La Malédiction de la Méduse
l’assombrissent et finissent par ronger la toile. Les dommages de guerre, en revanche, l’épargnèrent. Après avoir échappé à celle de 1870, roulée dans une réserve elle fut en 1939 évacuée en province, dans la Sarthe. En 1945, elle eut droit à un nettoyage avant de regagner le Louvre qu’elle n’a plus quitté. Elle continue de s’y abîmer.
Mais si le tableau se meurt lentement, c’est évidemment qu’il est toujours vivant. Très visitée, la grande toile bitumineuse rongée par ses goudrons se desquame en plusieurs endroits et ne cesse au fil des ans de noircir. Naufrage dans le naufrage, le Radeau , comme ses passagers l’ont fait, se nourrit de lui-même. Et ses couleurs, à l’image des naufragés qui périrent en mer, disparaissent dans l’obscurité des fonds. Une œuvre au noir pour témoigner de cette sombre histoire.
N° d’édition : 13775. —N° d’impression : 051805/4.
Dépôt légal : avril 2005.
Imprimé en France
ISBN 2-246-54751-2
Weitere Kostenlose Bücher