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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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sortes de marques d’intérêt et d’anxiété, il conduisit Dick dans une chambre intérieure de l’auberge. Là, les blessures au jeune homme furent examinées   ; avec des remèdes simples il reprit conscience.
    – Cher enfant, dit Ellis en lui prenant la main, vous êtes entre les mains d’un ami qui aimait votre père et vous aime en souvenir de lui. Reposez-vous un peu tranquillement, car vous êtes assez malade. Ensuite vous me raconterez votre histoire, et à nous deux nous trouverons un remède pour tout.
    Un peu plus tard dans la journée, après que Dick se fut réveillé d’un sommeil confortable, il se trouva très faible, mais l’esprit plus net et le corps plus à l’aise   ; Ellis revint près de lui, et s’assit auprès du lit, lui demanda, au nom de son père, de lui dire les circonstances de sa fuite de Moat-House. Il y avait quelque chose dans la carrure puissante de Duckworth, dans l’honnêteté de sa figure brune, dans la clarté pénétrante de ses yeux, qui engagea Dick à lui obéir, et, du commencement à la fin il lui raconta l’histoire de ses deux jours d’aventures.
    – Bien, dit Ellis, quand il eut fini, voyez ce que les saints miséricordieux ont fait pour vous, Dick Shelton, non seulement en sauvant votre corps de si nombreux et mortels dangers, mais aussi en vous amenant vers moi qui n’ai pas de désir plus cher que d’aider le fils de votre père. Soyez seulement loyal envers moi… et je vois que vous êtes loyal… et à nous deux nous amènerons ce déloyal traître à sa mort.
    – Ferez-vous l’assaut de la maison   ? demanda Dick.
    – Je serais fou d’y penser, répliqua Ellis. Il est trop puissant   ; ses hommes se réunissent autour de lui   ; ceux qui m’ont échappé la nuit dernière, et, par la messe   ! arrivèrent si à propos pour vous… ceux-là l’ont sauvé. Non, Dick, au contraire, toi, moi et mes braves archers, il faut disparaître de la forêt bien vite et laisser libre Sir Daniel.
    – J’ai de mauvais pressentiments pour Jack, dit le jeune homme.
    – Pour Jack   ? répéta Duckworth. Ah   ! oui, pour la jeune fille   ! Non, Dick, je vous promets, s’il est question de mariage, nous agirons tout de suite   ; jusque-là ou jusqu’à ce que le moment soit venu, nous allons tous disparaître comme des ombres au matin   ; Sir Daniel regardera à l’est et à l’ouest et ne verra aucun ennemi   ; il pensera, par la messe   ! qu’il a rêvé un instant et vient de se réveiller dans son lit. Mais nos quatre yeux le suivront de près, et nos quatre mains,… l’armée des saints nous vienne en aide   ! abattront ce traître   !
    Deux jours plus tard, la garnison de Sir Daniel s’était tellement accrue qu’il aventura une sortie et, à la tête d’une quarantaine de cavaliers, il poussa sans opposition jusqu’au hameau de Tunstall. Pas une flèche ne vola, pas un homme ne bougea dans le fourré   ; le pont était ouvert à tout venant   ; et, lorsque Sir Daniel le traversa, il vit les villageois à leurs portes, qui regardaient timidement.
    Bientôt l’un d’eux, prenant courage, s’avança et, saluant très bas, présenta une lettre au chevalier.
    Sa figure s’assombrit en la lisant. Elle était ainsi conçue   :
    Au très déloyal et cruel gentilhomme, Sir Daniel Brackley, chevalier, ces présentes   :
    « Je trouve que vous avez été déloyal et mauvais depuis le commencement. Vous avez sur les mains le sang de mon père   ; c’est bien, il ne se lavera pas. Quelque jour vous périrez par moi, ce que je vous fais savoir   ; et je vous fais savoir, de plus, que, si vous cherchez à marier à quelque autre que moi la gentille dame Joanna Sedley, que je me suis moi-même, par un serment solennel, engagé à épouser, le coup sera très prompt. Le premier pas dans cette voie sera ton premier pas vers la tombe. »
    Rich. SHELTON.

LIVRE III

LORD FOXHAM

CHAPITRE PREMIER

LA MAISON SUR LA PLAGE
    Des mois avaient passé depuis que Richard Shelton s’était évadé de chez son tuteur. Ces mois avaient été pleins d’événements pour l’Angleterre. Le parti de Lancastre, qui était alors presque anéanti, avait relevé la tête. Ceux d’York, défaits et dispersés, leur chef massacré sur le champ de bataille, il semblait, pour un court instant, pendant l’hiver qui suivit les faits déjà racontés, que la maison de Lancastre avait finalement triomphé de ses ennemis.
    La petite ville de

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