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la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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et les glaives ne pouvaient m’atteindre. J’étais protégé à la seule pensée de ta beauté.
    Lilah eut un rire de gorge. Elle bascula en avant, l’enlaça dans un nouveau baiser. Elle pressa la pointe durcie de ses seins contre la poitrine d’Antinoès comme si elle voulait se ficher en lui.
    — Jamais je n’ai eu peur en combattant, murmura-t-il. Mais tous les jours j’ai eu peur que tu m’oublies. Tous les jours j’ai songé que tu pouvais oublier Antinoès et que les hommes de Suse seraient fous de ne pas voir ta beauté.
    — Alors, nous étions deux à connaître la même terreur.
    Elle lui mordit la nuque et il frissonna.
    — Ne ris pas ! s’écria-t-il. Désormais, nous sommes ensemble pour toujours.
    Ces mots figèrent Lilah un bref instant. Mais les baisers d’Antinoès effacèrent le froid qui venait de l’effleurer. Son ventre redevint de braise alors que le sexe d’Antinoès gonflait contre sa cuisse. Elle agrippa ses épaules et le renversa sur les coussins, guerrière de son amour et enchanteresse de son amant.
     
    *
    * *
     
    La lune se levait au-dessus des montagnes du Zagros lorsqu’elle chuchota qu’il était temps pour elle de rentrer.
    — Reste pour la nuit ! protesta Antinoès. Elle sourit, secouant la tête.
    — Non, pas cette nuit. Nous ne sommes pas encore mari et femme et je ne veux pas que ma tante trouve ma chambre vide au matin.
    — Allons ! Ta tante Sarah sait très bien que tu es ici, et elle en est ravie.
    Lilah eut un petit rire. Elle caressa les paupières de son amant, suivit ses sourcils du bout de son index.
    — Alors, c’est moi qui veux retourner dans ma chambre à l’aube. En pensant à toi, en retrouvant ton odeur sur ma peau.
    — Tu la sentiras mieux encore en demeurant ici. Lilah, pourquoi partir ? Nous venons seulement de nous retrouver.
    — Parce que je suis ton amante, chuchota Lilah en lui baisant le front. Ton amante et non ton épouse.
    Antinoès se redressa et lui agrippa le poignet alors qu’elle s’écartait.
    — Quand ? Quand seras-tu mon épouse ?
    Elle eut du mal à soutenir son regard. La pénombre, la flamme chaude et vacillante de la torche durcissaient les ombres sur son visage. Elle songea au visage qu’il devait montrer au combat.
    — J’irai voir ton oncle dès demain, insista Antinoès. Nous fixerons le jour. Pour moi, tout est prêt, j’ai fait des offrandes à Ahura-Mazdâ, j’ai déposé une tablette avec ton nom chez les eunuques du roi et de la reine. Tu sais que c’est la loi pour les grands officiers. Tu sais que le roi ou la reine peuvent s’opposer à des épousailles avec… Entre un officier perse et une non-Perse.
    Il s’interrompit avec une grimace et secoua la tête.
    — Lilah, que se passe-t-il ? Ne désires-tu pas être mon épouse ?
    — Je ne désire rien d’autre, dit-elle avec un sourire.
    — Alors, pourquoi tarder ?
    Lilah ramassa ses cheveux pour s’en couvrir la poitrine, chercha sa tunique entre les coussins. Antinoès attendit une réponse qui ne vint pas. Il se leva brusquement, marcha nerveusement jusqu’au parapet. La lumière de la torche l’éclairait à peine.
    — Je suis revenu pour être ton époux, Lilah, dit-il d’une voix sourde. Je ne repartirai pas de Suse avant que cette maison, là-dessous, ne soit ta maison.
    Il désigna le diadème de la Citadelle qui brillait, imperturbable, dans la nuit.
    — Là-bas, dans quelques jours, je porterai le casque aux plumes rouges et blanches et la cuirasse de cuir aux insignes des héros d’Artaxerxès le Nouveau. Mais sans toi, sans ton amour et la pensée de toi, même un enfant grec pourrait me vaincre.
    Il parlait sans la regarder. Lilah déployait le tissu de sa tunique pour s’en envelopper. Alors qu’elle allait en agrafer les pans, Antinoès se retourna et lui saisit les bras.
    — C’est Ezra, n’est-ce pas ? C’est lui qui te retient ?
    — Il me faut lui parler.
    — Il n’a pas changé ? Il me hait toujours ?
    Lilah ne répondit pas, se dégagea et attacha sa tunique.
    — Sait-il que je suis de retour ? demanda encore Antinoès.
    — Non. J’irai demain.
    — Dans la ville basse ?
    Lilah se contenta d’un hochement de tête. Antinoès grogna, s’écarta avec un mouvement de fureur.
    — Quel fou !
    — Non, Antinoès, il n’est pas fou. Il fait ce qu’il croit juste. Il apprend, il étudie, et c’est important.
    Antinoès voulut répliquer, le visage plein d’ironie.

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