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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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relayer au volant.
    — Tu seras déjà assez fatigué comme ça ! Convalescence oblige !
    — Encore !
    Aldo se rebiffait. On n’allait tout de même pas le traiter de vieux croûton jusqu’à la fin de ses jours ?
    — Là n’est pas la question ! Si nous étions partis dans ma brave Amilcar tu ne me l’aurais pas proposé !
    — Parce que dans cet engin diabolique je passe mon temps roulé en boule pour éviter d’être trop secoué et à recommander mon âme à Dieu !
    L’arrivée en trombe de Plan-Crépin les interrompit. Visiblement, leur retour l’enchantait.
    — Comment vous êtes-vous débrouillés pour revenir si rapidement ?
    — Tout le mérite en revient à Monsieur ! grogna Aldo. Il a conduit sans désemparer depuis Lugano et n’a pas consenti à me céder sa place même dix minutes ! En tout cas, vous m’avez l’air de bien belle humeur ? D’après le télégramme – fort succinct ! – de Langlois, on s’attendait à une nouvelle désastreuse, ajouta-t-il en s’extirpant de son siège.
    Elle se précipita pour l’aider mais il lui tapa sur les mains :
    — Vous n’allez pas vous y mettre, vous aussi ? Sachez tous les deux que j’ai retiré un grand bénéfice de l’air de la montagne ! Alors cessez de me traiter comme si j’étais un « biscuit » de Sèvres et permettez que j’aille embrasser Tante Amélie !
    — Tu n’auras pas loin à aller ! fit celle-ci en lui tendant les bras. Heureuse de voir que tu sembles aller beaucoup mieux en effet, constata-t-elle en l’embrassant.
    — Vous savez pourquoi Langlois nous a rappelés sans même prendre le temps d’une quelconque formule de politesse ?
    — Malheureusement oui… et c’est une catastrophe : on vient de retrouver le corps de ton beau-père !

6
Funérailles…
    Le commissaire Langlois regarda l’un après l’autre les quatre regards tournés vers lui :
    — Ce n’est pas beau à voir. Le visage a été écrasé comme s’il était passé sous un rouleau compresseur, les mains aux ongles arrachés n’ont plus guère de chair et portent des traces de brûlures mais on ne lui a rien volé bien que sa montre en or, à elle seule, vaille une petite fortune.
    — Vous pensez qu’il a été torturé ? émit Aldo d’une voix blanche.
    — C’est probable, pour l’obliger à avouer je ne sais trop quoi. En outre, la mer n’a rien arrangé…
    — Où l’a-t-on trouvé ?
    — Au pied de la falaise de Biville, près de Dieppe…
    — C’est assez loin de l’Angleterre, non ? s’étonna Plan-Crépin.
    — Vous auriez préféré Calais ? Et pourquoi pas par le ferry ? D’après notre légiste il n’a pas séjourné très longtemps dans l’eau et on a dû l’amener près de la côte avant de le larguer afin d’être sûr qu’il échouera bien là où on l’avait décidé. Et maintenant Morosini, j’ai une question pénible à vous poser et c’est la raison pour laquelle je vous ai rappelés tous les deux : acceptez-vous de venir identifier le corps ? Dans l’état où il est on ne peut pas infliger cette épreuve à sa fille…
    — La question ne se pose même pas. J’irai !
    — Nous irons, rectifia doucement Adalbert. Dans cette affaire comme dans… quelques autres, vous savez que nous sommes associés !
    — Alors demain matin, onze heures à la morgue ! Et maintenant racontez-moi un peu vos aventures et comment vous vous êtes retrouvés à Lugano alors que vous ne deviez faire qu’un aller et retour à Zurich ?
    — Ne prenez pas ce ton menaçant ! soupira Aldo. Ce qu’on vous rapporte devrait vous faire plutôt plaisir. Vas-y, Adalbert.
    Celui-ci s’exécuta et à mesure que se déroulait le récit, le visage soucieux du policier se détendait pour en arriver jusqu’à rire franchement, accompagné par M me de Sommières. Seule Marie-Angéline protesta :
    — Ne me dites pas que ce vieux fou ose singer notre marquise ? Ce n’est pas tolérable !
    — Disons plutôt, calma Aldo lénifiant, qu’il s’est inspiré de sa manière de s’habiller afin de dissimuler ses pieds et ses mains – qui sont belles d’ailleurs ! – tandis que les chapeaux à voilette épaisse estompent un visage qu’il a soigneusement rasé et qu’il maquille légèrement… Avec une perruque blanche, il a une certaine allure !
    — Il aura toujours l’air d’une vieille tortue et…
    — Ça suffit, Plan-Crépin ! Si le commissaire est d’accord, je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas ! Il passe pour une

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