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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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sépara alors en deux troupes distinctes. La moins nombreuse, qui était en même temps la mieux composée, offrait la réunion des habitans les plus respectables de Perth, qui félicitaient le vainqueur et se félicitaient les uns les autres de l’issue glorieuse qu’avaient eue leurs démêlés avec les courtisans. Les magistrats étaient si transportés de joie dans cette circonstance, qu’ils prièrent sir Patrice Charteris d’accepter une collation dans la grande salle de l’hôtel-de-ville. On pense bien que le héros de la journée, Henry, y fut invité, et avec des instances telles qu’elles équivalaient à un ordre. Il reçut l’invitation avec un grand embarras, car son cœur était déjà auprès de Catherine Glover. Mais les amis de Simon Glover le décidèrent. Ce vieux bourgeois avait une déférence naturelle et convenable pour la magistrature de la Belle Ville, et il attachait un grand prix à tous les honneurs qui découlaient de cette source.
    – Tu ne dois pas songer à t’absenter dans une circonstance aussi solennelle, mon fils Henry, lui dit-il. Sir Patrice Charteris y sera lui-même, et ce sera, ce me semble, une excellente occasion pour toi de gagner ses bonnes grâces. Il est possible qu’il te commande une nouvelle armure ; et j’ai moi-même entendu dire au bailli Craigdallie qu’il était question de refourbir le magasin d’armes de la Cité. Il ne faut pas négliger tes intérêts à présent que tu vas avoir une nombreuse famille.
    – Taisez-vous, mon père Glover, répondit le vainqueur incertain de ce qu’il devait faire, je ne manque point de pratiques, et vous savez que Catherine sera surprise de mon absence ; on va encore aller lui rabattre les oreilles de contes de filles de joie, et c’est ce que je ne veux pas.
    – Ne t’inquiète pas de cela, dit le gantier, mais va, en bourgeois obéissant, où tes supérieurs t’appellent. Je n’en disconviens pas, tu auras quelque peine à faire ta paix avec Catherine au sujet de ce duel ; car elle croit en savoir plus long dans ces sortes d’affaires que le roi et son conseil, l’Église et ses canons, le prévôt et ses baillis. Mais je me charge d’arranger ta querelle avec elle, et je travaillerai si bien pour toi que, quoiqu’il se puisse qu’elle te reçoive demain matin avec quelque chose qui ressemble à des reproches, je te réponds que son humeur se fondra en larmes et en sourires, comme une matinée d’avril qui commence par une pluie douce. Ainsi donc, mon fils, adieu ; et viens nous voir demain matin aussitôt après la messe.
    L’armurier fut obligé, quoique avec une extrême répugnance, de se rendre aux raisons de son futur beau-père, et une fois décidé à accepter l’honneur que lui faisaient les notables de la ville, il sortit de la foule, courut chez lui pour mettre ses plus beaux habits ; et bientôt après il se rendit à l’hôtel-de-ville, où la table de chêne massive semblait succomber sous le poids d’énormes plats de superbes saumons du Tay et de délicieux poissons de mer de Dundee, qui étaient les mets les plus délicats que permît le saint temps de carême, tandis que ni le vin, ni l’ale, ni l’hydromel ne manquaient pour les arroser. Les Waits ou musiciens du bourg jouèrent pendant le repas ; et dans les intervalles de la musique, l’un des ménestrels déclama avec beaucoup d’emphase une longue description poétique de la bataille de Blackearnside, livrée par sir William Wallace et son redoutable capitaine et ami Thomas de Longueville au général anglais Seward : récit que tous les hôtes savaient par cœur, mais que néanmoins, plus tolérans que leurs descendans, ils écoutaient avec le même intérêt que s’il avait eu tout le charme de la nouveauté. Plusieurs passages qui comme de raison faisaient allusion au courage déployé par l’aïeul du chevalier de Kinfauns et par les ancêtres d’autres familles de Perth furent couverts d’applaudissemens, tandis que les convives se versaient mutuellement de fortes rasades à la mémoire des héros qui combattaient à côté du champion d’Écosse. La santé de Henry Smith fut ensuite portée au milieu d’acclamations prolongées, et le prévôt annonça publiquement que les magistrats avisaient au moyen de lui accorder quelque privilége éclatant ou quelque récompense honorifique, pour montrer quel cas ses concitoyens faisaient de son noble courage.
    – Allons donc, n’allez pas faire une

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