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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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loin dans sa mission. Un papier qui avait apparemment échappé à la vue des hommes de la Flèche-Noire sortait de la poitrine de son pourpoint, et Dick, le tirant, vit que c’était la lettre de Sir Daniel à Lord Wensleydale.
    – Bon, pensa-t-il, si le monde change encore, j’aurai là de quoi déshonorer Sir Daniel et peut-être le conduire au billot.
    Et il serra le papier sur sa poitrine, dit une prière pour le mort, et se remit en marche à travers le bois.
    Sa fatigue et sa faiblesse augmentaient, ses oreilles bourdonnaient, ses pas trébuchaient, par moments toute pensée s’éteignait en lui, tant il était affaibli par la perte de son sang. Sans doute il dévia beaucoup de son vrai chemin, mais, enfin, il arriva sur la grande route non loin du hameau de Tunstall.
    Une voix rude lui cria   : Halte   !
    – Halte   ? répéta Dick   ; par la messe, je suis près de tomber.
    Et l’acte suivit la parole   ; il tomba tout de son long sur la route.
    Deux hommes sortirent du fourré, portant tous deux le justaucorps vert de la forêt, et chacun un arc avec un carquois et une courte épée.
    – Mais, Lawless, dit le plus jeune, c’est le jeune Shelton.
    – Hé   ! ceci sera agréable comme du pain pour Jean Répare-tout, répliqua l’autre. Quoique, ma foi, il a été à la guerre. Voici une déchirure sur son crâne qui a dû coûter quelques onces de sang.
    – Et ici, ajouta Greensheve, il y a un trou dans son épaule qui doit l’avoir bien piqué. Qui a fait cela, croyez-vous   ? Si c’est l’un de nous, il peut faire ses prières   ; Ellis lui donnera une courte confession et une longue corde.
    – Prenons le petit, dit Lawless. Mettez-le sur mon dos.
    Et, quand Dick eut été hissé sur ses épaules, et qu’il eut mis les bras du jeune homme autour de son cou, et le tint solidement, l’ancien frère gris ajouta   :
    – Gardez le poste, frère Greensheve. J’irai tout seul avec lui.
    Et Greensheve retourna à son embuscade sur le côté du chemin, et Lawless descendit péniblement la colline   ; il sifflait en marchant avec Dick toujours évanoui, confortablement installé sur ses épaules.
    Le soleil se leva comme il sortait de la lisière du bois et voyait le hameau de Tunstall, aux maisons éparpillées sur la colline opposée. Tout semblait tranquille, mais un fort poste d’une dizaine d’archers était tout près du pont de chaque côté de la route, et, aussitôt qu’ils aperçurent Lawless avec son fardeau, ils commencèrent à s’agiter et à bander leurs arcs comme de vigilantes sentinelles.
    – Qui va là   ? cria celui qui commandait.
    – Will Lawless, par la croix… vous me connaissez aussi bien que votre propre main, répliqua l’outlaw avec mépris.
    – Donnez le mot d’ordre, Lawless, répliqua l’autre.
    – À présent, que le ciel t’éclaire, grand idiot, répliqua Lawless. Ne te l’ai-je pas dit moi-même   ? Mais vous avez cette folie de jouer aux soldats. Quand je suis dans la forêt, donnez-moi des manières de forêt, et mon mot pour aujourd’hui, c’est   : au diable cette contrefaçon soldatesque   !
    – Lawless, vous donnez un mauvais exemple, donnez-nous le mot d’ordre, mauvais plaisant, dit le commandant du poste.
    – Et si je l’avais oublié   ? demanda Lawless.
    – Si vous l’aviez oublié… comme je sais que vous ne l’avez pas fait… par la messe   ! je ficherais une flèche dans votre gros corps, répliqua le premier.
    – Oui-dà, si vous êtes un si mauvais plaisant, dit Lawless, vous aurez votre mot, Duckworth, et Shelton est le mot, et pour l’expliquer, voici Shelton sur mes épaules et c’est à Duckworth que je le porte.
    – Passez, Lawless, dit la sentinelle.
    – Et où est Jean   ? demanda le frère gris.
    – Il tient sa cour, par la messe   ! et perçoit des rentes comme s’il était né pour cela   ! cria un autre de la compagnie.
    C’était vrai. Quand Lawless arriva à la petite auberge du village, il trouva Ellis Duckworth entouré des tenanciers de Sir Daniel, qui, par le droit de sa bonne compagnie d’archers, tranquillement percevait les revenus, et donnait, en retour, des reçus par écrit. Aux figures des fermiers, il était évident que cette manière de faire ne leur allait guère   ; car ils arguaient avec raison qu’ils auraient simplement à les payer deux fois.
    Aussitôt qu’il sut ce qui amenait Lawless, Ellis renvoya le reste des tenanciers, et, avec toutes

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