Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
risques.
    – Les risques ? et où sont ces grands risques ? Ce drôle vient rôder aux environs de ton parc et de ta maison ; tu le prends pour un voleur ou un braconnier ; tu emploies contre lui le fer ou le plomb ; quoi de plus naturel ? Un chien à la chaîne mord celui qui s’approche trop de sa loge. Qui pourrait l’en blâmer ?
    – Oui ; et en me donnant une besogne de chien, vous me récompensez comme un chien. Vous, M. Varney, vous vous êtes fait une belle et bonne propriété de tous les biens de l’abbaye d’Abingdon, et moi je n’ai que la pauvre jouissance de ce petit domaine ; jouissance bien précaire, puisqu’elle est révocable à votre bon plaisir.
    – J’entends ; tu voudrais que cette jouissance se convertît en propriété. C’est ce qui peut encore arriver, Tony, si tu le mérites. Mais bride en main, mon bon Foster ; ce n’est pas en prêtant une chambre ou deux de cette vieille maison pour servir de volière à la jolie perruche de milord, ce n’est pas en fermant tes portes et tes fenêtres pour l’empêcher de s’envoler, que tu t’en montreras digne. Souviens-toi que le revenu net de ce manoir est évalué soixante-dix-neuf livres sterling cinq shillings cinq pence et demi, sans y comprendre les bois. Tu dois avoir de la conscience, et convenir qu’il faut de grands services, des services secrets, pour mériter une telle récompense, et quelque chose de mieux. Maintenant fais venir ton domestique pour qu’il me tire mes bottes ; fais-moi servir à dîner, donne-moi une bouteille de ton meilleur vin ; et ensuite j’irai voir cette grive avec un costume soigné, un air serein et un cœur gai.
    Ils se séparèrent, et se rejoignirent à midi, qui était alors l’heure du dîner, Varney élégamment vêtu en courtisan de cette époque, et Foster même ayant fait une espèce de toilette qui ne faisait que mieux ressortir un extérieur difforme.
    Ce changement n’échappa point aux yeux de Varney. Quand ils eurent fini leur repas, et que le domestique se fut retiré : – Comment diable ! Tony, lui dit-il en le toisant des pieds à la tête, te voilà beau comme un chardonneret ; je crois qu’à présent tu pourrais siffler une gigue. Mais je vous demande excuse, cet acte profane vous ferait rejeter du sein de la congrégation des zélés bouchers, des purs tisserands et des saints boulangers d’Abingdon, qui laissent refroidir leur four tandis que leur tête s’échauffe.
    – Vous répondre par de saints discours, M. Varney, ce serait, excusez la parabole, ce serait jeter des perles aux pourceaux. Ainsi je vous parlerai le langage du monde, le langage que celui qui est le roi du monde vous a donné la faculté de comprendre, et dont vous avez appris à tirer parti d’une manière peu commune.
    – Dis tout ce que tu voudras, honnête Tony ; car, soit que tu prennes pour base de tes discours ta foi absurde ou ta pratique criminelle, rien ne peut être plus propre à relever la saveur de ce vin d’Alicante. Ta conversation a un piquant qui l’emporte sur le caviar {22} , sur les langues salées, en un mot sur tout ce qu’on peut imaginer de meilleur pour disposer le palais à savourer le bon vin.
    – Eh bien donc, dites-moi, M. Varney, milord notre maître ne serait-il pas mieux servi si son antichambre était remplie de gens honnêtes et craignant Dieu, qui exécuteraient ses ordres et songeraient à leur profit tranquillement, sans bruit et sans scandale, au lieu de n’y placer que des fiers à bras comme Tisdesly, Killigrew, ce coquin de Lambourne que vous m’ayez donné la peine de vous chercher, et tant d’autres qui portent la potence sur le front et le meurtre dans la main, qui sont la terreur de tous les gens paisibles, et un véritable scandale dans la maison de milord ?
    – Vous devez savoir, honnête Tony, que celui qui chasse au poil et à la plume doit avoir des chiens et des faucons. La route que suit milord est hérissée de difficultés ; il a besoin de gens de toute espèce qui lui soient dévoués, et sur qui il puisse compter. Il lui faut des courtisans parfaits, tels que moi, qui puissent lui faire honneur en le suivant à la cour, qui sachent porter la main à leur épée au moindre mot qu’ils entendent contre son honneur, et qui…
    – Qui veuillent bien dire un mot pour lui a l’oreille d’une belle dame, quand il ne peut pas en approcher lui-même.
    – Il lui faut encore, continua Varney sans paraître

Weitere Kostenlose Bücher