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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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professeur et…
    — Arrête ! On ne va pas faire les comptes ! Quoi qu’il en soit, on le remet en circulation et quand tu serais en droit d’attendre ne serait-ce qu’un « merci » ému, c’est à peine si, en arrivant à la gare, la ravissante te dit bonjour ! Or, si j’ai bonne mémoire, elle avait dans l’œil une lueur d’attendrissement quand elle te contemplait sous les ombrages des Trianon…
    — Ne déraille pas ! On a failli mourir ensemble, c’est entendu, mais depuis elle s’est mariée avec un charmant garçon et elle a eu un enfant, je te le répète ! Cela vous change une femme et je te rappelle que j’avais d’autres chats à fouetter ! Cela dit, oui, j’ai très envie de reprendre la route de Paris !
    — Sans résoudre les mystères locaux ? Sans savoir si Van Tilden a été assassiné ou pas ? Qui a tué Dumaine ? Qui sont ces gens mystérieux qui ont sauvé Berthier… Je t’ai connu plus curieux.
    — Moi aussi. Je dois me faire vieux !
    — Va dire ça à un cheval, il te donnera un coup de pied ! Et la Chimère fabuleuse de ce bon César ? Elle ne te dit rien non plus ?
    — Ce que tu peux être agaçant quand tu t’y mets ! Je conviens volontiers que j’aimerais la contempler mais si, pour ça, il faut violer à nouveau un tombeau, cela ne me tente pas le moins du monde !
    — Je te rappelle que Desjardins va faire ça pour nous puisqu’il veut demander l’autopsie de Van Tilden. Elle va peut-être se retrouver toute seule, ta Chimère ! Au point où on en est, cela mérite peut-être un peu de patience, non ?
    — Si ! J’avoue, mais c’est bien la seule chose qui me tente… et on devrait être fixés rapidement !
    — Bien, voilà !… Et en attendant, tu pourrais admirer l’environnement. Il y a dans ce coin quelques-uns des plus jolis châteaux de la Loire ! À commencer par celui d’ici ! Tiens, tourne à gauche !
    On entrait en effet à Azay-le-Rideau qui était à égale distance, à peu de chose près, de Chinon et de Tours. L’instant suivant, Aldo, sa voiture arrêtée, pouvait contempler, reflété par les eaux de l’Indre, un véritable joyau de pierre ciselé comme un bijou sous ses poivrières d’ardoise argentée.
    — Une vraie demeure pour princesse de conte de fées ! apprécia Aldo, sincère.
    — « Diamant taillé à facettes serti par l’Indre, monté sur des pilotis masqués de fleurs… », a écrit Balzac quand il séjournait à Saché dans le voisinage. Mais pour la princesse, il faut aller à Ussé, pas bien loin d’ici… et ravissant, lui aussi ! On dit que c’est celui de la Belle au bois dormant. Celle dont il était la demeure a dû pourtant y passer plus de mauvaises nuits que de bonnes, grâce à l’insupportable Chateaubriand…
    — C’est comme ça que tu traites l’« Enchanteur » ? s’amusa Aldo.
    — Il méritait largement pire. La pauvre en était folle et lui l’exploitait honteusement, profitant de sa haute situation pour se faire octroyer les ambassades qui lui plaisaient, tout en collectionnant les maîtresses. Et cette adorable femme lui écrivait : « J’ai fait arrêter toutes mes pendules pour ne plus entendre sonner les heures où vous ne viendrez plus… » D’ailleurs il m’a toujours énervé, ton Enchanteur !
    — C’est visible. Tu as encore d’autres demeures de rêve ?
    — Villandry et ses fabuleux jardins dont le décor change avec les saisons. Et puis Langeais où Charles VIII a épousé Anne de Bretagne de l’autre côté de la Loire. Je peux te montrer aussi Montsoreau et sa belle dame, Fontevrault, la nécropole des Plantagenêts où repose Aliénor d’Aquitaine…
    — Halte là ! Tu dois bien penser que le cher Guy Buteau m’a tout appris… ou presque de l’histoire de France. Entre autres que les rois ont, avant Versailles, longtemps préféré le Val-de-Loire à Paris, mais je confesse, à ma grande honte, que je n’ai jamais pris le temps de le visiter. Je n’ai vu que des reproductions. Alors laisse-moi contempler un instant ! Je jure de revenir… Mais avec Lisa !
    — Et les enfants ! J’avais cinq ans, figure-toi, quand on m’a emmené voir le sublime Chambord pour la première fois. Quant à ta femme, je parierais ma chemise qu’elle les connaît par cœur, nos beaux châteaux. Et maintenant quel est le programme ?
    — On rentre à Chinon, mais je voudrais revoir la clairière où on a retrouvé Berthier. Tu saurais y aller ?
    — Je crois ! Démarre !
    On y fut un

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