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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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courage ! Je vais prévenir le journal et vous tiendrai au courant heure par heure, s’il le faut, mais…
    — Inutile ! Je viens demain matin par le premier train !
    Ça, c’était à prévoir quand on connaissait un peu l’ex-Caroline Autié et Aldo savait d’expérience qu’elle n’était pas des plus faciles à manier. Après ce qu’elle avait souffert (11) , elle avait évidemment quelques excuses mais, bien que mariée, mère d’un petit garçon et heureuse, elle demeurait nerveuse.
    — Qu’allez-vous faire de votre fils ? Vos beaux-parents habitent Toulouse…
    À sa surprise elle eut un petit rire.
    — Vous oubliez les Karloff ! Liouba et Nicolas adorent François et, croyez-moi, ils font une paire de grands-parents à la mode de Bretagne tout à fait convenables ! Alors, à demain Aldo ! Mes amitiés à Adalbert et encore merci !
    — Il n’y a pas de quoi. On viendra vous prendre au train…
    — Tu devais bien t’attendre à quelque chose comme ça ? fit Adalbert quand Aldo le rejoignit. C’est on ne peut plus normal qu’elle veuille s’installer à son chevet !
    — Oui, mais elle va vouloir loger à l’hôtel le plus proche et moi, outre que je considère notre mission comme terminée, je préfère rester encore un peu à Chinon : il y a des détails que je voudrais creuser !
    — Quoi, par exemple ? Tu n’aurais pas dans l’idée de confesser ton nouveau cousin… parce qu’il ne te paraît pas très net ?
    — Si. En plein dans le mille ! Désolé si je m’en prends à tes souvenirs d’adolescent, mais il était comment comme professeur ?
    — Fantastique ! Il faisait revivre l’Histoire. On pouvait se demander s’il n’avait pas vécu lui-même certaines périodes. Le haut Moyen Âge surtout… mais enrichi d’un plus pour l’histoire celte ! Pendant ses cours, je te prie de croire qu’on n’en restait pas à « Nos ancêtres les Gaulois » ; il se lançait dans des considérations sur leurs mœurs, leur façon de vivre, et nous passionnait pour l’aventure de Vercingétorix ! Déjà entendu parler des empereurs gaulois, Luern et autres ?
    — Ah non ! Ça, jamais !
    — Eh bien, moi, si ! Grâce à lui ! Et avec quel panache ! Il n’avait pas besoin de faire régner l’ordre dans sa classe. Les pires cancres l’écoutaient, bouche bée.
    — C’est là que tu as entendu parler de ce cri que l’écho près du château de Chinon répercute à dix exemplaires, le « Ho Hue » ?
    — C’est exactement ça ! Tu ne peux pas imaginer l’ambiance ! On l’avait même surnommé le Druide ! Il ne lui manquait que le froc blanc, la faucille d’or et la harpe irlandaise…
    Emporté par son enthousiasme, Adalbert en avait oublié son ami qui cependant l’écoutait avec un intérêt croissant puis, soudain, il plongea dans une profonde réflexion.
    — En dehors de ça, concluait l’orateur, il dédaignait superbement Louis XIV et Napoléon ! Oh, il n’ignorait pas leur histoire mais elle l’indifférait… mais tu ne m’écoutes même pas !
    — Si… seulement je réfléchissais et je m’interrogeais sur l’origine et la finalité de cette table de pierre où les sauveteurs inconnus ont déposé Berthier. N’avez-vous pas dit hier que la forêt de Chinon avait été un haut lieu des Celtes ?
    Adalbert approuva d’un hochement de tête.
    — C’est vrai ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Tu crois que… Ça expliquerait cette grande discrétion observée par ceux qui ont secouru Berthier. La « société secrète » à laquelle j’ai fait allusion en rigolant… j’ai maintenant une furieuse envie de lui poser la question !
    — Il y a peut-être moyen de savoir en passant par la bande.
    — Tu penses à quoi ?
    — À notre habituel service de renseignements, parbleu ! Notre chère Plan-Crépin qui est une encyclopédie vivante de tous les arbres généalogiques de la famille. Quelqu’un qui qualifie Tante Amélie de « vieux chameau », tu ne peux pas douter qu’elle ne sache de qui il s’agit ! conclut-il en quittant la table du café où ils s’étaient installés pour boire un verre…
    — Où vas-tu comme ça ?
    — Téléphoner rue Alfred-de-Vigny ! S’il y a de l’attente, on en profitera pour se faire servir un en-cas puisque le cousin nous a oubliés !
    Cependant le trajet fut court. Constatant que le téléphone était dans une sorte de guérite près de la caisse, il fit demi-tour et revint s’asseoir.
    — Non, tout compte fait,

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