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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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me reposer. Voilà des jours que je ne dors plus…
    — Vous ne voulez pas déjeuner avec nous ? proposa Adalbert. Vous n’avez pas dû manger beaucoup non plus ?
    — Non merci. Je voudrais seulement dormir. Si j’ai besoin de quelque chose, je le ferai monter.
    — De toute façon, intervint Simonnet qui venait de se faire attribuer une chambre, je reste avec elle. C’est le journal qui prend les frais en charge. Vous pouvez repartir tranquilles…
    — Je croyais, ironisa Morosini, que vous vouliez « couvrir l’événement » ? C’est à Chinon qu’il est, l’événement ! C’est là qu’officient le commissaire Desjardins et l’ineffable inspecteur Savarin !
    — Sans doute, mais l’article débute par l’aventure de Berthier. Donc il faut que je puisse lui parler dès que possible. Aussi vous pouvez nous abandonner sans soucis. Je vais me procurer une voiture et nous nous reverrons demain…
    Ayant dit, il se précipita à la suite de la jeune femme qui s’était dirigée vers l’ascenseur. L’instant suivant, ils avaient disparu dans les hauteurs de l’hôtel, laissant les deux compères tout de même un peu surpris de s’entendre congédier avec tant de désinvolture :
    — Qu’est-ce que tu dis de ça ? émit Adalbert.
    Sa mine offensée fit rire Aldo.
    — Qu’il te rend la monnaie de ta pièce, mon bon. Tu ne lui as pas envoyé dire qu’on n’avait pas envie de jouer les chauffeurs de maître !
    — Désolé, mais il m’a tapé sur les nerfs au premier coup d’œil avec ce style « british » qu’il se donne. C’est d’un ridicule !
    — Tous les goûts sont dans la nature et il espère sans doute impressionner Caroline !
    — Si j’ai bonne mémoire, c’est plutôt toi qui l’impressionnais lors de notre équipée à Versailles !
    — Béguin de gamine malheureuse ! Rien de bien méchant ! fit Aldo en haussant les épaules. Depuis elle a trouvé le bonheur avec un garçon charmant dont elle a un petit et qui lui a donné une vie confortable, sans problèmes…
    — … en dehors de ceux inhérents aux reportages dangereux ! Maintenant qu’est-ce qu’on décide ? Toi, je ne sais pas, mais moi…
    — Tu as faim ? Tu as toujours faim ! Alors on va déjeuner mais pas là !
    — Par crainte de voir rappliquer Simonnet en jappant d’ici dix minutes pour se faire inviter ? Ne te tourmente pas, j’ai ce qu’il nous faut !
     
    Un bon moment plus tard, convenablement lestés, ils reprenaient la route de Chinon après un bref passage à l’hôpital où l’interne désormais en charge de Berthier les reçut brièvement. Tout s’était déroulé au mieux. L’opéré avait repris connaissance normalement et, si aucun incident ne se présentait, pourrait être transféré à Versailles dans une clinique de rééducation. Il attendait pour le moment l’arrivée de sa femme.
    — Je vous préviens, fit Adalbert perfidement, qu’elle est suivie à la trace par un confrère de son époux…
    — Ah, non ! Pas de journalistes ! La police elle-même devra attendre demain, comme je viens d’en informer le commissaire Desjardins qui a téléphoné ! Rien que sa femme !
    — C’est parfait ! Merci, docteur ! conclut Aldo. On reviendra demain prendre de ses nouvelles…
    Perdus chacun dans ses pensées, on roula un moment en silence. Ce fut seulement au bout d’une quinzaine de kilomètres qu’Aldo suggéra, pensant tout haut plutôt qu’entamant une conversation :
    — Au fond, il n’y a aucune raison de revenir. On pourrait se contenter de passer un coup de téléphone ?
    Adalbert que la digestion harmonieuse d’un sandre au beurre blanc incitait à la somnolence sursauta.
    — De quoi parles-tu ?
    — De ce que j’ai dit au toubib : on reviendra prendre des nouvelles. C’est idiot ! Je répète : on peut aussi bien téléphoner…
    — … et de n’importe quel bled. Tu n’aurais pas envie de rentrer à Paris par hasard ?
    — Si, parce que j’ai franchement l’impression de perdre mon temps dans un endroit où nous ne sommes plus d’aucune utilité maintenant que Berthier a été retrouvé.
    — Toi, tu n’as pas avalé l’accueil… désinvolte de la belle Caroline !
    — Ne dis donc pas de sottises !
    — J’avoue qu’il y a de quoi être déçu ! Elle te supplie, noyée de larmes, de partir en croisade pour lui ramener un époux probablement en danger. Tu t’exécutes sans discuter, tu retrouves l’absent…
    — Hé là ! Je n’y suis pour rien ! Sans toi, le

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