Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La mariage du Viking

La mariage du Viking

Titel: La mariage du Viking Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
Vom Netzwerk:
Chapitre 1
    Seul, le clapotis assourdi des avirons brisait le silence de la nuit tandis que, tel un grand serpent de mer, la proue élancée du drakkar fendait les eaux de la rivière. Dans le navire, arc-boutés sous l’effort, des hommes peinaient en ramant.
    — Je n’aime pas cela, soupira l’un d’eux. Einar semble aussi nerveux qu’un renard traqué.
    Siurt acquiesça d’un signe de tête. Contrairement à l’habitude qu’il avait de rester posté à l’arrière du long navire, le chef des pillards se tenait maintenant à l’avant, scrutant la rive d’un air inquiet. Avec sa longue chevelure qui flottait au vent, les lourds colliers d’or qui lui ceignaient le cou et le bracelet d’argent, qui lui ornait l’avant-bras, le Viking possédait l’allure et la noblesse d’un dieu.
    Ull baissa la tête au moment où le regard d’Einar se tournait brièvement vers l’équipage, pour aussitôt se reporter sur le rivage.
    — Qu’espère-t-il apercevoir là-bas ?
    Tirant sur l’aviron, Siurt répliqua :
    — C’est étrange, jamais nous ne nous sommes enfoncés aussi profondément dans les terres. Pourtant, Einar n’est pas homme à prendre des risques inutiles.
    — Pourquoi Svend n’est-il pas venu ?
    — Tu sais bien que notre capitaine n’oserait pas naviguer après s’être fait jeter à terre par son cheval. C’est un trop mauvais présage.
    Subitement, Einar regagna le centre du vaisseau et ordonna à l’équipage de rentrer les avirons, avant de déclarer :
    — Une fois que nous aurons investi le village, souvenez-vous de ne pas maltraiter la femme qui porte une croix d’or sertie de trois pierres précieuses. Elle doit m’être amenée saine et sauve.
    — En quel honneur ? demanda Ull en caressant sa magnifique barbe rousse. Tu ne captures jamais de femmes, d’ordinaire. Et puis, comment sais-tu que celle-ci se trouvera là-bas ?
    Einar se contenta de répondre par un sourire désabusé, ses yeux gris restant aussi froids que la lame d’une épée oubliée sur la neige.
    — Pourquoi perdre son temps à enlever une femme réticente, alors que c’est de l’or que nous cherchons ? renchérit Siurt. Les esclaves nous causent plus d’ennuis qu’ils ne nous rendent service.
    — Oui, pourquoi tous ces tracas, alors que tant de femmes brûlent de partager le lit du puissant Einar ? reprit Ull avant de partir d’un immense éclat de rire.
    La main sur son épée, Einar haussa les épaules.
    — Il est vrai, admit-il, qu’Ingemar me donne, pour l’heure, toute satisfaction.
    — Alors, pourquoi t’entêter avec cette femme ? rétorqua Ull.
    Celui-ci savait ce qu’il risquait en insistant de la sorte, mais il tenait à connaître les raisons pour lesquelles, ils s’étaient aventurés aussi loin en territoire saxon.
    — Parce que je le veux, rétorqua Einar d’un ton sec. Voilà tout.
    Sans chercher à dissimuler la colère qui le gagnait, il tourna les talons pour repartir vers la proue du navire. Il fallait maintenant songer à leur attaque prochaine.
    Einar déplorait d’avoir dû s’enfoncer si profondément en pays ennemi. Mais, malgré le danger que cela comportait, Svend, son capitaine, l’avait exigé. Et désobéir à Svend signifierait aux yeux des hommes d’équipage qu’il revendiquait la place de chef de clan. Ce qui ne correspondait en rien à son désir.
    Au demeurant, Einar n’aimait pas dépendre d’un traître saxon, lequel était censé lui indiquer où lancer l’attaque. L’homme avait promis d’élever un feu, visible de la rivière, qui les orienterait vers le lieu d’accostage, à l’heure même où le village, déserté par ses guerriers, serait totalement vulnérable. Les Vikings pourraient alors piller tout ce que bon leur semblerait, du moment qu’ils s’acquittaient de la mission convenue. Et c’était précisément cet arrangement qui courrouçait Einar. Il ne voyait aucun honneur ni aucune gloire à tuer une femme.
    Svend aussi avait hésité en apprenant le prix à payer pour s’emparer du trésor promis. Néanmoins, il avait accepté, avec l’intention de se charger lui-même de cet acte avilissant. Mais sa chute de cheval en avait décidé autrement. Ce signe des dieux présageant le pire, la direction de l’expédition avait incombé à Einar.
    Planté à l’avant du vaisseau, celui-ci s’abîmait dans de sombres pensées. Svend croyait sincèrement qu’un trésor de pièces d’or, du bétail et des

Weitere Kostenlose Bücher