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La couronne de feu

La couronne de feu

Titel: La couronne de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Peyramaure
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petit personnel n’est plus ce qu’il était...
    Il donna l’ordre d’enfermer les défenseurs à double tour dans la pièce voisine, avec la dame et les enfants. Il s’attabla sans y être invité, convia ceux qui l’avaient suivi à faire de même : ils n’avaient rien mangé depuis leur départ. Une fois rassasié il dit à Stevens :
    – Rassurez-vous, nous ne faisons que passer, mais avec la ferme intention de laisser dans la contrée des souvenirs désagréables. Ce qui se passe chez vous aujourd’hui se renouvellera en d’autres lieux jusqu’à ce que nous soyons entrés dans Rouen.
    Stevens ne put réprimer un sourire.
    – Rouen, dit-il, vous n’y entrerez jamais. Elle est gardée par des milliers d’hommes.
    – C’est ce que nous verrons ! Avec votre concours...
    – Mon concours, dites-vous ? Qu’est-ce qui vous permet de supposer que j’accepterais de vous aider ?
    – Nous avons de bons moyens de vous convaincre.
    Il tira brutalement la nappe, faisant un beau désordre de vaisselle, et ordonna à Thierry et à deux de ses hommes de se saisir du capitaine anglais et de l’attacher sur la table. Stevens se débattit en proférant des menaces dont Gilles sourit à son tour.
    – Ce que nous sommes amenés à vous faire subir, sir Herbert, les vôtres l’ont fait mille fois subir aux nôtres. J’ai vu certains de mes soldats, et même des officiers, mutilés par vos hommes. Un spectacle qui vous est familier. Cette fois-ci vous êtes l’acteur principal de la tragédie. Thierry, tu sais ce qui te reste à faire...
    Gilles demanda à Stevens à combien d’hommes se montait la garnison de Rouen.
    – Plus de dix mille, répondit le prisonnier.
    – Dix mille, vraiment ? Vous exagérez, mon cher. Le nombre exact, je vous prie ?
    La dague de Thierry traça un trait de sang sur la poitrine dénudée de Stevens qui ne broncha pas mais révisa son compte à la baisse.
    – Deux mille tout au plus.
    – C’est encore beaucoup, mais passons. Comment peut-on introduire intra-muros, secrètement, une centaine d’hommes ?
    – Je l’ignore, mais cela me paraît impossible.
    – Thierry...
    Le second pesa sur la dague qui traversa l’épaule. Stevens hurla.
    – Les chalands, chevrota-t-il, qui livrent chaque matin du bois dans la ville...
    – Bien ! fit Gilles. Des chalands. Fameuse idée. Nous pourrons dissimuler bon nombre d’hommes sous des tas de fagots et de bûches entassés dans des chariots. Le cheval de Troie, sir Herbert, cela vous dit quelque chose ? Vous allez me révéler maintenant comment on peut pénétrer dans le château de Bouvreuil.
    – Impossible... haleta Stevens. Il faudrait une complicité intérieure.
    – Vous allez donc nous donner un nom : celui d’une personne capable de nous aider.
    – Je vous en ai déjà trop dit ! s’écria Stevens. Ne me demandez pas de trahir les miens. Ce serait une infamie !
    – Thierry...
    Le second, avec un art consommé, pratiqua une entaille au niveau de la poitrine et, avec une lenteur appliquée, découpa un large fragment de peau.
    – Bien, se félicita Gilles. C’est artistement fait. Sir Herbert, un nom, je vous prie. Un seul nom.
    – L’un des portiers de la tour des Deux-Écus... Il se nomme Stanley... Il déteste Richard Warwick, le gouverneur, pour des raisons que j’ignore. Je n’en sais pas plus, je le jure !
    – Thierry...
    Dans une giclée de sang le second fit jusqu’au ventre une entaille qu’il ouvrit sur ses bords avec la précision d’un chirurgien, malgré les soubresauts que la douleur imprimait au patient.
    – Comment entre-t-on dans le donjon où Jeanne est enfermée ?
    – Un fossé... gémit Stevens. Il y a d’abord un fossé, avec un pont, au niveau... au niveau des cuisines. Y pénétrer est impossible. Moi-même... moi-même n’y suis jamais entré, je le jure ! Cessez de me torturer ou alors tuez-moi !
    – C’est ce que nous allons faire, par précaution. À peine aurions-nous le dos tourné que vous iriez prévenir les vôtres et ma tête serait mise à prix. Or, ma tête, j’y tiens. Merci de ces précieux renseignements. Sachez que nous ne ferons aucun mal à votre femme ni à vos enfants. Thierry...
    Thierry essuya le fil de sa dague sur sa manche et, d’un coup sec, ouvrit la gorge du prisonnier qui sursauta dans ses liens. Ses cris se perdirent dans un affreux borborygme de sang.
    – Qu’allons-nous faire des autres prisonniers ? demanda Thierry.
    – Tu vas libérer la femme et

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