth.
    L’arrivée d’Élisabeth, comme maint autre grand événement, était retardée d’heure en heure ; enfin un courrier hors d’haleine vint annoncer que Sa Majesté, retenue par le désir qu’elle avait de recevoir les hommages de ses vassaux accourus en foule à Warwick, ne serait au château qu’à la nuit tombante. Cette nouvelle donna un moment de relâche à ceux qui, dans l’attente de l’arrivée prochaine de la reine, se tenaient en haleine pour jouer, le rôle qu’on leur avait destiné dans la cérémonie de cette réception.
    Wayland, s’étant aperçu que plusieurs cavaliers se dirigeaient vers le château, espéra que Tressilian se trouverait parmi eux. Pour s’en assurer, il courut se placer dans la grande cour, près de la tour de Mortimer ; et, dans ce poste, il ne pouvait entrer ni sortir personne qui ne fût aperçu par Wayland. Là il observait avec attention le costume et la tournure de chaque cavalier, quand, après avoir passé par la tour de la Galerie, il traversait en caracolant l’arène formée sur le pont, et s’avançait dans la cour.
    Tandis que Wayland était ainsi placé en sentinelle pour découvrir Tressilian qu’il ne voyait pas, il se sentit tirer la manche par quelqu’un dont il aurait voulu lui-même ne pas être vu.
    C’était Dick Sludge ou Flibbertigibbet, qui, semblable au lutin dont il portait le nom et le costume, semblait être toujours pendu à l’oreille de ceux qui pensaient le moins à lui. Quelque fâcheuse que cette rencontre inattendue parût à Wayland, il crut sage de dissimuler sa mauvaise humeur, et s’écria :
    – Ah ! c’est toi, mon petit bonhomme, mon petit poisson, mon prince des cacodémons, mon petit rat ?
    – Oui, répondit Dick, le rat qui a rongé une à une les mailles du filet, quand le lion qui s’y était laissé prendre commençait à avoir l’air d’un âne.
    – Mon petit trotte-gouttières, tu es piquant comme du vinaigre cette après-midi ; mais, dis-moi, comment t’en es-tu tiré avec le géant, quand je t’ai laissé seul avec lui ? Je craignais qu’il ne te déshabillât et ne fît de toi qu’une bouchée, comme on avale un marron rôti.
    – Oh ! repartit le nain, s’il l’eût fait, il aurait eu plus de cervelle dans son ventre qu’il n’en eut jamais dans sa tête. Mais le géant est un être tout-à-fait courtois, et plus reconnaissant que bien d’autres personnes que j’ai secourues dans les momens d’embarras, M. Wayland.
    – Diable, Flibbertigibbet, tu es plus mordant qu’une lame de Sheffield. Cependant je voudrais bien savoir de quel charme tu t’es servi pour museler ce vieil ours.
    – Oui, voilà comme vous êtes ! vous croyez que de belles paroles vous dispensent des actions. Quant à cet honnête portier, je vous dirai que lorsque nous arrivâmes au château sa cervelle était troublée par un discours qu’on a composé pour lui, et qui paraît être au-dessus de son intelligence, moins grande que son corps. Comme cet éloquent ouvrage est, ainsi que bien d’autres, de la composition de mon docte magister, M. Érasme Holyday, je l’ai entendu répéter si souvent que je me le rappelle jusqu’au dernier mot. Quand j’ai vu le géant s’embrouiller et s’agiter comme un poisson sur le sable, et que j’ai compris qu’il était arrêté par son premier vers, je lui ai soufflé le mot. C’est alors qu’ainsi que vous l’avez vu, il m’a pris dans ses bras, et m’a levé jusqu’à son oreille dans son ravissement. Pour l’engager à vous laisser entrer, je lui ai promis de me cacher sous sa peau d’ours, et de venir au secours de sa mémoire quand il faudra réciter le compliment. Je viens de prendre un peu de nourriture, et je retourne auprès de lui.
    – C’est bien, c’est très bien, mon cher Dick ! dépêche-toi, pour l’amour de Dieu ; car ce pauvre géant doit être tourmenté de l’absence de son petit souffleur. Allons, porte-toi bien, Dick.
    – Oh oui, répondit le lutin, porte-toi

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