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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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fût révoquée. Il obtint d’autant plus de crédit qu’il était lui même Taishatar, c’est-à-dire qu’il avait la seconde vue, et qu’on le supposait en communication avec le monde invisible. Il affirma qu’il avait fait une cérémonie magique nommée Tin-Egan, par le moyen de laquelle il avait évoqué un esprit dont il avait tiré l’aveu que Conachar, maintenant appelé Eachin (c’est-à-dire Hector) Mac Ian, était le seul homme qui sortirait sans blessure et sans tache du combat qui allait avoir lieu entre les deux clans ennemis. Torquil du Chêne en conclut que la présence de l’individu indiqué par le destin était indispensable pour assurer la victoire. – J’en suis si bien convaincu, ajouta-t-il, qu’à moins qu’Eachin ne combatte à sa place dans les rangs du clan de Quhele, ni moi son père de lait, ni aucun de mes huit enfans, nous ne lèverons un bras dans cette querelle.
    On n’entendit pas ce discours sans alarme, car la défection de neuf hommes les plus vigoureux du clan serait un coup sérieux, surtout si le combat, comme on commence à en parler, se décidait par un petit nombre de chaque côté. Les anciennes idées superstitieuses relativement au fils nourricier de la biche blanche furent contrebalancées par de nouveaux préjugés. Le père saisit cette occasion pour présenter à son clan ce fils long-temps caché, dont la jeunesse, la beauté, les traits animés, l’air fier et les membres agiles attirèrent l’admiration générale. Il fut accueilli avec joie comme fils du chef, et comme devant lui succéder malgré les présages fâcheux qui avaient accompagné et suivi sa naissance.
    – D’après ce récit, milord, Votre Seigneurie doit aisément concevoir pourquoi je dois être sûr d’être bien accueilli dans le clan de Quhele, et vous pouvez aussi y trouver des raisons de juger qu’il serait fort imprudent à moi d’y conduire Catherine ; et c’est là, noble lord, la plus pesante de mes inquiétudes.
    – Nous tâcherons de l’alléger, bon Glover, répondit sir Patrice Charteris, et je prendrai sur moi quelque risque pour vous et pour votre fille. Mon alliance avec Douglas me donne quelque crédit auprès de sa fille Marjory, duchesse de Rothsay, épouse délaissée de notre prince inconsidéré. Soyez bien certain, bon Glover, que votre fille sera en sûreté auprès d’elle comme si elle était dans un château-fort. La duchesse tient maintenant sa maison à Falkland, château appartenant au duc d’Albany, qui le lui a prêté pour y faire sa résidence. Je ne puis vous y promettre beaucoup de plaisir, Catherine, car la duchesse de Rothsay est malheureuse, ce qui la rend atrabilaire, hautaine et impérieuse : Elle n’a pas les attraits qui procurent le don de plaire, et par conséquent elle est jalouse des femmes qui les ont en partage. Mais sa parole est inviolable, son âme est pleine de noblesse, et si quelque prélat, si le pape lui-même se présentait chez elle pour arrêter une personne qu’elle aurait prise sous sa protection, elle le ferait jeter sans cérémonie dans les fossés de son château. Vous y serez donc en parfaite sûreté, quoique sans beaucoup d’agrément.
    – Je n’ai pas le droit d’en demander davantage, dit Catherine, et je suis pénétrée de reconnaissance pour la bonté qui me procure une protection si honorable. Si elle est hautaine, je me souviendrai qu’elle est née Douglas et qu’elle a le droit d’avoir autant de fierté qu’il peut convenir à la nature humaine d’en concevoir ; si elle a de l’humeur, je me souviendrai qu’elle est infortunée ; si elle me fait des reproches sans raison, je n’oublierai pas qu’elle est ma protectrice. – Ne craignez rien pour moi, milord, quand vous m’aurez placée sous la protection de cette noble dame. – Mais mon pauvre père ! le savoir exposé au milieu de ces hommes sauvages et dangereux !
    – Ne pense pas à cela, Catherine, dit le gantier ; je suis aussi familier avec les brodequins et les jupons de ces montagnards que si je les avais portés moi-même. Ma seule crainte c’est que le combat, qui doit être décisif, n’ait lieu avant mon départ d’ici ; et si le clan de Quhele avait le dessous, la ruine de mes protecteurs pourrait m’être funeste.
    – C’est à quoi nous prendrons garde, répartit sir Patrice ; comptez que je veillerai à votre sûreté. – Mais auquel des deux partis croyez-vous que restera la

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