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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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des affaires du duc de Vendôme. Un nommé Bonnesson…
    â€” Je m'en souviens, mais il se fait appeler maintenant Bonnesson de Chassy et passer pour noble, ricana Mondreville.
    â€” Comme d'autres ! sourit son complice. Va le voir cet après-midi, Anet n'est pas loin. Donne-lui quelques louis et parle-lui d'un de ses amis d'autrefois, du temps où il était commis. Il détestera qu'on lui rappelle cette période maintenant qu'il fait croire à sa noblesse. Laisse comprendre que tu sais maintes choses à son sujet. Il doit avoir toutes sortes de malversations sur la conscience ! En échange de ton silence, et de tes louis, il devrait arranger une rencontre avec le duc.
    â€” Je n'aime pas ça, maugréa Mondreville.
    â€” Je ne te reconnais guère ! Tu n'étais pas pusillanime, avant ! Tu sais bien qu'il faut parfois prendre des risques…
    *
    Le duc César de Vendôme était fils de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. C'est par sa mère qu'il tenait le château d'Anet. Après la mort de son frère Alexandre, compromis dans la conspiration de Chalais, César avait continué à comploter contre son demi-frère Louis XIII. Tour à tour en prison, en exil, en disgrâce, il avait fui en Angleterre, sur l'accusation d'avoir tenté d'assassiner le roi, et n'était rentré en France qu'après la mort du cardinal de Richelieu.
    N'ayant désormais plus aucun espoir de monter sur le trône, il s'était rapproché de la régente et de Mazarin afin d'écarter les Condé. Les deux familles princières, Vendôme et Condé, se haïssaient et le cardinal jouait habilement de leur opposition. Depuis des années, Vendôme et Condé voulaient l'Amirauté, charge prestigieuse qui donnait la maîtrise des places maritimes de la France, en particulier du Havre, de La Rochelle et de Toulon. Pour ces mêmes raisons, Richelieu l'avait gardée dans sa famille et, à la mort d'Armand de Brézé, son dernier possesseur, Mazarin avait conseillé à la reine de la conserver.
    En cet été 1649, l'Amirauté venait finalement d'être promise aux Vendôme si Mercœur, le fils du duc, épousait la nièce de Mazarin. Mais Vendôme se méfiait des promesses du cardinal, lequel avait aussi laissé entendre à Condé qu'il pourrait obtenir la charge s'il rentrait dans l'obéissance. Le duc de Beaufort, qui n'avait rien obtenu depuis la fin de la fronderie, aurait accepté de prêter allégeance au cardinal, si on la lui avait proposée. Le 19 août, il était même venu au Palais-Royal, espérant la recevoir. Mais ni Mazarin ni la reine ne la lui avaient offerte. Son père lui avait expliqué plus tard qu'il aurait dû, d'abord, afficher sa soumission. Or Beaufort s'y refusait. Peu lui importait sa pauvreté, répétait-il, puisqu'il était dans le cœur des Parisiens et dans l'esprit du duc d'Orléans, qui suivait aveuglément ce qu'il déclarait.
    Seulement, sans argent l'honneur n'est qu'une maladie et Beaufort vivait aux crochets de son père. La situation ne pouvait durer. Le duc de Vendôme avait donc fait venir son fils à Anet pour le convaincre de conclure enfin une paix avec le cardinal.
    *
    Mondreville entreprit ce que Bréval lui avait suggéré. À Anet, il parvint à rencontrer M. Bonnesson de Chassy qui accepta, de mauvaise grâce, de parler de lui au duc.
    â€” Dites-lui bien, monsieur de Chassy, que je ne viendrai pas en quémandeur. Je souhaite au contraire offrir à monseigneur une fortune (il insista sur ce mot magique) lui permettant de tenir son rang sans rien devoir à personne.
    Le lendemain, un messager d'Anet porta un courrier. C'était une lettre du duc, écrite par son secrétaire, Beaufort sachant à peine lire. Où Beaufort annonçait son départ pour Paris jeudi matin et vouloir bien rencontrer M. Mondreville mercredi soir avant souper, à son retour de la chasse.
    Le mercredi à quatre heures, Mondreville et Bréval arrivèrent à Anet en carrosse. Ils passèrent le portail dressé à la gloire de Diane et poursuivirent jusqu'à la cour d'honneur. Nombre de serviteurs y attendaient les chasseurs. Un majordome vint s'informer auprès des arrivants, reconnut le seigneur de Mondreville et fit chercher le valet de chambre du duc de

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