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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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Shoreby-sur-Till était pleine de nobles Lancastriens du voisinage. Le comte, Risingham était là avec trois cents hommes d’armes   ; lord Shoreby avec deux cents   ; sir Daniel lui-même, en grande faveur et s’enrichissant toujours du produit des confiscations, était dans une maison à lui, dans la rue principale, avec soixante hommes. Le monde avait, en vérité, changé.
    C’était une sombre et très froide soirée de la première semaine de janvier, avec une forte gelée, un vent aigre, et toutes les apparences que la neige tomberait avant le matin.
    Dans une taverne obscure, dans une rue détournée, près du port, trois ou quatre hommes étaient assis, buvant de la bière et faisant un hâtif repas d’œufs. C’étaient tous compagnons également vigoureux et bronzés, la main dure, l’œil hardi   ; et, quoiqu’ils portassent de simples tuniques comme des paysans, même un soldat ivre aurait regardé à deux fois avant de chercher querelle, à une telle compagnie.
    Un peu à part, devant le grand feu, était assis un jeune homme, presque un enfant, habillé à peu près de la même façon, bien qu’il fût facile de voir, à ses manières, qu’il était mieux né et qu’il aurait pu porter une épée, si l’occasion l’avait permis.
    – Non, dit, un des hommes à la table   ; je n’aime pas cela. Il en arrivera mal. Ce n’est pas un endroit pour de bons vivants. Un bon vivant aime la pleine campagne, bon gîte et peu d’ennemis   ; mais, ici, nous sommes enfermés dans une ville, entourés d’ennemis, et, pour comble de malheur, voyez s’il ne neigera pas avant le matin.
    – C’est pour maître Shelton, dit un autre en désignant de la tête le jeune garçon devant le feu.
    – Je ferai beaucoup pour maître, Shelton, répliqua le premier, mais aller à la potence pour qui que ce soit… non, camarades, pas cela   !
    La porte de l’auberge s’ouvrit et un autre homme entra vivement et s’approcha du jeune homme devant le feu.
    – Maître Shelton, dit-il, Sir Daniel sort avec deux porte-flambeaux et quatre archers.
    Dick (car c’était notre jeune ami) se leva aussitôt.
    – Lawless, dit-il, vous prendrez la garde de John Capper. Greensheve, venez avec moi. Capper, conduisez-nous. Nous le suivrons, cette fois, même s’il va à York.
    L’instant d’après, ils étaient dehors, dans la rue sombre, et Capper, l’homme qui venait d’entrer, montra, à une petite distance, deux torches flambant au vent.
    La ville était déjà profondément endormie   ; personne ne bougeait dans les rues, et rien n’était plus facile que de suivre le groupe sans être remarqué. Les deux porteurs de torches étaient en tête, puis venait un homme seul, dont le long manteau flottait au vent   ; et l’arrière-garde était formée par les quatre archers, tous l’arc au bras. Ils avançaient d’un pas rapide par les ruelles enchevêtrées et se rapprochaient du rivage.
    – Il a été chaque nuit de ce côté   ? demanda Dick, à voix basse.
    – C’est la troisième nuit de suite, maître Shelton, répondit Capper, et toujours à la même heure et avec la même petite escorte, comme s’il poursuivait un but secret.
    Sir Daniel et ses hommes étaient arrivés aux limites de la campagne. Shoreby était une ville ouverte et, quoique les seigneurs Lancastriens qui étaient là, eussent une forte garde sur les routes principales, il était pourtant possible d’entrer ou de sortir sans être vu par quelqu’une des petites rues ou à travers la campagne.
    Le sentier que Sir Daniel avait suivi, s’arrêta brusquement. Devant lui, il y avait une étendue de dunes arides, et l’on pouvait entendre, d’un côté, le bruit du ressac de la mer. Il n’y avait pas de sentinelle dans le voisinage, niaucune lumière dans cette partie de la ville.
    Dick et ses deux outlaws s’approchèrent davantage de l’objet de leur poursuite et, bientôt, en quittant les dernières maisons, ils purent voir un peu plus loin de chaque côté, et ils aperçurent une autre torche qui s’approchait dans une autre direction.
    – Heu   ! dit Dick. Je flaire une trahison.
    Pendant ce temps, Sir Daniel avait fait halte. Les torches furent plantées dans le sable et les hommes s’étendirent comme pour attendre l’arrivée de l’autre groupe.
    Celui-ci s’avançait d’un bon pas. Il se composait seulement de quatre hommes, – deux archers, un valet avec une torche, et un seigneur enveloppé d’un

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