Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
Vom Netzwerk:
personnage alors à Shoreby, était pauvrement logé dans la maison d’un simple gentilhomme, à la limite extrême de la ville. Rien, si ce n’est les hommes armés aux portes, et les messagers à cheval, qui ne faisaient qu’arriver et repartir, n’annonçait la résidence temporaire d’un grand seigneur.
    Il en résulta que, faute de place, Dick et Lawless furent enfermés dans la même pièce.
    – Bien parlé, maître Richard, dit l’outlaw, c’était extrêmement bien parlé, et, pour ma part, je vous remercie cordialement. Ici nous sommes en bonnes mains, nous serons justement jugés et, dans le courant de la soirée, très décemment pendus sur le même arbre.
    – Oui, mon pauvre ami, je le crois, répondit Dick.
    – Nous avons pourtant encore une corde à notre arc, dit Lawless. Ellis Duckworth est un homme comme on n’en trouverait pas un sur dix mille   ; il vous porte dans son cœur, à la fois pour vous et en souvenir de votre père   ; et, vous sachant innocent de ce fait, il remuera ciel et terre pour vous tirer de là.
    – Impossible, dit Dick. Que peut-il faire   ? Il n’a qu’une poignée d’hommes. Hélas   ! si nous étions à demain… Si je pouvais seulement être à un rendez-vous une heure avant midi, demain… tout irait, je pense, autrement. Mais, à présent, il n’y a rien à faire.
    – Bien, conclut Lawless, si vous voulez soutenir mon innocence, je soutiendrai la vôtre, et fermement. Cela ne nous servira à rien   ; mais, si je dois être pendu, cela ne sera pas faute de serments.
    Et alors, pendant que Dick se livrait à ses réflexions, le vieux coquin se pelotonna dans un coin, tira son capuchon de moine sur sa figure et se mit en mesure de dormir.
    Bientôt il ronflait bruyamment, tant sa longue vie de dangers et d’aventures avait émoussé le sens de la crainte.
    Ce fut longtemps après midi, le jour baissant déjà, que la porte s’ouvrit, et que Dick fut conduit à l’étage où, dans un cabinet bien chauffé, le comte Risingham était assis, méditant au coin du feu.
    À l’entrée de son captif, il leva les yeux.
    – Monsieur, dit-il, je connaissais votre père, qui était un homme d’honneur, et cela me dispose à être d’autant plus bienveillant   ; mais je ne puis vous cacher que de lourdes charges pèsent sur vous. Vous fréquentez des meurtriers et des voleurs   ; il y a preuve certaine que vous avez troublé par actes belliqueux la paix du roi   ; vous êtes soupçonné de vous être emparé d’un vaisseau comme un pirate   ; vous avez été trouvé caché, dissimulé sous un déguisement, dans la maison de votre ennemi   ; un homme a été tué le soir même…
    – Ne vous déplaise, Monseigneur, interrompit Dick, je vais tout de suite avouer mon crime, tel qu’il est. J’ai tué ce Rutter, et comme preuve… cherchant dans sa poitrine… voici une lettre prise dans son aumônière.
    Lord Risingham prit la lettre, l’ouvrit et la lut deux fois.
    – Vous l’avez lue   ? demanda-t-il.
    – Je l’ai lue, répondit Dick.
    – Êtes-vous pour York ou pour Lancastre   ? demanda le comte.
    – Monseigneur, il n’y a que peu de temps, cette question m’a été posée et je ne savais comment répondre, dit Dick   ; mais, ayant répondu une fois, je ne changerai pas. Monseigneur, je suis pour York.
    Le comte fit un signe approbatif.
    – Honnêtement répondu, dit-il   ; mais pourquoi alors me livrez-vous cette lettre   ?
    – Mais contre les traîtres, Monseigneur, tous les partis ne sont-ils pas d’accord   ? s’écria Dick.
    – Je voudrais qu’ils le soient, jeune homme, répliqua le comte, et, du moins, j’approuve votre parole   ; il y a plus de jeunesse que de crime en vous, je le vois   ; et si Sir Daniel n’était un homme puissant dans notre parti, je serais presque tenté d’épouser votre querelle, car j’ai fait une enquête et il en résulte que vous avez été durement traité, et cela vous excuse grandement. Mais, voyez-vous, Monsieur, je suis avant tout un chef au service de la reine   ; et, bien que, par nature, homme juste, je crois, et porté à l’indulgence, même à l’excès, cependant, je dois diriger mes actes dans l’intérêt de mon parti, et, pour garder Sir Daniel, je ferais beaucoup.
    – Monseigneur, répliqua Dick, vous me trouverez bien hardi de vous donner un avis   : mais comptez-vous sur la foi de Sir Daniel   ? il me semble qu’il a changé de parti bien

Weitere Kostenlose Bücher