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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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quoiqu’il ne lui soit pas permis d’inspecter de même l’intérieur de l’horloge placée au haut du clocher de la ville pour l’utilité générale.
    Il serait donc impoli de laisser quelques doutes à nos lecteurs sur les moyens qui furent employés pour enlever de l’échafaud le corps de l’assassin Bonthron ; événement que quelques citoyens de Perth attribuèrent au diable lui-même, tandis que d’autres se contentèrent d’en accuser les habitans du comté de Fife, à qui il répugnait assez naturellement de voir un de leurs concitoyens pendu sur le bord de la rivière, spectacle qu’ils regardaient comme déshonorant pour leur province.
    Le jour où l’exécution avait eu lieu, à minuit environ, quand les habitans de Perth étaient ensevelis dans un profond sommeil, trois hommes enveloppés dans leurs manteaux et portant une lanterne sourde descendirent les allées d’un jardin qui conduisait de la maison occupée par sir John Ramorny aux bords du Tay, où une barque était amarrée à une petite jetée qui servait de lieu de débarquement. Le vent faisait entendre un sifflement mélancolique à travers les arbrisseaux et les buissons dépouillés de feuilles ; et une lune pâle nageait, comme on le dit en Écosse, au milieu des nuages chassés rapidement, et qui semblaient menacer de pluie. Ces trois individus entrèrent dans la barque en prenant de grandes précautions pour ne pas être vus. L’un d’eux était grand et vigoureux ; le second, petit et courbé ; le troisième, de moyenne taille, et paraissant agile et actif : c’était tout ce qu’une clarté fort imparfaite permettait de distinguer : Ils s’assirent dans la barque et détachèrent la corde qui la retenait au rivage.
    – Il faut la laisser suivre le courant jusqu’à ce que nous ayons passé le pont, car les bourgeois y montent la garde, et vous savez le proverbe – Flèche de Perth vole toujours droit au but, – dit le plus jeune de la compagnie, qui se chargea des fonctions de pilote et qui repoussa la barque du rivage, tandis que les deux autres prenaient les rames qui étaient entourées de linge et qu’ils firent mouvoir avec beaucoup de précaution jusqu’à ce qu’ils eussent atteint le milieu du fleuve. Alors ils cessèrent leur travail, s’appuyèrent sur leurs rames et se reposèrent sur leur pilote du soin de maintenir la barque au milieu du courant.
    Ils passèrent ainsi sans qu’on les vît ou sans qu’on fit attention à eux sous les arches gothiques de l’ancien pont, construit par la munificence libérale de Robert Bruce en 1329, et emporté par une inondation en 1621. Quoiqu’ils entendissent les voix de la garde civique qui depuis le commencement de ces troubles veillait toutes les nuits à ce poste important, on n’interrompit pas leur course, et quand ils furent assez éloignés pour ne plus craindre d’être entendus par ces gardiens nocturnes, ils commencèrent à ramer, mais avec précaution, et se mirent à causer à voix basse.
    – Vous avez trouvé un nouveau métier, camarade, depuis que je vous ai vu, dit un des rameurs à l’autre. Je vous ai laissé occupé à donner des soins à un chevalier blessé, et maintenant je vous vois employé à voler un corps mort à l’échafaud.
    – Un corps vivant, s’il vous plait, maître écuyer, sans quoi ma science m’aurait bien mal servi.
    – À ce que vous dites, maître apothicaire ; mais n’en déplaise à Votre Science, à moins que vous ne me disiez quels sont les moyens qu’elle a employés, je prendrai la liberté de douter du succès.
    – Un moyen bien simple, maître Buncle ; probablement trop simple pour plaire à un génie aussi délié que celui de Votre Vaillance. Voici ce que c’est : cette suspension du corps humain, que le vulgaire appelle pendaison, cause la mort par apoplexie ; c’est-à-dire que la compression des veines empêchant le sang de retourner au cœur, il se porte au cerveau, et l’homme meurt. De plus, et comme une cause additionnelle de dissolution, les poumons ne recevant plus la provision d’air vital qui leur est indispensable, attendu la ligature de la corde autour du thorax, le patient périt nécessairement.
    – Je comprends assez bien tout cela, sire médecin ; mais comment l’empêcher ? demanda le troisième personnage, qui était Eviot, page de Ramorny.
    – Parbleu, répondit Dwining, pendez-moi le patient de manière que les artères carotides ne soient pas

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