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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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terminé ? demanda-t-il d'une voix blanche.
    â€” Tout sot qu'il est, Beaufort est parvenu à désarmer ses amis et leur a fait quitter les lieux, soucieux d'éviter un carnage qui les aurait conduits à l'échafaud.
    â€” Dieu merci ! soupira Tilly, soulagé. Le duc n'est donc pas si fou !
    â€” Mais, vous vous en doutez, tout ne fait que commencer. Les offensés ont annoncé qu'ils se vengeraient. Le duc de Candale exige un duel avec Beaufort. S'ils se croisent dans une rue et se battent, le peuple prendra parti pour le duc et s'élèveront de nouvelles émeutes.
    C'est à peu de chose près ce qu'expliqua le lieutenant général du marquis de Souches. La reine était prévenue. Dans l'attente de ses ordres, il fallait empêcher toute rencontre entre loyalistes et frondeurs. Pour y parvenir, les gens de la prévôté de l'Hôtel du roi devraient être présents dans les lieux susceptibles d'être fréquentés par l'un ou l'autre parti. M. le duc d'Orléans et M. le prince de Conti, de leurs côtés, tenteraient d'obtenir qu'ils s'accordent.
    *
    Dans les semaines qui suivirent, Gaston arpenta tous les jours les jardins des Tuileries en compagnie d'une troupe de Suisses pour empêcher toute rencontre. Mais il avait conscience de son impuissance. Les querelles pouvaient éclater n'importe où dans la ville et ses gardes n'auraient pu faire grand-chose devant les petites armées levées par chaque camp. De fait, des dizaines de loyalistes avaient rejoint le duc de Candale. Quant au duc de Beaufort, il ne se montrait plus qu'entouré d'une suite de cinq cents fidèles à cheval, armés de pistolets, d'épées et bien décidés à en venir aux mains !
    Ã€ Amiens, la reine avait appris avec colère la nouvelle de l'altercation et demandé au chancelier qu'il poursuive Beaufort. Or, le duc de Mercœur prit le parti de son frère contre ceux de la Cour. Devant un tel affront, Mazarin annonça qu'il ne donnerait pas sa nièce au frère d'un extravagant capable d'offenser ses amis.
    Seulement, une annulation aurait entraîné, pour les Vendôme, la perte de la dot de cent mille écus et surtout de la charge d'amiral. Aussi le duc insista-t-il auprès de ses fils pour qu'il y ait un accommodement. La stupide querelle de Jarzé faisait à nouveau chanceler le royaume, d'autant que le prince de Condé, bien que détestant les Épernon, s'était mis au service du duc de Candale contre son vieil ennemi, le duc de Beaufort.
    *
    Ã€ Paris, les esprits étaient plus malintentionnés que jamais. Avec L'Imprécation contre l'engin de Mazarin et le pamphlet sur le Saucisson d'Italie , les libelles contre la reine et le cardinal se montraient de plus en plus orduriers. De surcroît, les séditieux s'attaquaient désormais à l'État. On lisait sur certains placards que les peuples avaient un juste droit de faire la guerre à leur roi. Gondi, au départ instigateur de ces brochures vendues sur le pont Neuf, tentait vainement d'empêcher le baron de Blot – pourtant sa créature – d'écrire sur la reine, la religion et l'État ; sans succès.
    Pour aggraver la situation insurrectionnelle, le marquis de Fontrailles, membre de tous les complots contre la royauté depuis vingt ans, s'était attaqué à des valets de pied du roi dans le quartier du Temple. Avec quelques amis frondeurs, ils les avaient roués de coups de bâton et de plat d'épée assortis de ses paroles : Voilà pour le roi, voilà pour Mazarin, et voilà pour la Mazarine ! Le lendemain, le Parlement avait pris un décret de prise de corps contre les trublions. Afin d'éviter son arrestation, Fontrailles avait dû payer les deux valets afin qu'ils jurent avoir été les attaquants. L'affaire étant arrangée, ni le lieutenant criminel ni Gaston de Tilly n'eurent à intervenir, mais la reine en fut extrêmement irritée.
    Avec l'été, les esprits s'échauffaient encore plus. Chacun sentait qu'une étincelle provoquerait une nouvelle déflagration. Pourtant, ni la Cour ni les frondeurs ne voulaient rompre. La première ne se sentait plus si forte depuis que le prince de Condé s'était retiré à Dijon. Quant aux frondeurs, ils ne pouvaient compter que sur la populace puisque le Parlement et l'Hôtel de

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