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La guerre de l'opium

La guerre de l'opium

Titel: La guerre de l'opium Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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suis également procuré une traduction du livre de votre collègue Edwin Stevens {30} .
    —  Tiens donc   !
    —  Oui. Tenez, le voilà. J’ai trouvé dans cet ouvrage tout plein de réponses aux questions que je me pose sur la Vie Eternelle… Je l’ai toujours sur moi   ! s’écria Hong en sortant un autre livre de son sac.
    —  En tout état de cause, je préfère Stevens à Ricci… marmonna l’Américain après avoir jeté un coup d’œil à la couverture.
    —  Pour baptiser, un seul geste suffit, avec de l’eau   ! supplia, d’une voix forte, le hakka qui revenait à la charge.
    La pluie s’était remise à tomber et les trombes d’eau qui s’abattaient sur le toit du presbytère de Roberts l’obligeaient à hausser le ton.
    —  Pourquoi celui qui se proclame le petit frère de Jésus aurait-il besoin d’être baptisé   ? fit le pasteur, bien décidé à ne pas se laisser forcer la main.
    —  Dois-je comprendre que vous me refusez le divin sacrement du baptême   ?
    —  Le baptême est l’aboutissement d’un long cheminement personnel. Ce n’est pas un acte banal. Il ne saurait être distribué à tort et à travers… conclut sèchement Issachar Jacox Roberts.
    —  Si je n’étais pas un pauvre hakka mais un Américain ou un Anglais, vous auriez à mon égard une autre attitude   ! glapit Hong, furieux, après s’être redressé comme un ressort.
    —  Je n’ai jamais été raciste. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais le devenir   ! Les portes du royaume de Dieu sont ouvertes à chacun, quelles que soient sa race ou ses origines   ! lâcha le révérend Roberts en serrant les poings.
    Barbara et Mélanie, qui retenaient leur souffle, laissèrent échapper en même temps un court gémissement.
    Dans la pièce régnait à présent un pesant silence et la tension était à nouveau telle, entre les deux hommes, que La Pierre de Lune se voyait déjà se précipitant vers l’armoire du couloir où le pasteur baptiste rangeait un vieux fusil de chasse.
    —  Le mieux est de s’en tenir là. Je ne vois pas l’intérêt que nous avons toi et moi de continuer à discuter dans le vide   ! s’écria sèchement l’ecclésiastique, sur lequel les propos du hakka n’avaient eu visiblement aucun effet.
    —  Qui vivra verra   ! Je me sens rempli de ma foi dans mon grand frère le Christ   ! Celui qui a la foi peut déplacer les montagnes. C’est écrit dans la sainte Bible   ! hurla Hong en ramassant son sac.
    —  Comment le sais-tu puisque tu n’as pas lu la sainte Bible   ?
    —  C’est écrit dans votre opuscule, révérend Roberts   ! conclut Hong qui, sans un mot de plus, quitta théâtralement la pièce où La Pierre de Lune et Laura pointèrent enfin le nez.
    —  Vous avez entendu ce fou furieux qui voulait être baptisé sur-le-champ   ? Mais pour qui se prend-il   ? lança à la cantonade Roberts, encore sous le choc.
    —  Quelle exaltation, en effet   ! constata le jeune calligraphe.
    —  Il se prend vraiment pour le frère de Jésus   ! soupira tristement Barbara.
    —  Quel pot de colle   ! À présent, je me souviens que ce triste sire me réclama une dizaine de brochures à l’issue de votre prédication, mon révérend… ajouta Bambridge, qui ne voulait à aucun prix laisser à sa rivale l’exclusivité des commentaires sur un visiteur aussi étrange.
    —  Au fait, La Pierre de Lune, sais-tu où se trouve ce village de Jintiancun où cet homme prétend être né   ? demanda Roberts à l’intéressé.
    —  Je m’y suis déjà rendu, monsieur Roberts.
    —  Est-ce loin d’ici   ?
    —  C’est au Guangxi oriental. Il faut aller jusqu’à Wuzhou et, là, vous obliquez plein ouest. Au bout de trois jours de marche, vous arrivez à Jintiancun. C’est un gros village accroché au flanc de la montagne. Tous les deux jours, il y a à Jintiancun un marché aux légumes et aux fruits.
    —  Quelle calamité que ces illuminés   ! conclut Mélanie en levant les yeux au ciel.
    —  Ici, les illuminés, il y en a plein les rues. Si je devais les baptiser tous, une année pleine n’y suffirait pas   ! s’écria Roberts avant de ranger sa Bible dans son étui et de s’en aller, non sans avoir vérifié que sa veste était toujours boutonnée jusqu’au col.
    —  Malgré son excitation, cet homme m’avait l’air plutôt sincère. .. Il parlait du Christ et du Tao avec la même fougue   ! murmura Laura à celui qu’elle

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