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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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l'arrière-garde, qu'on atteignit d'abord, fit face et soutint vaillamment le choc de nos soldats ; mais ceux qui étaient en avant pensaient être hors de danger et n'étaient retenus ni par la nécessité, ni par l'autorité des chefs : quand ils entendirent les clameurs de la bataille, le désordre se mit dans leurs rangs, et tous ne pensèrent plus à d'autre moyen de salut que la fuite. C'est ainsi que, sans courir de danger, nos soldats en massacrèrent autant que la durée du jour le leur permit ; au coucher du soleil, ils abandonnèrent la poursuite et revinrent au camp comme ils en avaient reçu l'ordre.
    12. Le lendemain César, sans laisser à l'ennemi le temps de se ressaisir après cette panique, conduisit son armée dans le pays des Suessions, qui étaient voisins des Rèmes, et à marche forcée parvint à Noviodunum, leur capitales. Il voulut enlever la place d'emblée, parce qu'on lui disait qu'elle était sans défenseurs ; mais, bien que ceux-ci fussent effectivement peu nombreux, la largeur du fossé et la hauteur des murs firent échouer son assaut. Ayant établi un camp fortifié, il fit avancer des mantelets et commença les préparatifs ordinaires d'un siège. Cependant toute la multitude des Suessions en déroute se jeta la nuit suivante dans la place. On avait vivement poussé les mantelets, élevé le terrassement, construit les tours frappés par la grandeur de ces ouvrages, chose qu'ils n'avaient jamais vue, dont ils n'avaient même jamais ouï parler, et par la rapidité de l'exécution, les Gaulois envoient à César des députés pour se rendre ; à la prière des Rèmes, il leur fait grâce.
    13. César reçut la soumission des Suessions, qui donnèrent comme otages les premiers personnages de la cité et deux fils du roi Galba lui-même, et livrèrent toutes les armes que leur ville renfermait puis il marcha sur les Bellovaques. Ceux-ci s'étaient rassemblés, emportant avec eux tout ce qu'ils possédaient, dans la ville de Bratuspantium ; César et son armée n'étaient plus qu'à cinq mille pas environ de cette place, quand tous les anciens sortirent de la ville et, tendant les mains vers César, puis usant de la parole, firent connaître qu'ils se remettaient à sa discrétion et n'entreprenaient pas de lutter contre Rome. César avança sous les murs de la ville et y campa et cette fois les enfants et les femmes, du haut des murs, bras écartés et mains ouvertes suivant leur geste habituel de supplication, demandèrent la paix aux Romains.
    14. Diviciacos intervint en leur faveur (après la dissolution de l'armée belge, il avait renvoyé les troupes héduennes et était revenu auprès de César) : « Les Bellovaques, dit-il, ont été de tout temps les alliés et les amis des Héduens ; c'est sous l'impulsion de leurs chefs, qui leur représentaient les Héduens comme réduits par César en esclavage et supportant de sa part toutes sortes de traitements indignes et d'humiliations, qu'ils se sont détachés des Héduens et ont déclaré la guerre à Rome. Ceux qui étaient responsables de cette décision, comprenant l'étendue du mal qu'ils avaient fait à leur patrie, se sont réfugiés en Bretagne. Aux prières des Bellovaques, les Héduens joignent les leurs : « Qu'il les traite avec la clémence et la bonté qui sont dans sa nature. S'il agit ainsi, il augmentera le crédit des Héduens auprès de tous les peuples belges, dont les troupes et l'argent leur donnent régulièrement, en cas de guerre, le moyen d'y faire face. »
    15. César répondit que, en considération de Diviciacos et des Héduens, il accepterait la soumission des Bellovaques et les épargnerait ; comme leur cité jouissait d'une grande influence parmi les cités belges et était la plus peuplée, il demanda six cents otages. Quand on les lui eut livrés, et qu'on lui eut remis toutes les armes de la place, il marcha vers le pays des Ambiens ceux-ci, à son arrivée, se hâtèrent de faire soumission complète. Ils avaient pour voisins les Nerviens. L'enquête que fit César sur le caractère et les mœurs de ce peuple lui fournit les renseignements suivants : les marchands n'avaient aucun accès auprès d'eux ; ils ne souffraient pas qu'on introduisît chez eux du vin ou quelque autre produit de luxe, estimant que cela amollissait leurs âmes et détendait les ressorts de leur courage ; c'étaient des hommes rudes et d'une grande valeur guerrière ; ils accablaient les autres Belges de

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