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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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le moyen d’un enfant qui naîtrait sous un buisson de houx et qui boirait le lait d’une biche blanche. Or, malheureusement pour Gilchrist, cette double circonstance avait marqué la naissance de son fils, et les anciens du clan demandèrent que l’enfant fût mis à mort, ou que du moins il fût éloigné du pays et élevé dans l’obscurité. Gilchrist Mac Ian fut obligé de consentir à cette demande, et ayant choisi la dernière alternative, il me confia ensuite l’enfant, sous le nom de Conachar, pour l’élever dans ma famille, dans le dessein du moins alors de lui laisser ignorer qui il était et les droits qu’il avait à l’autorité sur un peuple nombreux et guerrier. Mais les années s’écoulant, les anciens du clan qui avaient forcé en quelque sorte Gilchrist à adopter cette mesure moururent ou devinrent incapables, attendu leur vieillesse ; d’intervenir dans les affaires publiques. D’une autre part l’influence de Mac Ian sur sa tribu augmenta par suite des victoires qu’il remporta sur le clan de Chattan, et qui rétablirent entre les deux confédérations ennemies l’égalité qui avait existé entre elles avant la défaite sanglante dont j’ai parlé à Votre Honneur. Voyant donc son autorité raffermie, il commença naturellement à désirer de rappeler son fils unique près de lui, et de lui rendre sa place dans sa famille. Dans ce dessein il fit venir plusieurs fois dans ses montagnes son fils Conachar, comme on l’appelait. C’était un jeune homme dont la taille et la bonne mine étaient faites pour gagner le cœur d’un père ; et je suppose qu’enfin il devina le secret de sa naissance, ou qu’on lui en apprit quelque chose ; car le dégoût que ce fier montagnard avait toujours montré pour mon honnête métier devint plus manifeste que jamais, de sorte que je n’osais secouer son pourpoint avec mon bâton, de crainte de recevoir de lui un coup de poignard, comme une réponse en sa langue à une observation faite en écossais. Ce fut alors que je désirai être débarrassé de lui, d’autant plus qu’il avait trop d’attention pour Catherine, qui s’était mise à laver la tête d’un nègre en donnant à un montagnard sauvage des leçons de morale et de merci. Elle sait elle-même le profit qu’il a en tiré.
    – Mais, mon père, dit Catherine, c’était sûrement un acte de charité que de vouloir retirer un tison du feu.
    – Ce n’en était pas un de grande sagesse que de risquer de vous y brûler les doigts pour cela. – Qu’en dit Votre Seigneurie ?
    – Ma Seigneurie ne voudrait pas offenser la Jolie Fille de Perth, répondit sir Patrice. Je connais parfaitement la candeur et la pureté de son âme ; et cependant il faut que je dise que si ce nourrisson d’une biche avait eu la peau basanée, les yeux hagards, les cheveux roux et la tournure gauche de quelques montagnards que j’ai connus, je doute que la Jolie Fille de Perth eût montré, autant de zèle pour sa conversion : et si Catherine eût été aussi vieille, aussi ridée et aussi voûtée que la femme qui m’a ouvert votre porte ce matin, je gagerais mes éperons d’or contre une paire de brodequins de montagnard que ce daim sauvage n’aurait pas écouté deux fois ses instructions. – Vous riez, Glover, et Catherine rougit de ressentiment ; – n’importe, c’est la marche ordinaire des choses de ce monde.
    – C’est du moins la manière dont les hommes du monde jugent leurs semblables, milord, dit Catherine avec quelque chaleur.
    – Allons, belle sainte, pardonnez une plaisanterie, dit sir Patrice ; et vous, Simon, dites-nous comment finit cette histoire. – Conachar vous quitta, et s’enfuit dans ses montagnes, je suppose ?
    – Il retourna dans son pays, répondit le gantier. Depuis deux ou trois ans je voyais rôder dans les environs de Perth un drôle, une espèce de messager qui allait et venait sans cesse sous différens prétextes, mais qui dans le fait était l’agent de relations entretenues par Gilchrist Mac Ian avec son fils le jeune Conachar, ou Hector, comme on l’appelle aujourd’hui. J’appris de ce vagabond en termes généraux que la sentence de bannissement du Dault an Neigh Dheil, c’est-à-dire du fils de lait de la biche blanche, avait été remise en délibération. Son père de lait Torquil du Chêne, ancien forestier, parut dans l’assemblée avec ses huit fils, les plus beaux hommes de tout le clan, et demanda que cette sentence

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