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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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modernes ont pris le titre de chef du clan de Chattan.
    Non nostrum est tentas componere lites {86} .
    Mais dans tous les cas Badenoch doit avoir été le centre de la confédération, en ce qui concernait les diverses tribus intéressées dans la querelle dont nous parlons.
    Des raisons dont il sera rendu compte par la suite font que nous n’avons que des détails encore moins précis sur la ligue des tribus rivales composant le clan de Quhele, ou le clan de Kay, comme l’appellent des autorités postérieures. Buchanan et d’autres auteurs plus récens ont identifié le clan de Quhele avec la tribu nombreuse et puissante de Mac Kay. S’ils ont eu de bonnes autorités pour penser ainsi, ce qui est douteux, il faut que cette dernière tribu se soit bien éloignée de son ancien domicile depuis le règne de Robert III, puisqu’on ne la trouve aujourd’hui comme clan qu’à l’extrémité du nord de l’Écosse, dans les comtés de Ross et de Sutherland. Nous ne pouvons donc être aussi précis que nous le désirerions dans la géographie de notre histoire. Nous nous bornerons à dire que, se dirigeant vers le nord-ouest, le gantier marcha une journée entière pour gagner la contrée de Breadalbane, d’où il comptait se rendre au château où Gilchrist Mac Ian, père de son apprenti Conachar, faisait ordinairement sa résidence avec une pompe barbare, une suite et un cérémonial répondant à ses hautes prétentions.
    Nous ne nous arrêterons pas à décrire les fatigues et les dangers d’un tel voyage, où Simon avait à parcourir des terrains incultes et des montagnes, tantôt gravissant des ravins escarpés, tantôt traversant des marécages remplis de fondrières, ou coupés de larges ruisseaux et même de rivières. Mais Simon Glover avait déjà bravé tous ces périls par amour pour un gain honnête, et il n’était pas vraisemblable qu’il s’en trouvât effrayé ! ou qu’il cherchât à les éviter dans un moment où il s’agissait de sa liberté et peut-être de sa vie.
    La rencontre des habitans belliqueux et barbares de ce pays sauvage aurait paru à tout autre au moins aussi formidable que les périls du voyage ; mais la connaissance que Simon avait acquise des mœurs et de la langue de ce peuple le rassurait aussi sur ce point. Un appel à l’hospitalité du Celte le plus sauvage n’était jamais sans succès, et le montagnard, qui en d’autres circonstances aurait ôté la vie à un homme pour s’emparer du bouton d’argent qui attachait son manteau, se serait privé de son repas pour soulager les besoins du voyageur qui demandait l’hospitalité à la porte de sa chaumière. L’art de voyager en sûreté était de paraître aussi confiant qu’il était possible ; aussi notre gantier n’avait-il pris aucune arme ; il voyageait sans aucune apparence de précaution ; et il avait soin de ne rien laisser apercevoir qui pût tenter la cupidité. Une autre règle qu’il jugea prudent d’observer fut d’éviter toute communication avec les passants que le hasard lui faisait rencontrer, si ce n’était pour répondre avec politesse à leur salut, cérémonie dont les montagnards se dispensent rarement. Il eut même peu d’occasions de donner cette légère marque de civilité. Le pays, ordinairement solitaire, semblait en ce moment entièrement dépeuplé, et même dans les petites vallées qu’il eut à traverser, les hameaux étaient abandonnés et les habitans s’étaient réfugiés dans les bois et les cavernes. Cette conduite était facile à expliquer dans un moment où l’on était à la veille de voir éclater une guerre intestine qui serait, comme chacun s’y attendait, le signal du pillage général et d’une dévastation telle qu’on n’en avait pas encore vu dans ce malheureux pays.
    Simon commença à être alarmé de cet état de désolation. Il avait fait une halte depuis son départ de Kinfauns pour donner quelque repos à son cheval ; mais la question de savoir où il passerait la nuit commença à l’inquiéter. Il avait compté la passer dans la chaumière d’une ancienne connaissance qu’on nommait Niel Booshalloch, c’est-à-dire le bouvier, parce qu’il était chargé de la garde des troupeaux nombreux appartenant au capitaine du clan de Quhele. C’était pour cela qu’il avait son habitation sur les bords du Tay, à peu de distance de l’endroit où ce fleuve sort du lac qui porte le même nom. C’était de son ancien ami ; qui avait

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