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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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sera réalisé avec une telle perfection que l’expert le plus pointilleux n’arrivera jamais à démontrer qu’il n’est pas d’époque ! C’est une sorte de magicienne ! Demain, en attendant, je le véhicule à Drouot.
    — Pour qu’il s’y ruine un peu plus rapidement pour les beaux yeux de cette chipie ? lâcha Marie-Angéline, acerbe.
    — On pourrait penser qu’il vous a séduite ! remarqua la marquise.
    — Non, nous faisons erreur ! C’est qu’en dépit de sa fortune, il aurait plutôt tendance à éveiller mes craintes ! Nous n’avons donc pas remarqué que c’est un enfant ? Sans sa barbe il devrait avoir l’air d’un chérubin un peu mûr ! La Torelli va le plumer comme un poulet jusqu’à ce qu’il en vienne là où elle a mené certains autres : au suicide !
    — D’où savez-vous ça, Plan-Crépin ? Ce n’est tout de même pas à la messe de 6 heures de Saint-Augustin ?
    — Non. Sur les affichettes de la presse à sensation devant les kiosques à journaux. J’ai parfois la faiblesse d’en acheter…
    — Mais vous vous gardez vertueusement de me les lire ! Pourquoi ? reprocha-t-elle d’une voix plaintive.
    — Parce que ce n’est pas digne de nous ! Passe encore en ce qui me concerne mais…
    — Digne de nous ! Digne de nous ! Cela signifie quoi ? J’aime autant qu’une autre un cadavre réussi agrémenté d’une histoire passionnante autour ! D’ailleurs vous le savez pertinemment puisqu’il n’est pas rare que je me fasse lire sir Arthur Conan Doyle et son génial Sherlock Holmes ! Et vous oubliez que nous avons rencontré Agatha Christie enÉgypte (3) !
    — Mesdames, Mesdames ! apaisa Aldo. Revenons-en à Cornélius B. Wishbone ! À l’unanimité nous pensons que c’est un brave type qui risque de laisser dans l’aventure sa fortune et son cœur ! On va essayer de l’aider. C’est la raison pour laquelle, venant assister à la vente de demain, j’ai eu soudain envie de l’emmener avec moi !… Et maintenant, si on allait dormir ?

2
La collection Van Tilden
    Jamais Morosini n’avait vu autant de policiers aux abords de l’hôtel Drouot. La célèbre salle des ventes semblait en état de siège. Il est vrai qu’il y avait de quoi, puisqu’on allait disperser la plus importante collection de joyaux Renaissance qui soit – peut-être ! – au monde, et bien peu de privilégiés pouvaient se vanter de l’avoir vue.
    Depuis plusieurs années elle avait grandi dans la maîtresse tour transformée en coffre-fort d’un beau château du Val-de-Loire où le milliardaire américain Lars Van Tilden avait décidé de vivre pour elle seule quand il avait à peine trente ans à son retour de la guerre. Pas de femme, pas d’enfants, il avait fait de sa vie un long tête-à-tête avec ces scintillants témoins d’un âge qu’il avait découvert à dix-huit ans lorsqu’il avait effectué le traditionnel tour d’Europe dont se couronnait obligatoirement l’éducation d’un garçon bien né. Il en était revenu ébloui et décidé à consacrer une existence où il n’avait pas grand-chose à faire, étant l’unique héritier d’un empire – qu’il ne perdait jamais de vue d’ailleurs ! – que gérait pour luiune escouade de gens hautement qualifiés. Tout comme les deux ou trois rabatteurs qui écumaient à son profit antiquaires, ventes privées ou publiques. Voire peut-être receleurs… Et comme il était aussi très généreux, il était plutôt bien servi.
    Il ne recevait personne – ou si peu ! – en dehors des gens du village dont il se voulait le seigneur attentif. Il n’avait rien d’un sauvage pourtant et ceux qui le connaissaient vantaient sa courtoisie, son absence totale de méchanceté, sa main toujours prête à s’ouvrir en cas de détresse. Alors qu’il atteignait tout juste la quarantaine, il avait assuré, par testament, la vie de ses serviteurs, fait des legs conséquents à ses rares amis, remis son empire financier au gouvernement des États-Unis, son château à la commune dont il dépendait, accompagné d’une rente pour l’entretenir et quelques précisions dont la principale était son désir de reposer dans « sa » chapelle, ordonné la vente de sa précieuse collection aux enchères publiques, le produit devant être partagé entre deux œuvres charitables… puis par une belle nuit étoilée qui était celle de la Saint-Barthélemy, il s’était enfermé dans sa bibliothèque, revêtu de son costume Renaissance, et il

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