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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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et Ranulf se frayèrent un chemin à coups de botte à travers les ordures.
    — Avez-vous des rats, Messire ? insista le bonhomme.
    — Oui, répondit Ranulf. Mais nous ignorons où ils se cachent et ils marchent sur deux pattes !
    Avant que l’homme, médusé, ait pu répondre, Ranulf entra avec son maître dans le cabaret. Le propriétaire, affublé d’un tablier graisseux, sautillant comme une branche dans la brise, les amena au galetas que Ranulf avait loué. C’était une petite pièce à l’odeur de renfermé, meublée d’une paillasse, d’une table, d’un banc et de deux tabourets. Ranulf s’étendit sur le lit, mais se releva d’un bond en maudissant les puces qui grouillaient sur ses chausses. Il s’installa sur un tabouret, près de la fenêtre ouverte, et regarda Corbett ouvrir la sacoche de la Chancellerie et en sortir son matériel d’écriture : plume d’oie, pierre ponce et corne à encre.
    — Qu’allons-nous faire, à présent, Messire ? demanda-t-il brusquement.
    Corbett eut un large sourire.
    — Nous sommes à Oxford, Messire Ranulf, suivons donc la méthode socratique. Partons d’une hypothèse et examinons-la à fond.
    Il fut interrompu par un coup frappé à la porte. Une souillon leur demanda s’ils désiraient boire ou manger. Corbett la remercia et refusa.
    — Bon, reprit-il. Le Gardien. Voilà un félon qui rédige des proclamations prenant fait et cause pour Montfort, mort depuis belle lurette. Il les affiche, par toute la ville, aux portes des collèges ou des églises. Cela, apparemment, se passe toujours de nuit. Le Gardien prétend aussi qu’il demeure à Sparrow Hall. Alors, quelles questions te viennent à l’esprit ?
    — Je ne comprends pas, s’exclama Ranulf, pourquoi nous ne pouvons découvrir qui est le Gardien d’après l’écriture et le style de ses lettres !
    Corbett trempa sa plume dans la corne à encre débouchée et écrivit avec soin quelques mots sur le parchemin. Il le tendit à Ranulf qui fit une grimace et le lui rendit.
    — Le Gardien, déclara-t-il. Ce sont les mêmes lettres ; on jurerait que c’est la même main.
    — Exactement, dit son maître. L’écriture d’un clerc, Ranulf, comme tu le sais, est impersonnelle. On apprend à tous les clercs de la Chancellerie ou de l’Échiquier quelles plumes et quelle encre employer et comment former les lettres. Et le Gardien se cache derrière. Même si nous trouvions le scribe, cela ne signifierait pas nécessairement que ce serait lui le Gardien.
    — Mais pourquoi annonce-t-il qu’il vit à Sparrow Hall ?
    Corbett se balança d’avant en arrière sur son tabouret.
    — C’est vrai, cela m’intrigue. Pourquoi mentionner Sparrow Hall ? Pourquoi pas l’église St Michael, ou celle de St Mary ou même la prison du Bocardo ?
    — À cause de la malédiction ? suggéra Ranulf. Le Gardien la connaît peut-être. Il ne veut pas seulement se moquer du roi, mais aussi de la mémoire de Sir Henry Braose qui a fondé Sparrow Hall.
    — Acceptons cette hypothèse. Derrière ces placards il y a de la bravade, mais aussi un esprit subtil. Le Gardien peut parfaitement habiter ailleurs, mais il espère que le roi fustigera et punira Sparrow Hall. Et pourtant...
    Il se gratta la tête.
    — Partons effectivement du principe que le Gardien se trouve à Sparrow Hall, tant en raison de la mort mystérieuse de Copsale dans son lit que de celle d’Ascham dans sa bibliothèque, de l’empoisonnement de Passerel dans l’église St Michael que de la mort de Langton la nuit dernière.
    — Oui, ajouta Ranulf, le meurtre de Langton semble prouver que l’assassin se tapit à Sparrow Hall.
    — Continuons, reprit le magistrat. Donc le Gardien affiche ses proclamations. Et ce au coeur de la nuit. Alors qui peut voleter comme une chauve-souris dans les rues ?
    — À Sparrow Hall ? Tous les maîtres, y compris Norreys, sont des hommes forts. Lady Mathilda, cependant, n’a nulle raison de haïr le collège fondé par son frère. Je ne l’imagine pas clopinant, de nuit, dans les rues d’Oxford, les bras chargés de placards.
    — Il y a Maître Moth ! remarqua Corbett.
    — Mais il est simple, objecta Ranulf. C’est un sourd-muet qui ne sait ni lire ni écrire. Je l’ai remarqué hier soir dans la bibliothèque : il a pris un livre qu’il a feuilleté à l’envers.
    Ranulf sourit.
    — L’imaginez-vous, Messire, déambulant à travers les rues d’Oxford dans les ténèbres

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