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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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tour de Lawless, on trouva sous sa robe un paquet de flèches identiques à celles qui avaient été tirées.
    – Que dites-vous à présent   ? demanda à Dick l’homme de haute taille en fronçant le sourcil.
    – Monseigneur, répliqua Dick, je suis ici, dans un sanctuaire, n’est-il pas vrai   ? Eh bien   ! Monseigneur, je vois à votre air que vous êtes haut placé et je lis sur votre figure les marques de la piété et de la justice. À vous, donc, je me rendrai prisonnier, et cela en toute confiance, abandonnant les avantages de ce saint lieu. Mais plutôt que d’être remis à la discrétion de cet homme que j’accuse ici à haute voix d’être le meurtrier de mon père naturel et le gardien injuste de mes terres et revenus… plutôt que cela, je vous prierai en grâce que votre noble main m’exécute sur l’heure… Vos propres oreilles ont entendu comment, avant que je sois prouvé coupable, il m’a menacé de torture. Il ne convient pas à votre honneur de me livrer à mon ennemi juré et ancien oppresseur, mais vous me jugerez loyalement, selon la loi, et, si je suis vraiment coupable, vous me tuerez sans haine.
    – Monseigneur, cria Sir Daniel, vous n’écouterez pas ce loup   ? son poignard sanglant démasque sa face de menteur.
    – Non, mais laissez-moi, bon chevalier, répliqua le grand étranger, votre violence parle plutôt contre vous.
    Et alors la fiancée, qui était revenue à elle depuis quelques instants, et regardait cette scène d’un air égaré, s’échappa des mains de ceux qui la tenaient, et tomba à genoux devant celui qui venait de parler.
    – Monseigneur Risingham, s’écria-t-elle, écoutez-moi en justice. C’est par force que je suis ici sous la garde de cet homme, arrachée aux miens. Depuis lors, je n’eus jamais pitié, appui ni confort, d’aucun homme que de celui-ci… Richard Shelton, qu’ils accusent à présent et travaillent à perdre. Monseigneur, s’il était hier soir dans l’hôtel de Sir Daniel, c’est moi qui l’y ai amené, il ne vint qu’à ma prière, et ne pensait pas à mal. Tant que Sir Daniel lui fut un bon maître, il combattit loyalement avec lui contre ceux de la Flèche-Noire   ; mais, quand son déloyal tuteur voulut lui prendre la vie par traîtrise, et qu’il se fut enfui, la nuit, pour le salut de son âme, hors de cette maison sanglante, où pouvait-il se tourner, – lui, sans appui, et sans argent   ? Ou s’il est tombé en mauvaise compagnie, qui est à blâmer… le jeune homme traité injustement, ou le tuteur qui a abusé de sa garde   ?
    Et alors la petite dame se mit à genoux à côté de Joanna.
    – Et moi, mon seigneur et oncle, ajouta-t-elle, je peux témoigner sur ma conscience, et à la face de tous que ce qu’a dit cette jeune fille est vrai. C’est moi, indigne, qui ai introduit le jeune homme.
    Le comte Risingham avait écouté en silence, et, quand les voix se turent, il resta encore un moment silencieux. Puis il offrit la main à Joanna pour la relever, mais on put remarquer qu’il ne témoigna pas d’une semblable courtoisie envers celle qui s’était dite sa nièce.
    – Sir Daniel, dit-il, voici une affaire très compliquée, que je me charge, avec votre agrément, d’examiner et de régler. Soyez donc satisfait   ; votre affaire est en bonnes mains   ; justice vous sera rendue   ! et, en attendant, rentrez de suite chez vous et faites soigner vos blessures. L’air est vif et je ne voudrais pas que vous preniez froid sur ces égratignures.
    Il fit un signe de la main   ; ce signe fut transmis dans la nef par des serviteurs attentifs, qui suivaient ses moindres gestes. Aussitôt, hors de l’église, une trompette sonna une note aiguë, et, par leportique ouvert, des archers et des hommes d’armes, tous portant les couleurs et les insignes de Lord Risingham commencèrent à défiler dans l’église, prirent Dick et Lawless à ceux qui les retenaient encore, et, fermant leurs rangs sur les prisonniers, se remirent en marche et disparurent.
    À leur passage, Joanna tendit les deux mains vers Dick et lui cria   : Adieu   ; et la demoiselle d’honneur, nullement intimidée par le déplaisir évident de son oncle, lui envoya un baiser avec un   : « Bon courage, chasseur de lions   ! » qui, pour la première fois depuis l’accident, amena un sourire sur les figures de la foule.

CHAPITRE V

LE COMTE RISINGHAM
    Le comte Risingham, quoique de beaucoup le plus important

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