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La parade des ombres

La parade des ombres

Titel: La parade des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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moi ou d’un autre ?
    — De toi, assura Mary.
    — Tobias Read est mort, lâcha Tom, voyant qu’ils ne céderaient pas avant d’avoir entendu la vérité.
    Un lent frisson glacé parcourut l’échine de Corneille. Mary avait dit vrai.
    — Quand est-il mort ? demanda Mary, satisfaite de ne s’être pas trompée.
    Junior aurait été en danger sur La Perle avec cet homme.
    — Tu devrais le savoir, ricana Tom, puisque tu l’as tué.
    — Moi ? J’aurais aimé le faire, oui, mais il semble qu’un autre m’en ait privé. Une autre plutôt, rectifia Mary, amère. Emma de Mortefontaine. C’est d’elle que tu prends tes ordres désormais ?
    — Elle m’a congédié après la mort de Tobias. Elle avait son propre homme de main. J’ai vécu d’expédients quelque temps et puis j’ai eu envie de voir autre chose.
    — Et par un grand hasard, tu t’es retrouvé sur La Perle, persifla Corneille, dépité.
    — Pense ce que tu veux, Corneille. Mais je n’ai pas triché sur notre amitié. Le Mary Oliver que Tobias Read m’avait chargé de rechercher à Londres était censé être son neveu, pas sa nièce ! C’est par tes confidences sur Mary que j’ai compris qu’il avait été leurré. De plus, toi, tu la croyais morte, et la pleurais. Emma n’en avait dès lors plus rien à faire. Moi non plus.
    — C’est toi qui m’as recherchée à Londres ? répéta Mary, ébranlée par le souvenir du sourire macabre de Cecily.
    Tom réalisa aussitôt sa bévue.
    — J’en ai été déchargé très vite pour d’autres tâches. Bon sang, cette histoire a presque dix ans ! Tout le monde a un passé. J’en ai fini avec celui-là, gronda-t-il en serrant les poings.
    Il se tourna vers Corneille.
    — Tu devrais savoir, toi, que je dis vrai et que j’ai changé. Tu es le seul ami que j’aie jamais eu. Grâce à toi, j’ai recouvré la paix et une partie de mes souvenirs effacés. Cela compte pour moi !
    — Quels souvenirs ? demanda Mary.
    — La mer. Les navires. Je me suis réveillé un jour mal en point dans une ruelle, ensanglanté, avec pour seul passé des images de violence, de lutte et de sang. Je me suis fait voleur pour survivre, assassin en croyant que c’était mon métier et qu’une de mes victimes s’était trop bien défendue. Je me trompais, lâcha-t-il, sincère, empli d’une colère désespérée. Autrefois, j’ai été marin, aujourd’hui je le sais. J’ai repris goût à la vie sur La Perle. J’y ai retrouvé une conscience et des valeurs. Je n’aurais rien fait pour te nuire, Corneille, bien au contraire. Rappelle-toi cette fois au combat où je me suis interposé pour te prêter main-forte.
    Corneille s’en souvenait.
    — Comment as-tu pu me trahir ? demanda-t-il. Comment l’as-tu pu si tout cela est vrai ?
    — Qu’est-ce qui te permet de croire que je l’ai fait ? jeta Tom, agacé de devoir se justifier, mais plus encore de cette image que l’évocation de Londres avait réveillée.
    Elle le poursuivait sans relâche depuis. Le visage de Cecily persistait. Elle sembla soudain vouloir le brûler. Sa migraine le reprit.
    — Une lettre. Une lettre que Mary m’a envoyée il y a quelques mois. Forbin m’a assuré que j’en avais reçu une, mentit Corneille. Tu ne me l’as jamais remise.
    Cette fois, Tom ne pouvait plus nier. Sans le savoir, Corneille avait dit vrai. Le hasard seul avait voulu qu’il s’en empare. Ce jour-là, il était de distribution de courrier. Sa provenance l’avait intrigué. Il l’avait ouverte. Lue. Il s’emporta :
    — C’est vrai. Je l’ai prise et envoyée à Londres. Mais je ne l’aurais pas fait si cette garce ne s’était pas vantée du bonheur qu’elle prenait avec un autre alors que je savais, moi, ta souffrance et tes regrets. Elle voulait que tu deviennes son associé pour mettre la main sur ce trésor, cracha-t-il, sincère, comme si tout ce temps n’avait pas compté pour toi ! Ose dire que c’est pas vrai, catin ! fulmina-t-il en se tournant vers Mary.
    Mary ne répondit pas. En elle remontait la haine.
    — J’accepte de te croire, Tom, répliqua Corneille. Pas de te pardonner. Grâce à ce courrier, Emma a retrouvé la trace de Mary, tué son époux et enlevé sa fille.
    Tom toisa Corneille.
    — Et tu devrais la plaindre et la venger ? Après tout le mal qu’elle t’a fait ? C’est son histoire, pas la tienne, que je sache ! Elle n’avait jusque-là aucune envie de t’y mêler.
    Mary

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