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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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M. Tressilian, à l’avenir vous me traiterez plus humainement, n’est-ce pas ? et si jamais j’ai besoin d’excuse pour semblable peccadille, je compte sur votre indulgence ; car vous voyez que les plus sages s’y prennent. Au reste, que votre chambre vous serve à vous et à votre joli oiseau, ce ne sont point les affaires de Michel Lambourne.
    – Faites place ! dit Tressilian, qui ne contenait plus son indignation ; je vous ai donné vos étrennes.
    – Hum ! dit Lambourne en se retirant, mais à regret et en murmurant entre ses dents les dernières paroles de Tressilian : – Faites place ; vous avez eu vos étrennes. Peu importe ; je ne suis pas un trouble-fête, je l’ai déjà dit ; je ne suis pas un chien à la mangeoire, entendez-vous ?
    Il parlait de plus en plus haut à mesure que Tressilian, qui ne laissait pas que de le tenir en respect, s’éloignait et ne pouvait plus l’entendre.
    – Je ne suis pas un chien à la mangeoire ; mais aussi je ne veux pas tenir la chandelle {117} , entendez-vous, M. Tressilian ? Il faudra que je donne un coup d’œil à ce tendron, que vous avez si commodément renfermé dans votre chambre. C’est sans doute parce que vous craignez les revenans que vous ne voulez pas dormir seul. Ah ! si j’avais fait pareille chose, moi, savez-vous ce qu’on aurait dit : Chassez-moi ce coquin ; qu’on l’étrille avec un nerf de bœuf ; qu’on le fasse rouler en bas de l’escalier comme une toupie. Ah ! ces vertueux gentilshommes prennent d’étranges privilèges sur nous, pauvres diables, esclaves de nos sens. C’est très bien ; mais au moins je tiens M. Tressilian par cette heureuse découverte, c’est une chose sûre ; et ce qui ne l’est pas moins, c’est que je tâcherai de donner un coup d’œil à sa Lindabrides {118} .

CHAPITRE XXIX.
     
    « Et maintenant, adieu, mon maître, adieu !
    « Si c’est ainsi que de loyaux services
    « Sont reconnus, je vous quitte en ce lieu.
    « Séparons-nous, et sous d’autres auspices
    « Que chaque barque aille de son côté.
    « … »
    Le Naufrage.
     
    Tressilian entra dans la cour extérieure du château, ne sachant que penser de son étrange entrevue avec Amy Robsart, et doutant s’il avait eu raison, revêtu comme il l’était de l’autorité de son père, d’engager ainsi sa parole, et de lui abandonner le soin de sa conduite pendant un temps aussi long.
    Mais comment aurait-il pu refuser sa demande, Amy étant soumise à Varney comme elle l’était probablement ?
    – Puisque mon pouvoir, pensait-il, ne suffisait pas pour la soustraire à la puissance de Varney, en supposant qu’il la reconnaisse pour sa femme, de quel droit aurais-je ainsi détruit, en mettant la discorde entre eux, les espérances de bonheur domestique qui peuvent lui rester ?
    Tressilian résolut donc d’observer scrupuleusement la promesse faite à Amy, d’abord, parce qu’il la lui avait faite, et ensuite parce qu’en y réfléchissant il lui semblait que ni l’honneur ni la justice ne lui auraient permis de la lui refuser. Sous un certain rapport, il se trouvait d’ailleurs beaucoup plus en état de secourir cette infortunée qui lui était encore si chère. Amy n’était plus renfermée dans une retraite lointaine et solitaire, sous la garde de personnes d’une réputation douteuse ; elle était dans le château de Kenilworth, dans la cour de la reine, à l’abri de toute espèce de violence, et à portée de paraître devant Élisabeth au premier appel. Ce concours de circonstances semblait seconder puissamment tout ce qu’il pourrait avoir à faire pour elle.
    Tandis qu’il balançait ainsi les avantages et les périls qui résultaient de la présence inattendue d’Amy à Kenilworth, Tressilian fut soudain accosté par Wayland, qui s’écria en le voyant : – Ah ! grâce au ciel, je trouve enfin Votre Seigneurie : puis il lui dit à l’oreille que la jeune dame s’était échappée de Cumnor.
    – Elle est maintenant dans le château, dit Tressilian. Je le sais, je l’ai vue. Est-ce par son ordre qu’on l’a fait monter dans mon appartement ?
    – Non, répondit Wayland ; mais j’ai pensé qu’il n’y avait pas d’autre moyen de la mettre en sûreté, et j’ai été assez heureux pour trouver quelqu’un qui savait où vous étiez logé. Jolie position, en vérité ; la grand’salle d’un côté et la cuisine de l’autre.
    – Tais-toi ; ce n’est pas le

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