Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
L’infirmière ouvrit une porte, s’effaça : Aldo était en face d’eux.
    Étendu sur le dos, les bras le long du corps dans ce lit aux draps bien tirés qui le faisait plus grand encore, Morosini, le teint cireux sous le hâle imprimé dès longtemps sur son visage, les lèvres décolorées et les yeux clos, avait triste mine. Lisa se glissa sur la chaise placée à son chevet et prit entre les siennes, qui tremblaient, la grande main brune de son époux ; elle regarda l’infirmière qui se tenait debout au pied du lit :
    — Est-ce qu’il peut m’entendre ? demanda-t-elle.
    — Je ne sais pas. Ce matin il s’est pas mal agité mais en ce moment il est calme.
    — Il dort peut-être ?
    — Cela m’étonnerait…
    En effet, le visage immobile frémissait. En même temps, la main que tenait Lisa se crispait. Elle la serra plus fort en se penchant sur lui :
    — Reste calme, mon chéri, murmura-t-elle. Je suis près de toi. C’est moi… C’est L…
    Elle s’interrompit. Morosini venait d’entrouvrir les yeux et tournait vers elle leur opacité décolorée en même temps que tout son corps frémissait. Elle le sentit se cramponner à sa main.
    — Tania ! exhala-t-il faiblement… Vous êtes là, Tania ?
    Lisa recula si brusquement quelle faillit tomber, arrachant ses doigts comme si ceux d’Aldo les avaient brûlés. Frappée d’une horrible douleur, elle se jeta vers Adalbert qui, lui aussi, avait pâli :
    — Emmenez-moi !… Emmenez-moi vite…
    — Vous êtes souffrante, Madame ? s’inquiéta l’infirmière. Venez avec moi !
    — Non… Non, merci ! Je veux seulement partir… tout de suite !
    Elle semblait sur le point de tomber. Adalbert la prit sous les bras pour l’entraîner hors de la chambre dans laquelle l’infirmière resta, la fit asseoir dans l’un des fauteuils de rotin disposés près de la baie vitrée et prit entre les siennes pour les frotter ses mains qui se glaçaient. En même temps il essayait de percer l’espèce de transe qui s’emparait de la jeune femme. Mais elle ne l’entendait pas, ne le voyait pas. Son corps tremblait et il comprit qu’après ce qu’elle venait d’endurer, c’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Alors, le cœur serré mais résolu, il la gifla tout en lui demandant pardon…
    Le remède opéra. Elle cessa de trembler, leva sur lui un regard qui revivait. Il voulut alors tenter de plaider :
    — Lisa, Lisa ! Il est encore en proie au délire…
    L’infirmière reparut à cet instant pour dire à peu près la même chose.
    — Il n’est pas encore revenu à la conscience, Madame. Il ne faut pas tenir compte de ce qu’il dit.
    Lisa les regarda l’un et l’autre tour à tour, et répondit :
    — Quand on délire on ne ment pas. C’est l’inconscient qui s’exprime. Merci de votre bonté Madame ! Venez, Adalbert !
    Et Lisa quitta la clinique avec la ferme intention de n’y plus revenir…
    Sur le chemin du retour à la maison, elle refusa d’entendre le plaidoyer – passionné cependant d’Adalbert.
    — Vous n’avez donc pas confiance en moi ? Sur mon âme, je vous jure qu’Aldo n’était pas l’amant de cette femme ! Il vivait chez moi : je l’aurais su tout de même ?
    — Pouvez-vous jurer aussi qu’il ne l’aimait pas ? Ne s’est-il pas précipité chez elle quand elle l’a appelé ?
    — Comme il aurait fait pour n’importe quelle autre personne en péril. Il a seulement été victime d’un coup bien monté qui permettait à Agalar de mettre la main sur une fortune tout en s’assurant que l’on n’appellerait pas la police, puisque Aldo était accusé de meurtre…
    — Oh, cela, je veux bien l’admettre !
    — Pourquoi alors ne pas admettre aussi qu’entre cette femme et Aldo il n’y avait rien ?
    — À cause de ce que je viens d’entendre. À cause aussi de la lettre…
    — Celle que l’on a trouvée entre les mains de la victime ? Rien que cette circonstance devrait vous la rendre suspecte. En outre vous savez aussi bien que moi qu’une écriture s’imite. Lorsque les bracelets de la princesse Brinda ont été déposés dans la chambre d’Aldo on a fort bien pu dérober un spécimen de son écriture. Il y avait sur le secrétaire les brouillons d’une lettre d’affaires qu’il était en train d’écrire.
    — Vous avez vraiment réponse à tout, n’est-ce |pas ?
    — Parce que c’est ma conviction profonde qui parle. Écoutez

Weitere Kostenlose Bücher