Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
sorcellerie. Mais nos écoliers, sous la conduite de David Ap Thomas, pourraient bien avoir à en dire long là-dessus.
    — Pensez-vous qu’Ap Thomas pourrait être le Gardien ? s’enquit Ranulf. Après tout, les étudiants peuvent circuler dans Oxford, la nuit. David Ap Thomas est un rebelle-né : il pourrait prendre plaisir à provoquer le roi.
    Il s’interrompit.
    — Avez-vous oublié Alice-atte-Bowe et son sabbat {21}   ?
    Corbett ferma les yeux. C’était si loin ! C’était la première tâche que lui avait confiée le chancelier Burnell, l’anéantissement d’un sabbat de sorcières et de traîtres autour de l’église St Mary-le-Bow, à Londres. Il revit le beau visage mat d’Alice. Il rouvrit les yeux.
    — Je n’oublierai jamais, répondit-il. Je croyais l’avoir fait, mais il suffit d’un bruit, d’un parfum et les souvenirs se bousculent.
    Il remballa son nécessaire à écrire.
    — Il y a toujours la bibliothèque, ajouta-t-il. Il faut que nous cherchions ce qu’Ascham examinait, bien que ce soit peut-être une entreprise vouée à l’échec : il y a tant de livres et de manuscrits ! Nous ignorons même si le volume est toujours là-bas. Nous gaspillerons peut-être des journées entières, voire des semaines, à essayer de mettre la main dessus !
    Il se leva.
    — Il est temps de nous rendre à Sparrow Hall.
    Ils quittèrent la chambre et descendirent. Le tavernier les attendait, un paquet en cuir usé dans les mains.
    — Sir Hugh Corbett ?
    — Oui ?
    Le cabaretier fourra le paquet dans les mains de Corbett.
    — Un petit mendiant est venu.
    Il montra la porte.
    — Un homme, encapuchonné et emmitouflé, était derrière lui. L’enfant m’a donné ceci pour vous.
    Corbett fronça le nez devant le ballot de cuir entouré d’une mince corde et le morceau de parchemin graisseux et puant sur lequel était gribouillé son nom. Il sortit dans la rue, s’arrêta à l’entrée d’une ruelle et coupa la corde. Accroupi, il versa avec précaution le contenu dans la rue boueuse. Son estomac se serra, et il eut des haut-le-coeur à la vue des restes déchiquetés et nauséabonds d’un corbeau, le ventre ouvert de la poitrine au croupion, les entrailles éparpillées. Il jura, donna un coup de pied à l’oiseau et regagna la rue.
    Ranulf l’avait suivi. Il examina soigneusement le corbeau, puis le sac de cuir en lambeaux.
    — Laisse ça, Ranulf ! s’écria son maître.
    — Un avertissement ?
    — Oui, haleta Corbett, un avertissement.
    Il observa la rue d’un regard attentif. La foule avait diminué : midi était largement passé, l’angélus avait sonné et, à présent, débits de nourriture et tavernes étaient bondés, les marchands savourant un petit répit au milieu de l’activité frénétique de la journée. Corbett et Ranulf se dirigèrent vers Sparrow Hall. De temps à autre, Ranulf se retournait, scrutait une ruelle étroite ou jetait un coup d’oeil aux fenêtres de chaque côté de la rue, mais il ne remarqua aucun signe de poursuite. Ils pénétrèrent dans l’allée ; la porte de Sparrow Hall était close, aussi traversèrent-ils la rue pour descendre une ruelle et pénétrer dans la cour de l’hostellerie. Norreys, aidé de quelques portefaix, déchargeait un tombereau de gros tonneaux qu’ils descendaient, par une trappe ouverte, dans le cellier.
    — Des réserves ! leur cria-t-il quand ils s’avancèrent. Il ne faut jamais s’approvisionner au marché d’Oxford : c’est moins cher et plus frais dans les campagnes.
    — Venez-vous de rentrer ? lui demanda le magistrat.
    — Oh, oui, je suis sorti bien avant l’aube ! répondit Norreys, le visage cramoisi et luisant de sueur. J’ai fait de bonnes affaires.
    Corbett allait continuer, quand une bande d’étudiants, conduite par David Ap Thomas, fit irruption dans la cour. Le Gallois, nu jusqu’à la taille, fit jouer ses muscles et virevolter un lourd épieu, à la grande admiration de ses acolytes. Ap Thomas était bien bâti, sa poitrine et ses bras étaient fermes et musclés. Il manipulait l’épieu comme un enfant aurait manié un bâton, le faisant tournoyer, habilement et sans efforts, dans ses mains.
    — Un fauteur de troubles s’il en est, remarqua Corbett.
    — À votre place, je les ignorerais et entrerais, leur conseilla Norreys.
    Corbett, cependant, se contenta de hocher la tête. Le Gallois, à présent, les dévisageait. Le magistrat aperçut

Weitere Kostenlose Bücher